DS3 Crossback BlueHDI – Peugeot e-208 : tellement semblables mais tellement différentes
Sur le plan technique, le DS 3 Crossback et la Peugeot 208 ne pourraient être plus proches. Pourtant, elles s’adressent à des publics très différents.
Inutile d’être un grand connaisseur pour savoir que le petit crossover DS et la citadine Peugeot appartiennent au même groupe, à savoir l’ex-branche PSA du géant Stellantis. Les deux modèles utilisent une base technique rigoureusement identique, mais le talent des ingénieurs et la magie de réglages en font des véhicules totalement différents.
Le concept : deux visions du premium
Lancé en 2019, le DS3 Crossback cultive le luxe à la française et revendique une certaine originalité stylistique, tant dehors que dedans. Cette DS nous fait voir la ville d’un peu plus haut et avec classe. Aucun doute, c’est le représentant, dans cette catégorie plus « abordable », d’une marque qui vise de plus en plus adroitement une clientèle haut de gamme.
De son côté, la Peugeot 208 doit avant tout être digne de l’image dynamique (pour ne pas dire sportive) de la marque, et surtout de sa légendaire aïeule, la Peugeot 205. À cela s’ajoute une ambition relativement récente du constructeur : monter en gamme pour aller titiller les marques premium.
Le design : de l’audace sinon rien
Le moins qu’on puisse dire est que le DS 3 Crossback soigne son look, avec notamment des poignées de portes rétractables. Elles sortent de leur logement d’un coup de télécommande, voire même automatiquement lorsque l’on s’approche de l’auto (si le modèle dispose de l’option accès mains-libres). On remarque aussi le dessin des portes arrière en « aile de requin ». De manière générale, le DS3 Crossback se veut original. Il n’a pas peur de choquer, car cela vaut largement mieux que laisser indifférent.
Quant à la Peugeot, elle est d’une expressivité folle. Menue mais musclée, avec une face avant qui affiche ce qu’il faut d’agressivité, et des détails « métaphoriques » qui évoquent le lion, comme les signatures lumineuses avant et arrière façon coup de griffes. Elle non plus, elle ne passe pas inaperçue.
La vie à bord : chic Vs futuriste
À bord du DS3 Crossback, la présentation est très chaleureuse. Le mobilier au dessin géométrique se montre lui aussi très original. La finition soignée est digne des prétentions premium de DS : les plastiques sont moussés, tandis que le tableau de bord et les contre-portes se garnissent de tissu, ou même de cuir en option ! Et impossible d’établir ici la liste de ces petits détails dont nous sommes fans, qui renvoient au monde de l’artisanat de luxe, voire de l’orfèvrerie. L’accès à l’arrière est peu aisé à cause de l’ouverture étroite des portes, et l’habitabilité n’a rien d’exceptionnel. De même que le coffre. Derrière le volant, on trouve un combiné d’instruments numérique de 7’’ peut-être insuffisamment lisible, contrairement au vaste écran tactile central. Ce dernier donne accès à un système multimédia très à la page, qui offre plusieurs services en ligne.
Dans la Peugeot 208, on donne dans l’ambiance à la fois sportive et futuriste. On retrouve le petit volant désormais typique de la marque. Il procure en effet des sensations « différentes », un engagement plus prononcé dans la conduite. L’affichage en 3D du tableau de bord semble sorti tout droit du jeu vidéo. Parce qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, Peugeot a privilégié le style, le dynamisme, le look sportif, un peu au détriment de l’habitabilité arrière et du coffre. Or, dans une voiture d’à peine 4 mètres de long, difficile d’obtenir un look d’enfer et un espace intérieur de limousine. C’est un fait, la petite lionne n’est pas des plus généreuses dans ces domaines. Question de priorité. Celle du constructeur autant que celle de l’acheteur. En revanche, la 208 ne fait aucun sacrifice sur le plan des technologies. De la surveillance d’angle mort au régulateur-limiteur de vitesse, en passant par l’aide active au maintien de voie, les capteurs de stationnement et le freinage automatique d’urgence, elle peut recevoir tous les essentiels du moment. En fait, tout cela est exactement comme dans le cousin DS, et on peut en dire autant du système multimédia.
Le gimmick : la mode du tout à l’écran
Là encore, on constate que le DS et la Peugeot sont de la même famille : question ergonomie, il y a de la marge de progression. Car les deux modèles utilisent le même système multimédia, et la même philosophie du « tout à l’écran ». Par exemple, il faut passer par là (moyennant plus d’une manipulation) pour simplement changer la température de climatisation. Vraiment pas idéal, même si on finit par se faire à tout.
Les motorisations : mettre les gaz ou les watts
Pourquoi comparer le DS3 Crossback Diesel à la Peugeot 208 électrique ? Pour en savoir plus. Car nous le répétons, les deux modèles reposent sur les mêmes « fondations techniques », et partagent exactement les mêmes moteurs. Les comparer avec des mécaniques identiques nous en apprendrait donc sur leurs comportements respectifs. Mais en choisissant des motorisations différentes, nous en apprenons aussi sur ce sujet.
Sous le capot du DS, on trouve donc le moteur turbo Diesel 1.5 Blue HDI de 130 chevaux (existe aussi en 100 et 110 ch). Le constructeur annonce 5,1 l/100 km (soit une autonomie de quelque 800 km grâce au réservoir de 41 litres), 9,9 secondes pour l’exercice du 0-100 km et 195 km/h en pointe. Du côté de la Peugeot, c’est un moteur électrique de 136 ch qui entraine les roues avant. Il est alimenté par une batterie de 50 kWh qui promet une autonomie moyenne de 400 km (293 km en hiver), ou même 519 km uniquement en ville (346 km en hiver). Nous avons vérifié, ces autonomies officielles sont toutes assez réalistes, mais on ne les obtient que moyennant un sens assez développé de la conduite anticipative. Sur borne rapided’au-moins 100 kW, elle récupère 240 km d’autonomie en à peine moins d’une demi-heure. Enfin, la Peugeot e-208 abat le 0-100 km/h en 8,1 secondes, et pointe à 150 km/h (limite électronique).
À quelques décimales près, tous ces chiffres sont interchangeables si on opte pour une 208 Diesel ou un DS3 Crossback électrique. Alors quel moteur choisir ? À notre avis, le choix est simple. Pour quelqu’un qui reste principalement en ville et dans ses alentours, ou encore qui ne roule que très peu, l’option électrique est absolument idéale. Et moyennant un peu de planification, la e-208 sera suffisamment polyvalente pour vous emmener un peu plus loin de temps en temps. Vous tracez sur l’autoroute et autres voies rapides 8 heures par jour, 5 jours sur 7 ? Dans ce cas, la solution capable de remplacer le Diesel… n’existe pas encore.
Le comportement routier : un bon compromis
Contrairement aux autres modèles de la gamme, le DS3 Crossback n’a pas droit à un amortissement piloté. Et encore moins aux désormais célèbres butées hydrauliques progressives, qui offrent un confort hors normes aux Citroën actuelles. Mais le crossover dorlote néanmoins ses passagers. Son toucher de route est plutôt moelleux. En plus d’être doux, le DS3 Crossback avale les courbes avec efficacité et sérénité. Il présente donc un très bon compromis confort/tenue de route. Quant à son moteur Diesel, il complète parfaitement le tableau par sa souplesse, et le parfait agrément de la boîte auto qu’on lui associe en série.
Au volant de la Peugeot 208, on ressent l’âme volontiers sportive de la marque. Ce fameux petit volant qui transmet quelque chose de spécial, l’assise plus basse que dans les autres voitures de la catégorie, et même la légèreté de la voiture, qui parvient à faire oublier qu’elle est lestée de lourdes batteries… Bref, on est en contact plus direct avec la route, et on sera comblé si c’est ce qu’on recherche. Certes, la Peugeot est un peu plus ferme que d’autres. Mais elle se montre toujours suffisamment prévenante pour rester à bord toute une journée sans fatigue. Dans ce portrait, le moteur électrique s’intègre à merveille, puisqu’il procure par définition des reprises absolument canon.
Là encore, jouons à inverser les rôles. Pour son silence et sa fluidité, le moteur électrique compléterait aussi parfaitement le confort cossu du DS3 Crossback, tandis que le couple du Diesel et ses accélérations plus prolongées se marieraient très bien avec le caractère sportif de la Peugeot.
Reezocar a adoré
- La présentation originale et soignée du DS3 Crossback
- Ses matériaux raffinés (cuir Nappa gaufré, etc.)
- Son compromis confort/tenue de route
- Le look expressif de la Peugeot 208
- Ses sensations de conduite plus généreuses qu’ailleurs
- Son intérieur sportif et futuriste
Reezocar a moins aimé
- Les tarifs premium du DS
- Le comportement trop sage de la Peugeot au goût des nostalgiques
- L’accès et l’espace des places arrière des deux modèles
- Leurs coffres plutôt moyens
- Leur philosophie du « tout à l’écran »
Conclusion
Choisir entre le DS3 Crossback et la Peugeot e-208 n’est donc pas tant une question de mécanique, car ce que l’une propose, l’autre le propose aussi. La question est la suivante : recherchez-vous plutôt le confort et la douceur, ou les sensations et le dynamisme ? Quand vous aurez la réponse, vous saurez quel véhicule est pour vous.
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