Peugeot 3008 – Renault Arkana : lequel séduira le plus les familles ?
Comment détrôner un modèle phare, qui caracole en tête des SUV familiaux depuis des années ? Pour contrer le Peugeot 3008, Renault joue la carte de l’audace avec un Arkana différent en bien des points.
Le 3008 de seconde génération avait fait sensation lors de sa sortie en 2018, bouleversant les codes des monospaces traditionnels alors en vigueur dans la catégorie familiale. Best-seller en France, Renault avait répliqué avec un Kadjar plus conservateur, qui n’était pas parvenu à détrôner son éternel rival. Avec cet Arkana, le match change de nature, car il joue sur un profil de SUV coupé pour marquer sa différence.
Le concept : pour les familles
Pour Peugeot, ce 3008 second du nom devait frapper un grand coup le marché très disputé des SUV familiaux compacts. Et faire vite oublier le sage et placide 3008 de première génération, davantage typé monospace. Avec son look suggestif, il se démarque par ses excellentes qualités routières, au point d’être devenu une référence dans la catégorie, et d’avoir reçu le prix de « Voiture de l’Année » en 2017.
Pour Renault, le coup de vieux qu’a pris le classique Kadjar à la sortie de son rival a été tel que l’Arkana joue au contraire sur la différence pour mieux contrer les ambitions du Lion. Le constructeur s’est en effet inspiré d’une recette qui fonctionne sur le segment premium et qu’on n’avait encore jamais vu chez un constructeur généraliste, celle des SUV Coupés, au profil plus sportif.
Le design : SUV musclé vs SUV coupé
Le look, c’est souvent une affaire personnelle : on aime ou on n’aime pas. Mais le 3008, lui, plaît globalement à tout le monde. En effet, son style musclé et ses traits saillants ont plu à un très grand nombre dès sa sortie. Affichant 4,45 mètres de long, 1,84 de large et 1,62 de haut, le SUV Peugeot est un beau bébé, qui a profité d’un restylage de mi-carrière en 2020. Celui-ci l’a fait gagner encore plus en personnalité, avec une calandre qui se mêle aux projecteurs (redessinés), et l’apparition des fameux « crocs » à LED, nouvelle signature lumineuse de Peugeot.
Bien que basé sur son petit frère Captur, l’Arkana est parvenu à afficher des dimensions en hausse, sans que son style n’en pâtisse. La silhouette est équilibrée et les proportions plutôt harmonieuses pour ce premier SUV généraliste du marché. Son point différenciant est bien sûr sa descente de toit profilée façon grand coupé, qui ne renonce pas pour autant au coffre à hayon, un « must » pour rivaliser dans la catégorie familiale. Pour le reste, cet Arkana est dans la lignée des modèles Renault actuels, avec un regard en C qui s’ouvre sur une calandre où trône un losange proéminent, et des traits plus homogènes que les lignes franches du 3008. En somme, deux propositions bien différentes.
La vie à bord : modernité ou tradition
On retrouve cette philosophie dans l’aménagement intérieur, avec un 3008 qui prend davantage de risques que son rival, pour le meilleur comme pour le pire. La présentation qui se veut premium est très originale, avec l’adoption du fameux i-Cockpit : une instrumentation placée en hauteur, et un volant de petit diamètre. Lui qui se veut technologique embarque un écran central jusqu’à 10 pouces, une instrumentation centrale multifonctions, et des accessoires modernes comme le régulateur adaptatif. Les matériaux sont de qualité, garnis de plastiques moussés pour contribuer à cet effet visuel moderne quoiqu’un peu austère. L’habitabilité avant est très bonne. En revanche, pour les passagers arrière, la modularité est limitée (pas de banquette coulissante), et ce 3008 n’est ni le plus vaste ni le plus pratique du segment. Son coffre est de bonne contenance, surtout sur la version Diesel de notre comparatif (les versions hybrides font perdre de la place), mais ne révolutionne pas les dimensions de la catégorie.
Chez Renault, on joue davantage la carte du conservatisme, avec un poste de conduite plus sage visuellement, mais tout autant fonctionnel. L’ambiance à bord est un peu plus gaie, avec un tableau de bord en plastiques moussés mais aussi, un peu de couleur (selon le niveau de finition). Le centre de l’habitacle est occupé par un large écran de 9,3 pouces disposé verticalement, qui permet d’accéder à la navigation et au système multimédia. Les équipements et aides à la conduite ne manquent pas. Il embarque notamment un inédit système de maintien de voie actif permettant une conduite semi-autonome, lequel n’autorise pas pour autant de rouler sans les mains. Le poste de conduite est lumineux et les sièges offrent un moelleux qui participent au confort. À l’arrière, bien que la ligne de pavillon réduise la hauteur pour les plus grands gabarits (c’est suffisant pour les adultes de taille moyenne), l’espace aux jambes est record.
Le volume de coffre est quasiment similaire à celui du 3008, quoiqu’offrant un seuil de chargement plus haut et donc moins commode que son rival.
Le gimmick : des lacunes qui n’en sont pas
Dans leurs choix techniques et esthétiques, les deux SUV ont dû renoncer à certaines commodités, qu’ils sont parvenus à combler de manière ingénieuse. Pour Peugeot, le 3008 thermique n’étant animé que par les roues avant sans possibilité de transmission intégrale (seul l’hybride de 300 ch en bénéficie), on a introduit un système « Grip Control » pour améliorer la motricité sur les terrains difficiles. Cet artifice prend la forme d’un antipatinage électronique évolué. Chez Renault, la silhouette de l’Arkana aurait pu pénaliser son coffre, mais on a opté pour une ouverture à hayon au lieu d’une malle traditionnelle pour ne pas pénaliser la modularité. L’espace a été maximisé pour faire quasiment jeu égal avec son rival, pourtant plus haut.
Les motorisations : des choix stratégiques
Pour leurs choix de motorisations, les deux Français ont fait chambre à part. Le Peugeot 3008 offrait initialement des moteurs essence et Diesel classiques. Ces moteurs étaient appréciés pour leur économie de carburant, en particulier dans les versions d’entrée de gamme équipées du moteur essence 1.2 turbo de 130 chevaux ou du Diesel 1.6 HDi (100 ou 115 chevaux), remplacé par la suite par le 1.5 BlueHDi 130 chevaux. Aujourd’hui, la gamme de moteurs thermiques se limite aux moteurs essence 1.2 turbo et diesel 1.5 BlueHDi, tous deux proposant 130 chevaux. Ils disponibles avec une boîte de vitesses manuelle (6 vitesses) ou automatique (8 vitesses). L’année 2019 a vu quant à elle l’arrivée d’une variante hybride rechargeable de 225 ou 300 chevaux. Celle-ci embarque une batterie de 13,2 kWh offrant une autonomie électrique de 56 à 59 km, pour un temps de recharge variant de 1h45 à 7 heures selon la prise utilisée.
Chez Renault, l’Arkana a fait l’impasse sur les versions mazoutées, privilégiant dès son lancement l’essence et l’hybride (non rechargeable). Les thermiques prennent ainsi la forme d’un bloc 1.5 TCe de 140 ou 160 chevaux, exclusivement disponible en boîte de vitesses automatique à double-embrayage. En hybride en revanche, le bloc E-Tech de 145 chevaux a introduit une inédite boîte de vitesses « à crabots » issue des technologies développées en Formule 1. Elle est censée apporter plus de fluidité dans les rapports. Cette alternative essence/électricité permet de faire baisser en moyenne la consommation d’1l/100 km, passant de 5,9 l/100 km en essence à 4,9 l/100 km en hybride. Un choix rationnel pour l’Arkana, qui tente par-là de justifier l’absence de Diesel, pourtant cher aux gros rouleurs.
Le comportement routier : neutre ou confortable
Dédiés aux longs trajets à plusieurs, le 3008 comme l’Arkana offrent chacun de bons arguments. Le 3008 présente ainsi, et c’est ce qui a fait son succès, un comportement royal. Son excellente tenue de route ne sacrifie jamais le confort. La version Diesel 1.5 HDi de 130 chevaux que nous avons essayée est agréable et suffisamment nerveuse pour progresser sans failles, avec un 0 à 100 km/h en 10,9 secondes, ce qui est honorable pour un modèle de cette taille et de ce poids. Le compromis dynamisme/confort est donc particulièrement réussi et n’a pas vieilli.
Avec l’Arkana, c’est la même philosophie de confort qui prime, avec un aspect « en douceur » encore plus prononcé que son rival. C’est d’autant plus vrai sur la version essence 1.3 TCe de 140 chevaux que nous avons essayée, qui offre tout autant un comportement dynamique et de bonnes reprises, grâce à un couple de 260 Nm, qu’un certain silence de fonctionnement. Sa boîte automatique à double-embrayage (la fameuse EDC chez Renault) n’y est pas étrangère, ni l’excellent confort de ses suspensions qui filtre les irrégularités de la route et permettent de rester stable en courbe.
Reezocar a adoré
- Le design acéré et audacieux du 3008
- Son compromis confort/tenue de route
- L’habitabilité préservée de l’Arkana malgré sa ligne (non moins originale) de coupé
- Son moteur de base déjà très agréable
Reezocar a moins aimé
- Les espaces de rangement moyens sur le 3008
- Sa commande de boîte manuelle un peu accrocheuse
- La présentation un peu vieillotte du système multimédia de l’Arkana
- Son malus écologique en version essence
Conclusion
Difficile sur le papier de bouleverser la catégorie des SUV compacts familiaux. Pourtant, les deux Français ont relevé le défi en jouant chacun sur la différence, tant esthétique que technique. Pour le design, cela sera une affaire personnelle. En revanche, pour les motorisations, l’un comme l’autre avancent des arguments qui pourront faire pencher la balance. Pour vous aider, si vous roulez plus de 30.000 km par an, le choix doit être vite fait : optez pour le 3008 Diesel.
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