Essai Dacia Duster : succès mérité
Carton commercial que personne n'avait vu venir – peut-être pas même Dacia – le Duster II est désormais un classique du marché. Dans sa deuxième mouture mise à jour à l'automne 2021, il a gagné encore quelques atouts.
La première génération s’étant écoulée à plus de 2 millions d’exemplaires en 7 ans, le Duster 2 se devait de faire au moins aussi bien. Le bilan chiffré se fera quand arrivera son remplaçant, mais on peut déjà dire que le véhicule capitalise sur les qualités du premier Duster, en y ajoutant d’autres.
Le concept : le low-cost décomplexé
Quand il a été lancé en 2018, le Dacia Duster a marqué un tournant dans l’évolution de Dacia, car il fut, d’après nous, le premier modèle de la marque à ne pas sembler s’excuser d’être low cost. Il avait une présence que même le premier Duster n’avait pas, et se permettait d’adopter des solutions techniques plus modernes que ce qu’on trouvait dans les Dacia jusque-là. En clair, si les voitures du constructeur roumain avaient déjà convaincu les acheteurs surveillant leur budget de très près, le Duster 2 a commencé à intéresser au-delà de sa « clientèle type ».
Le design : ce qu’il faut d’attitude
Bien que le Duster 2 ne soit guère plus grand que son devancier, et que les grandes lignes du design soient à peu près les mêmes, il affiche un pouvoir de séduction plus affirmé. Par quelle magie ? C’est une histoire de détails savamment travaillés. Il y a par exemple la face avant, nettoyée de son côté « baroque » des débuts. Elle dégage de la confiance en soi, et même une touche de maturité supplémentaire depuis la mise à jour de fin 2021. Il y a le petit truc qui n’a l’air de rien mais fait beaucoup : le gros insert en plastique noir entre les ailes et les portières avant, qui donne au Duster un aspect plus massif, plus SUV. Et il y a enfin les feux arrière, dont le dessin passe du basique à quelque chose reflétant une réelle intention esthétique. Et avec cette somme de petites choses, abracadabra, on obtient un Duster qui a plus que jamais une posture sur la route. Disons même une attitude, un air de dire « Tu veux ma photo ? ». Or, low cost ou pas low cost, c’est une attitude qui séduit beaucoup de monde. L’omniprésence du Duster sur les routes le prouve.
La vie à bord : investir où ça compte
La transformation intérieure du Duster est bien plus radicale. Aujourd’hui, le modèle offre un environnement qu’on ne peut absolument plus qualifier d’austère, et encore moins de « bas de gamme ». Car bien sûr, Dacia fait toujours le choix de plastiques moins nobles et surtout bien moins chers qu’ailleurs, mais la différence est que grâce à un design bien plus travaillé qu’avant, on se débarrasse d’une grande partie de l’aspect bon marché. Les jolis aérateurs, le volant quatre branches avec boutons de commandes, la console centrale, le module de climatisation, l’écran tactile central qui a gagné un affichage couleur… Non, on ne dira pas que « ça fait luxe », mais quand vous prenez place dans le Duster, votre cerveau fera automatiquement la balance entre ce que vous payez et ce que vous avez, et déduira que cette balance est au-delà de satisfaisante. C’est encore plus vrai pour la version mise à jour, à la faveur d’une et une seule chose : un écran central plus moderne encore.
Mais du coup, ça coûte le début d’un bras ? Même pas, car Dacia a l’art des solutions pensées pour réduire les coûts. Ainsi, même si on a l’écran, on n’a pas forcément toute la technologie coûteuse qu’il y a derrière. Comme un GPS par exemple, disponible évidemment, mais pas livré d’office avec l’écran. De fait, à quoi bon équiper une voiture d’une navigation, d’un lecteur média et autres choses encore, quand nous avons déjà toutes ces choses dans la poche, dans notre smartphone. Avec l’écran, ne vient donc que l’essentiel : une radio-FM, la connectivité Bluetooth, et bien sûr les prises USB permettant d’afficher le contenu du smartphone via Android Auto ou Apple CarPlay.
La politique de Dacia est la même concernant les technologies de sécurité. Ici, pas question de faire exploser le prix d’une voiture en la bardant de bidules que vous n’avez pas demandés. L’essentiel est là, comme les airbags, l’ABS, l’ESP, le freinage automatique d’urgence, le limiteur accompagné du régulateur de vitesse, mais oubliez tous ces « gadgets » qui jalonnent la route encore longue vers la conduite autonome. Trop cher, personne n’en veut vraiment, donc pas chez Dacia.
Pour en finir avec l’intérieur, nous dirons que l’habitabilité, notamment aux places arrière, ainsi que le coffre de 445 litres, le qualifie haut la main pour le statut de voiture familiale.
Les motorisations : économique et écologique
Du côté des moteurs, c’est comme pour les aides à la conduite : si ça fait exploser la facture, c’est écarté. En clair : aucune trace d’électrification chez Dacia. Est-ce à dire qu’on se contente de vieux moulins et qu’il n’y a rien pour réduire la facture de carburant et environnementale ? Au contraire. D’abord, le Duster, comme le reste de la gamme du constructeur, profite désormais des moteurs de dernière génération du cousin Renault. Il y a donc au catalogue (selon l’année-modèle) du diesel 90, 110 ou 115 chevaux (ch), et de l’essence 115, 125, 130 ou 150 ch. Et depuis quelques années, Dacia ressort des tiroirs un carburant un peu oublié : le GPL (gaz de pétrole liquéfié). Oubliez toutes vos idées préconçues, les systèmes sont désormais parfaitement sécurisés. Ne restent que les avantages : des émissions de CO2 réduites pour les Duster homologués au GPL, et un prix à la pompe qui ne fluctue pas (ou beaucoup moins) au gré des crises sanitaires ou géopolitiques, comme c’est le cas de tous les autres carburants. Au moment d’écrire ces lignes, le GPL coûte en moyenne 0,94€/litre. Convaincu ? Pour peu que le réseau de ravitaillement soit suffisant dans votre région, le Dacia Duster Eco-G (GPL, donc) 100 ch (qui) est fait pour vous. En plus de son réservoir de GPL, il conserve l’intégralité de son réservoir d’essence ! Pratique !
Enfin, notez que le Duster existe aussi en version 4×4, aussi à l’aise en conditions hivernales que sur les chemins non revêtus.
Le comportement routier : la meilleure surprise du Duster
Comme si le portrait du Duster 2 n’était pas déjà assez flatteur, il s’améliore encore sur la route. La seule ombre au tableau est peut-être la relative modestie de la plupart des moteurs, qui se manifeste surtout sur les routes très vallonnées. Pour le reste, il a tout : un châssis efficace et même un brin dynamique, une direction très agréable, une insonorisation de bon niveau (c’était un gros point faible de la première génération) et un confort d’amortissement pouvant en remontrer à des véhicules bien plus chers. Et ce n’est pas seulement sur la route que nous l’avons remarqué, mais aussi lors de séances de conduite « tout chemin » d’une version 4×4. Donc oui, le Duster « filtre » vraiment très bien.
Reezocar a adoré
- Le look séduisant, l'attitude, le caractère
- L'ambiance intérieure
- L'équipement bien pensé
- Le rapport qualité/prix, évidemment
Reezocar a moins aimé
- Les moteurs pas tous adaptés à toutes les régions
- La présentation des fonctions multimédia (versions avant 2021)
- Toucher de certains plastiques
- Diesel un peu "vibrant"
Conclusion
Dacia a décidément l'art de ramener l'automobile à son essentiel, sans tomber dans le spartiate. Et quand cette recette est appliquée au type de véhicule que tout le monde s'arrache, à savoir le SUV, ça ne peut que fonctionner. Voilà pourquoi le Dacia Duster 2 prolonge le succès de son prédécesseur, et voilà pourquoi sa popularité lui vaut une cote toujours très honorable sur le marché de l'occasion.Retrouvez toutes les annonces de Dacia Duster sur Reezocar.com
A lire aussi :
- Essai nouvelle Dacia Sandero : décomplexée et généreuse
- Même chez Dacia, les prix ne cessent d’augmenter !