Essai BMW X4 : un SAV design et musclé

Dans la foulée du X6, BMW va en effet lancer la même année la première génération du X4, basé sur le X3. Une génération à la durée de vie inhabituellement courte, 4 ans seulement. En 2018, le nouveau X4 prend le relais, basé sur le nouveau X3 lancé un an plus tôt.

Le concept : ne dites pas SUV

Comme pour le X6, BMW explique que le X4 n’est pas un SUV coupé, mais bien un SAV. Pour comprendre, il faut décrypter l’acronyme. SUV signifie « Sport Utility Vehicle », SAV signifie « Sport Activity Vehicle ». Le constructeur veut donc remplacer la notion d’utile, de pratique, par quelque chose de plus actif, plus dynamique. En clair, un SAV et la version sportive d’un SUV. C’est un véhicule qui se veut plus engageant à conduire, quitte à sacrifier un peu de rationalité.

Un habitacle aux formes assez classiques mais d’une qualité irréprochable.

Le design : le juste mix

La recette n’a désormais plus de secret pour personne : elle consiste à conserver pour la partie basse du véhicule tout le muscle et l’aspect massif d’un SUV, mais de la coiffer d’un profil plus fuyant, obtenu en coupant franchement dans la ligne de toit. Rien n’est plus subjectif que d’apprécier (ou non) un design, mais notre avis est que la seconde génération a adroitement effacé toutes les lourdeurs et les maladresses de la première, surtout en ce qui concerne la partie arrière. Récemment mise à jour, la BMW X4 actuelle a encore gagné en présence et heureusement, les fameux haricots BMW, bien qu’ayant grandi à cette occasion, conservent des dimensions raisonnables. Bilan : un véhicule qui ne fait pas vraiment dans la finesse, mais qui a du caractère, et dont on peut comprendre le pouvoir de séduction.

Les places avant sont parfaitement identiques à celles du X3 et à l’arrière, l’espace aux jambes est toujours suffisant pour des adultes.

La vie à bord : au top

Pour ce qui est de l’habitacle, aucune discussion possible. Certes, les formes sont assez classiques (du typiquement BMW en tout cas), mais à défaut de vous plonger dans un autre univers, vous entrez dans un monde de qualité irréprochable. Et l’avantage de ne pas trop se lâcher sur la créativité, c’est qu’on conserve une ergonomie parfaite, un intérieur dans lequel on prend ses repères immédiatement, plutôt que de chercher où se trouve telle ou telle commande.

Pas vraiment la peine non plus de vous expliquer qu’en matière d’équipement, le X4 fait honneur à la réputation de la marque. C’est du top niveau technologique, tant en matière d’info-divertissement que d’aides à la conduite. Rappelons que BMW a aussi été le premier constructeur à introduire le contrôle de certaines fonctions (augmenter le volume audio, changer de station de radio, etc.) par commande gestuelle. Cela étant dit, vous savez aussi bien que nous que la marque munichoise n’est pas spécialement généreuse. Quand on fait son shopping sur le marché de l’occasion plutôt que de configurer soi-même un véhicule neuf, le tout est de trouver un exemplaire dont l’acheteur se sera lâché sur les options.

Et avec tout cela, que sacrifie-t-on vraiment sur les aspects pratiques ? Finalement, pas grand-chose. Les places avant sont parfaitement identiques à celles du X3. À l’arrière, l’espace aux jambes est toujours suffisant pour des adultes. Ce n’est en fait qu’au niveau de la tête qu’ils pourraient être gênés. D’abord en prenant place, puisque la découpe de portière est moins généreuse, et pendant le voyage. Si on mesure plus de 1,80m, le plafond de la voiture ne sera vraiment pas loin. Quant au coffre de 525 litres (génération actuelle), il est à peine moins grand que celui du X3. Mais en raison de l’ouverture réduite du hayon, il est moins facilement accessible, et le volume maximal banquette rabattue est forcément bien entamé.

Le coffre de 525 litres est à peine moins grand que celui du X3, mais un peu plus difficilement accessible en raison de l’ouverture réduite du hayon.

Les motorisations : que du muscle

Sa vocation étant plus sportive et plus haut de gamme que le X3, la BMW X4 n’a repris de son frère que les moteurs les plus musclés. Pour la première génération, on parle de moteurs essence 190, 245, 306 et 340 chevaux (ch), et de blocs Diesel 190 et 313 ch. Pour la seconde génération, les moteurs Diesel sont restés du même acabit, avec des puissances de 190, 265 et 284 ch. Côté essence en revanche, BMW se fâche : 184 ch en entrée, puis 252 ch, puis entre 326 et 360 ch, puis une version M à 480 ch, et une M Competition à… 510 ch ! Chose étonnante : le X4 ne propose pas (encore ?) la mécanique hybride rechargeable qui équipe pourtant le X3.

Le X4 offre des sensations de conduite plus sportives, tout en maintenant un confort acceptable.

Le comportement routier : rien à redire…

Sur la route, le X4 réussi là où, à notre avis, le X6 échoue : offrir des sensations de conduite réellement plus sportives que le X3. Son atout par rapport au X6 est un poids bien moins handicapant, chose fondamentalement incompatible avec le vrai sentiment de sportivité. Entre ses moteurs bourrés d’énergie dès le plus basique, son amortissement plus ferme que le X3 et autres différents réglages, la BMW X4 sait faire oublier sur la route qu’au fond, elle est basée sur un SUV. Malgré cela, il sait maintenir un confort acceptable avec les suspensions d’origine. Et si on met la main sur un exemplaire équipé des suspensions réglables optionnelles, c’est Byzance. Car le X4 devient du coup franchement confortable en mode classique, et franchement incisif quand on engage le mode sport sur des petites routes tortueuses.

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