Essai Tesla Model 3 : elle fait toujours référence

 

En Europe, cette Model 3 s’est fait attendre. Lors du lancement, Tesla a eu beaucoup de mal à suivre la demande pour cette familiale électrique. Annoncée fin 2016, la voiture est finalement arrivée chez nous en 2019. Et aujourd’hui encore, elle fait office de référence. Voyons pourquoi.

Le concept : une Tesla pour tous… ou presque !

En lançant la Model 3, l’idée d’Elon Musk, le patron de la marque américaine, était d’élargir sa clientèle : produire un modèle plus petit et plus abordable que la Model S, née en 2013. Ceci dit, le prix de la Model 3 reste élevé dans l’absolu : cette voiture n’est donc pas accessible à toutes les bourses. Mais dans sa catégorie, elle est bien tarifée. Tesla a d’ailleurs été un peu victime de son succès. Au lancement, le constructeur a eu bien du mal à produire suffisamment de voitures pour répondre à la demande. Parmi les concurrentes de la Model 3, on pointe notamment les BMW i4 et Polestar 2.

Le design : une Model S en réduction

Le style est anticonformiste et assez futuriste. Certains aimeront, d’autres moins. C’est une question d’appréciation. La ligne de la Model 3 reprend globalement les formes et proportions de la Model S, mais en taille réduite (4,69 mètres contre 4,97). Parmi les détails esthétiques, on pointe les poignées de portes intégrées. Il n’y a par contre que peu de possibilités de personnalisation. La liste d’options se limite à cinq couleurs extérieures, deux couleurs intérieures (blanc ou noir) et un autre choix de jantes.

Le gimmick : une carte comme à l’hôtel…

Il n’y a pas de clé pour verrouiller/déverrouiller la Tesla Model 3. Et pas non plus de système « mains libres » classique. On entre dans l’auto au moyen d’une carte magnétique comme celle d’une chambre d’hôtel : on place la carte le long du montant central et la voiture se déverrouille. Ça plaira éventuellement aux geeks, mais c’est moins pratique qu’un système qui déverrouille automatiquement la voiture quand on s’en approche clé en poche. Il est cependant également possible de verrouiller/déverrouiller la Model 3 via une appli smartphone.

La vie à bord : ambiance futuriste

C’est de l’intérieur que les Tesla sont les plus originales : elles vous plongent dans un univers à part, à l’ambiance futuriste. L’habitacle présente un aspect assez dépouillé : pas de boutons ni d’interrupteurs, ni même de tableau de bord conventionnel. Tout tourne autour de l’écran horizontal de 15 pouces, qui commande toutes les fonctions de la voiture et est connecté en permanence à Internet. C’est un peu déroutant au début, mais on s’y fait car les menus sont assez intuitifs. Mais gare au jour où l’écran ne répondra plus… Quant à la qualité de finition, elle n’atteint pas le niveau des voitures allemandes premium.

 

Vous aurez de la place à l’avant, mais l’habitabilité arrière est décevante. Et il n’est pas possible de glisser les pieds sous les sièges avant. Des sièges qui ne sont par ailleurs pas très confortables. Un bon point, par contre, pour le coffre arrière, très spacieux. Et les dossiers arrière peuvent aussi se rabattre. Seul regret, on aurait préféré un hayon, plus pratique que le classique couvercle de coffre. À noter que la Tesla 3 dispose d’un deuxième coffre à l’avant, pour par exemple placer les câbles de recharge.

 

En ce qui concerne l’équipement, rien à redire : la Model 3 profite d’une dotation très complète de série, avec même un toit panoramique. Avec le temps, Tesla a également amélioré sans cesse les prestations de sa petite berline au moyen de mises à jour en ligne.

Les motorisations : performances élevées et faible conso

La Tesla Model 3 n’est bien sûr disponible qu’en versions électriques. Tesla ne communique pas les valeurs de puissances et de couples, mais la voiture n’est jamais sous-motorisée : les performances vont de très bonnes à exceptionnelles. Et l’autonomie est très généreuse.

La gamme actuelle compte 3 versions. La première, « Model 3 » (un seul moteur, propulsion, autonomie officielle de 491 km, 0 à 100 km/h en 6,1 secondes et 225 km/h en pointe). La deuxième, « Grande autonomie » (deux moteurs, transmission intégrale, autonomie officielle de 602 km, 0 à 100 km/h en 4,4 secondes et 233 km/h en pointe. Et la troisième, « Performance » (deux moteurs, transmission intégrale, autonomie officielle de 547 km, 0 à 100 km/h en 3,3 secondes et 261 km/h en pointe).

Très franchement, la version de base donne déjà entière satisfaction. Mais la plus intéressante est la « grande autonomie ». Celle-ci vous permet de rouler sans jamais trop vous soucier du niveau de la batterie, d’autant que la consommation est contenue : comptez 16kWh/100 km en conduite courante et 20kWh/100 km si vous avez le pied droit plus lourd. Et vous n’aurez pas de problème pour faire le plein de courant car Tesla se distingue des autres constructeurs par son très large réseau de Superchageurs. Il y en aura pratiquement toujours un sur votre route, même si vous effectuez un voyage à l’étranger.

On précisera que la Model 3 dispose d’une prise Combo (CCS), compatible avec les bornes de recharge rapide publiques du réseau multi-opérateurs. Vous pouvez donc la recharger partout. Et pour patienter pendant la charge, l’écran de 15’’ donne accès à YouTube, Netflix ou encore à toute une série de jeux.

Le comportement routier : comme une ventouse !

La Tesla 3 n’est pas juste performante en ligne droite. Sa tenue de route en courbe épate également. Bien que cette voiture pèse plus de 1.800 kg, elle ne fait jamais son poids. Le train avant est tranchant et l’arrière suit sans broncher, y compris dans le cas des versions propulsions, grâce aux aides électroniques. Mais les variantes bimoteur à transmission intégrale sont encore plus rapides grâce à une motricité à toute épreuve. Un bilan dynamique étonnant, caractérisé par un roulis pratiquement inexistant. On a moins apprécié le confort de suspension, un peu trop ferme à notre goût, surtout dans le cas des modèles chaussés de jantes de 20 pouces.

 

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