Essai Peugeot 508 : la lionne qui veut croquer de l’Allemande
Avec sa seconde génération de 508, Peugeot casse l’image plutôt placide de ses berlines familiales pour préférer un style de « coupé quatre-portes ». L’objectif est clair : détourner une clientèle plus jeune des références premium allemandes.
Exception faite de la 407, les berlines familiales de Peugeot ont souvent arboré un design très convenu. C’en est fini ! Avec la 508 deuxième du nom, le constructeur entend bien redéfinir son image sur un segment en perte de vitesse. Pour ce faire, il « copie » ce qui marche : un look sportif et une montée en gamme palpable. Le tout, en conservant la « patte » Peugeot sur le châssis et le comportement routier, permettant à cette 508 de se frotter sans vergogne à des modèles aux blasons parfois vus comme plus prestigieux.
Le concept : le changement, c’est maintenant
504, 505, 405, 406, 407, 508… la deuxième mouture de la 508 descend de la longue lignée des berlines familiales Peugeot. Des modèles qui ont ravi des générations successives de pères de familles par leur comportement routier irréprochable. Tous ont salué le savoir-faire de Peugeot en matière de confort et de tenue de route. Pourtant, aucun de ces modèles n’est resté dans les annales de l’automobile, à part peut-être les fameuses 405 Mi16 et T16. C’est justement ce que cherche le constructeur avec sa nouvelle berline : marquer les esprits ! C’est la raison pour laquelle elle rompt avec la tradition familiale, sur le fond comme sur la forme.
Le design : à couper le souffle
En toute subjectivité, on pourrait dire que la 508 est l’une des plus belles berlines du moment. Même si le terme « belle » n’est peut-être pas celui qui lui sied le mieux. « Racée » semble plus adapté. Avec sa hauteur réduite, son toit plongeant vers l’arrière, et ses roues rejetées aux quatre coins, la berline adopte les codes stylistiques habituellement propres aux coupés. Tout en conservant bien entendu ses quatre portes pour faciliter l’accès aux places arrière. D’ailleurs, à l’arrière, la 508 adopte un bandeau noir qui intègre les feux faits de trois barres rouges verticales. Ces barres lumineuses sont les coups de griffes d’un lion (emblème de la marque), ce qui la rend reconnaissable entre mille dans le trafic. Mais c’est sans conteste la partie avant qui est la plus personnelle, avec son regard perçant et ses longs filets de LED verticaux qui dessinent de véritables crocs. Qu’on aime ou pas, la 508 ne passe en tout cas pas inaperçue. Et cela vaut autant pour la berline que pour le break. Car oui, là encore, tradition oblige, cette 508 se décline en carrosserie break.
La vie à bord : le style plus que la fonction
À bord, le look de coupé n’est évidemment pas de nature à favoriser l’habitabilité. Surtout à l’arrière, où l’espace aux jambes est plutôt généreux, mais où les plus grands pourraient être gênés au niveau de la tête. Si vous avez deux grands ados à la maison, mieux vaudra donc vous diriger vers le break, plus généreux à ce niveau-là. En toute logique, son coffre est également un peu plus volumineux.
Mais surtout, l’habitacle de la 508 affiche la même rupture que l’extérieur. Peugeot a mis le paquet pour offrir une qualité perçue au niveau de la concurrence allemande. Les matériaux gagnent en qualité et sont globalement bien assemblés. Enfin, le partenariat avec l’entreprise française Focal permet de profiter d’une sonorisation hi-fi haut de gamme.
Le gimmick : un cockpit unique
Le poste de conduite « i-Cockpit » de la 508 rend l’expérience de conduite unique sur le segment. Il est caractérisé par un volant de petit diamètre surmonté de l’instrumentation, numérique selon les finitions. Le tunnel de transmission assez imposant et l’assise proche du sol renforcent la sensation de sportivité au volant. L’écran multimédia est secondé de très jolies touches de raccourcis « Toggle Switch » chromées qui peaufinent l’ambiance assez chic de l’habitacle.
Les motorisations : électrification sportive
La Peugeot 508 offre une gamme de motorisations très complète. On y trouve trois moteurs essence : 1.2l 130 ch et 1.6l de 180 ou 225 ch. Et deux blocs Diesel : 1.5l BlueHDI 130 ch et 2.0l BlueHDI 160 ou 180 ch. Certaines versions ont été rayées du catalogue depuis le lancement du modèle. Mais d’autres sont venues s’ajouter, notamment les hybrides rechargeables de 225 ch et même… 360 ch pour la fantastique 508 PSE (Peugeot Sport Engineered) ! Dotée de deux moteurs électriques, cette dernière apporte également une transmission intégrale qui faisait jusqu’alors défaut à la berline et au break.
Mais en termes d’efficience, c’est bien la version « Hybrid 225 » qui est la grande gagnante. Avec sa batterie d’une capacité de 11,6 kWh, elle peut rouler jusqu’à 54 km sans rejeter le moindre gramme de CO2. Et ainsi afficher une consommation moyenne homologuée selon le cycle WLTP de 1,2 à 1,7l/100 km seulement, soit 33 gr CO2/km au maximum. Dans les faits, cela dépendra surtout du style de conduite, du type de trajets (courts ou longs), de la typologie de la route, et bien sûr, de l’assiduité de chacun à charger la batterie sur une prise.
Le comportement routier : promesse tenue
Avec une telle ligne et une position de conduite résolument sportive, la 508 en promet beaucoup en ce qui concerne le comportement routier. Et disons-le d’emblée : elle se montre à la hauteur des attentes ! La direction réagit au doigt et à l’œil, la suspension filtre à merveille les irrégularités de la route tout en contrecarrant le roulis lorsqu’on hausse le rythme, et l’on se surprend à prendre véritablement du plaisir au volant d’une berline Peugeot ! Pas de doute, la Française peut se mesurer à l’emblématique BMW Série 3 en matière de dynamisme routier. Et comme pour cette dernière, cela vaut pour toutes les motorisations. Avec bien sûr une vraie différence selon que vous aurez opté pour le modeste moteur essence 3 cylindres ou pour la méchante version PSE, cette dernière étant naturellement encore plus orientée vers le sport.
La gestion du système hybride est en outre très efficace, repassant automatiquement en mode électrique dès que les conditions de roulage le permettent de façon presque imperceptible. « Presque » car, de temps à autres, un léger à-coup nous rappelle que l’électricité vient de céder sa place à la combustion, sans toutefois que cela ne grève de quelque manière que ce soit le sentiment résolument premium qui se dégage sur la route.
Reezocar a adoré
- La ligne sportive, sur la berline comme sur le break
- Le poste de conduite i-Cockpit, qui apporte véritable quelque chose en plus à la conduite
- Le comportement routier, habile mélange de dynamisme et de confort
Reezocar a moins aimé
- L’habitabilité arrière moyenne
- Le coffre du break moins généreux que sur la génération précédente
- Les tarifs salés des versions hybrides, et plus encore de la PSE
Conclusion
Avec le second opus de sa 508, Peugeot rompt avec la tradition des berlines proprettes de papa. Aussi jolie à regarder qu’agréable à conduire, la Française ose, dans un segment en perte de vitesse où le classicisme ne paye plus. Et les versions hybrides rechargeables très « dans l’air du temps » finissent d’en faire l’une des offres les plus convaincantes de la catégorie. Une chose est sûre en tous cas : on ne s’ennuie plus dans une berline Peugeot !
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