Renault Clio – Volkswagen Polo : face à face de références
L'une est née en 1975, l'autre est l’héritière d’une légende née en 1972 : la R5. Cela fait des lustres que Renault et Volkswagen s’affrontent sur le marché très disputé de la citadine, avec des arguments similaires mais des personnalités différentes.
On peut dire que d’une certaine manière, c’est la R5, grand-mère de la Renault Clio, qui a inventé la catégorie de la citadine moderne : dimensions compactes, coffre à hayon, capable d’évoluer aussi bien en ville que sur autoroute, confort d’une voiture supérieure… La Clio est évidemment digne de ces valeurs fondatrices, mais en 50 ans, de nombreuses concurrentes ont copié la recette. Parmi elles, la Volkswagen Polo, qui fait souvent mieux qu’imiter.
Le concept : viser plus haut
Pour la Volkswagen, ce concept originel est assez simple : sa mission était d’être une Golf en plus petit. Autrement dit, elle devait mettre à la portée du plus grand nombre tout ce qui faisait la réputation de sa sœur : la robustesse, la qualité et les performances routières qu’on ne trouvait alors que sur des voitures de catégorie supérieure. La Polo actuelle, sixième génération, est exactement cela : une mini-Golf. Et c’est encore plus vrai depuis sa récente mise à jour, quand elle a reçu quelques nouveaux raffinements – des détails, mais tout de même – qu’on trouve déjà dans la Golf depuis quelques années. Et bien sûr, on retrouve en elle toute la rigueur, le sérieux de sa grande sœur, ainsi que sa façon d’être le mètre-étalon de sa catégorie. Mais cela signifie aussi qu’elle ne fait pas vraiment de choix. Vous allez comprendre.
Personne n’a oublié l’un des plus célèbres slogans publicitaires de la Clio : « Elle a tout d’une grande ». C’est aujourd’hui plus vrai que jamais, puisqu’entre niveau de confort, contenu technologique, choix de mécaniques, électrification, charisme, qualité de fabrication et on en passe, la Clio, aujourd’hui à sa cinquième génération, n’a vraiment rien à envier à la Renault Mégane. Au fond, tout ce que vous avez lu pour la Polo vaut pour la Clio, sauf peut-être la remarque sur l’absence de choix…
Le design : sérieux-sérieux, ou sérieux-BCBG
Confirmant le dicton plein de sagesse, les regards – et plus généralement les designs – des deux voitures sont les miroirs de leurs âmes respectives. Avec son look sobre et élégant, avec ses lignes presque tracées à la règle, la VW Polo joue la carte du sérieux qui rassure. Toute la voiture exprime la confiance, la robustesse. Elle affiche une attitude très adulte, et semble vouloir être plus grande qu’elle n’est vraiment. Grande comme (nous nous lançons au hasard) une Golf ? Le fait est qu’en la voyant, on se dit immédiatement « Ça, c’est une bonne voiture. Du costaud ! ». Et c’est comme ça depuis 1975.
Chez Renault, on a fait le choix un peu conservateur de faire évoluer en douceur le design de la génération précédente. La Clio est donc assez classique, mais avec une touche BCBG. Elle a des airs de voiture de luxe qui ne cherche vraiment pas à se faire remarquer, et qui en même temps joue plus la carte de la séduction que la VW. Phares et feux arrière assez imposants pour donner une certaine « stature », visage sérieux, partie arrière galbée, il y a en elle quelque chose de gentiment bourgeois.
La vie à bord : la pro et la dilettante
À peu près tout ce qui a été écrit pour l’extérieur, pourrait l’être aussi pour l’intérieur. La Renault Clio par exemple affirme son côté classique et cossu. Le message dominant de l’habitacle est clairement « qualité », et on n’est franchement pas loin du monde, un brin conservateur, de la voiture haut de gamme germanique. La présentation est soignée, assez convenue à un détail près (voir le chapitre gimmick) et pour ne pas trop dépayser le conducteur lambda, la Clio conserve bon nombre de commandes physiques. Ce qui reste infiniment plus ergonomique.
Dans la Polo, il est toujours là, ce sens du sérieux. Rien n’est laissé au hasard, tout est parfaitement intégré, à portée de main, à portée de regard. Et on aurait tort de penser que le design intérieur manque d’intention, car là est justement l’intention : placer une ambiance très professionnelle. Ici encore, tout inspire confiance.
Ça n’a pourtant rien à voir avec le niveau d’équipement, puisque l’une et l’autre font jeu égal. En termes de contenu du moins. Polo et Clio disposent des mêmes fonctions multimédia connectées étendues, des mêmes aides à la conduite qui deviennent la norme, d’un combiné d’instruments numérique tellement à la mode, etc. On peut cependant dire (et c’est certes un avis très personnel) que le système multimédia de la Volkswagen est plus intuitif que celui de la française. Par ailleurs, le combiné d’instruments numérique de la Polo propose plus de solutions de personnalisation.
Pour ce qui est des côtés pratiques, difficile de départager la Clio et la Polo, tant elles jouent collé-serré sur le plan de l’habitabilité. Avantage à l’allemande côté coffre, avec un volume de 350 litres (284 litres pour la Renault). Pourtant, s’il faut vraiment choisir un habitacle, nous irions vers la Clio, en raison d’un sens du confort typiquement Renault.
Le gimmick : chacune sa tendance
Comme ailleurs, il y a des modes dans l’automobile, en l’occurrence sur le plan de la technologie. Bien entendu, la Renault Clio et la VW Polo n’y échappent pas, mais chacune a choisi une tendance différente. La française mise sur la position de l’écran, qu’elle préfère vertical. Ça, c’est vraiment très mode, surtout depuis qu’une certaine marque américaine de voitures électriques en a fait la pièce centrale de ses habitacles. L’allemande laisse son écran à l’horizontale, tout ce qu’il y a de classique. Sa tendance à elle, c’est la « dématérialisation » des boutons de commande. Non pas qu’elle les supprime pour tout faire passer par l’écran, heureusement. Mais là où l’on trouve d’ordinaire les boutons de climatisation, de volume audio, de commandes des phares, et autres, elle opte pour des surfaces tactiles lisses. Deux tendances qui apportent vraiment un plus ? À la modernité du look, peut-être. À la facilité d’utilisation, ça se discute…
Les motorisations : sur différents terrains
S’il est un domaine dans lequel les petites ne cherchent plus à imiter les grandes, ce sont les moteurs. Ce serait même le contraire, puisque tant les moteurs de base de la VW Golf que ceux de la Renault Megane sont ceux de leurs petites sœurs. Sauf que les moteurs essence 3 cylindres 1.0 litre turbo ne sont nulle part plus à leur place que sous les capots des Polo et Clio.
Bref, on trouvera des Polo avec ce 1.0 essence en version 95, 110 et 115 chevaux (ch), parmi lesquels on choisira selon que l’on fera un usage plus ou moins intensif de sa voiture. Si on a envie d’un peu de pêche, on ira plutôt vers le 1.5 essence 150 ch, qui offre de très honnêtes prestations à la Polo. Enfin les mangeurs de route préfèreront le Diesel 1.6 litre de 95 ch, dont la puissance annoncée ne reflète pas les réelles capacités. Il existe aussi des versions de base 80 ch, du 1.0 essence et du 1.6 Diesel mais très sincèrement, préférez quelque chose de plus « sérieux ».
Même remarque pour la Renault Clio et ses moteurs essence 65 ou 75 ch. En revanche, n’hésitez pas pour le 90 ch, qui fait preuve d’une remarquable polyvalence. Spécificité de Renault dans cette catégorie : une version GPL de 100 ch, excellente solution par ces temps de flambée des prix du carburant. Bon choix si on roule beaucoup, tout comme les moteurs Diesel évidemment, proposés en 100 ou 115 ch. Enfin, la Clio a déjà franchi un pas que la Polo attend encore : celui de l’électrification. La Renault existe en effet en version essence hybride de 140 ch, vivement recommandé pour ceux qui roulent souvent dans les embouteillageset en ville.
Mais la Polo tient sa revanche, puisqu’elle est la seule des deux à encore avoir le goût du sport. Oui, l’actuelle Renault Clio a laissé tomber le label RS (Renault Sport), alors que la VW Polo GTI continue à proposer 200 ch aux amateurs de petites bombes. Les temps changent…
Le comportement routier : question de goût
Toujours et encore les mêmes mots : sérieuse, rigoureuse, sobre, rassurante. Sur la route, telle est la VW Polo. On monte à bord et on la conduit des heures, des centaines de kilomètres, sans se poser de question. Le confort est ferme mais de bon aloi. L’insonorisation est à la hauteur des attentes… En fait, avec une Polo, on n’a rien de particulier à mettre en avant. Tout est exactement comme ça doit être. Le bon côté de la chose, c’est qu’on n’a pas non plus quoi que ce soit à lui reprocher. Donc pardonnez-nous si nous ne vous apprenons rien avec la phrase qui suit : la VW Polo est une très bonne voiture. C’est dans son ADN. Mais comme nous le disions plus haut, elle ne fait pas vraiment de choix.
Au volant de la Renault Clio, il y a un côté similaire à la Polo : on la conduit sans y penser. On profite d’un sentiment de tranquillité, du silence et d’un feeling consistant. Mais la différence est que la française fait bel et bien un choix : celui du sentiment cossu, du confort et de l’ambiance générale un peu bourgeoise. Parce que Renault a aussi un savoir-faire certain dans le domaine, la Clio est également capable de dynamisme quand on monte le tempo de la conduite. Mais nous le répétons, elle a fait un choix, et elle s’y tient.
Reezocar a adoré
- Le côté valeur sûre de la VW Polo
- Son intérieur moderne et qualitatif
- L'élégance de la Renault Clio
- Sa personnalité cossue
Reezocar a moins aimé
- Le manque de fantaisie de la Polo
- Son confort un peu ferme
- La conduite un peu neutre de la Renault Clio
- L’intuitivité perfectible de son système multimédia
Conclusion
Comme on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, on n’apprendra ni à Renault, ni à Volkswagen, à créer une excellente citadine polyvalente. Comment choisir entre les deux ? À notre avis, ça se résume à peu de choses : l’image de marque en béton armé de l’une, ou le confort et l’offre d’une motorisation électrifiée de l’autre. Nous n’aimerions pas être à votre place…
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