Surchauffe du moteur : que dois-je faire ?

Qu’il fonctionne à l’essence ou au gazole, le principe d’un moteur thermique est de transformer l’énergie dégagée par la combustion du carburant en énergie mécanique. C’est-à-dire de mettre en branle pistons et bielles pour que finalement, le mouvement rotatif du vilebrequin soit transmis aux roues. Or, l’explosion du mélange air-carburant ainsi que la friction entre les organes mécaniques dégagent une importante quantité de chaleur. Sans un système de refroidissement efficace, celle-ci peut devenir excessive et néfaste. Dans le pire des cas, cette chaleur peut même être fatale à la mécanique. D’un autre côté, pour fonctionner au mieux, et notamment en termes d’émissions, un moteur à combustion ne doit pas être trop refroidi. Cela étant, un moteur qui ne monte pas suffisamment en température ne vous laissera jamais en rade sur le bord de la route. Nous allons donc ici nous intéresser aux conséquences d’une température excessive, mais aussi et surtout aux gestes qui vous permettront de l’éviter.

Surchauffe du moteur : quels sont les symptômes ?

Tout d’abord, éviter une surchauffe mécanique passe par un tout petit geste qui doit devenir une habitude. Ce geste, c’est un coup d’œil régulier à la jauge de température du moteur. L’aiguille doit donc idéalement se situer entre la zone bleue et la zone rouge, correspondant à une température du liquide de refroidissement d’environ 90°C. Bien entendu, de légères variations de la position de l’aiguille (une dizaine de degrés) sont tout à fait tolérables. Les températures de fonctionnement idéales varient d’une motorisation à l’autre.

Il est en effet normal qu’à la suite d’un « effort » plus important de la mécanique (par exemple dans une longue et forte côte, ou si vous tractez une remorque chargée), la température augmente quelque peu. Idem dans les embouteillages, vu l’immobilité du véhicule, et donc l’absence d’un flux d’air dans le compartiment du moteur. Cela dit, à aucun moment, l’aiguille ne doit atteindre la zone rouge. Malheureusement, certaines voitures ne possèdent pas de jauge de température. La surchauffe de la mécanique vous sera donc signalée par l’allumage d’un témoin lumineux rouge. Cela signifie que la température du liquide de refroidissement est d’environ 120 °C.

Surchauffe du moteur : quelles sont les causes ?

Les causes pouvant entraîner une surchauffe du moteur sont multiples. Toutes ne présentent pas un même niveau de gravité.

Fuite de liquide de refroidissement

La première cause d’une surchauffe du moteur est un manque de liquide de refroidissement. Jetez donc un œil au vase d’expansion. Le niveau doit se situer entre les repères « maximum » et « minimum ». Si le niveau est inférieur, c’est qu’il y a une fuite. Celle-ci peut être due à une durite détériorée. Vous allez donc devoir partir à la recherche de la responsable. Pour ce faire, inspectez minutieusement les durites dans lesquelles le liquide de refroidissement circule. Vous pouvez aussi presser les durites dans votre main afin de mettre le liquide sous pression, ce qui devrait vous aider à localiser la fuite.

Consommation du liquide de refroidissement

De manière plus inquiétante, le manque de liquide de refroidissement peut aussi s’expliquer par une « consommation » d’eau due à un joint de culasse défectueux laissant le liquide de refroidissement s’écouler dans les cylindres. Notez que ce cas de figure se traduit généralement par une abondante fumée blanche à l’échappement. Ajoutons qu’un joint de culasse qui a perdu son étanchéité peut être la conséquence d’une… surchauffe préalable du moteur.

Radiateur encrassé ou bouché

Le principe de fonctionnement d’un radiateur est de permettre un échange de température entre l’air circulant au travers des ailettes et le liquide de refroidissement se trouvant dans le radiateur. Si l’échange ne peut avoir lieu à la suite d’un encrassement des ailettes (poussière, boue, feuilles mortes, …), la température va augmenter. Pour pallier cela, nettoyez les ailettes avec de l’eau sous pression et/ou de l’air comprimé. Un radiateur bouché aura les mêmes conséquences, mais dans ce cas, c’est l’eau qui ne pourra plus circuler.

Ventilateur ou thermo contact défectueux

Lorsque la circulation de l’air dans le compartiment du moteur et au travers du radiateur est insuffisante (dans les embouteillages notamment), c’est le(s) ventilateur(s) qui va (vont) prendre le relais. Encore faut-il que les pales et/ou connexions électriques soient en bon état. Des pales cassées ou manquantes peuvent limiter l’efficacité du ventilateur, tandis qu’une défectuosité électrique peut tout simplement empêcher son démarrage. Si vous n’entendez pas le ventilateur tourner alors que l’aiguille de la jauge de température est en train de grimper, c’est qu’il y a un souci électrique.

Thermostat défectueux

Dans le jargon automobile, cette pièce est également appelée « calorstat ». Moteur froid, son but est de permettre une montée en température plus rapide de la mécanique en empêchant la circulation du liquide de refroidissement. Vous l’aurez compris, si le thermostat reste perpétuellement fermé, la chaleur ne pourra évidemment pas s’évacuer. En cas de surchauffe du moteur, si ce dernier est (très) chaud mais que le radiateur et les durites sont toujours froids, c’est que le thermostat est défectueux.

Surchauffe du moteur : comment l’éviter ?

Outre les points énumérés ci-dessus, la qualité du liquide de refroidissement est également très importante pour éviter une surchauffe. Il convient donc de le remplacer régulièrement selon les prescriptions du constructeur, car un liquide trop ancien peut être à la base d’une mauvaise évacuation des calories. Ne cherchez pas à faire des économies en vous contentant de le remplacer par de l’eau pure. Certes, l’eau du robinet vous dépannera dans l’immédiat. Mais à long terme, son utilisation est une très mauvaise idée et ce, pour deux raisons. Premièrement, le liquide de refroidissement a aussi pour but d’éviter l’apparition de corrosion dans le circuit. Deuxièmement, en hiver, l’eau pure, ça gèle !

Restez en mouvement

Dans les files, où votre moteur est susceptible de chauffer, tâchez de rester en mouvement plutôt que de vous arrêter et de redémarrer de manière répétée. Ce type de conduite sollicite fortement la mécanique et augmente d’autant plus sa température.

Surchauffe du moteur : comment réagir ?

En cas de surchauffe, vous allez devoir faire preuve de beaucoup de concentration afin d’être à l’écoute de la mécanique. Cela ne signifie pas forcément que vous allez devoir vous arrêter, car rappelons-le, si la voiture est à l’arrêt, aucun flux d’air ne circule sous le capot et cela pourrait conduire à une surchauffe encore plus importante. Dans un premier temps, l’idéal est donc de réduire votre vitesse (et ainsi automatiquement réduire la sollicitation du moteur) et de mettre le chauffage à fond (température et ventilation) afin d’évacuer la chaleur via l’habitacle par les ouïes d’aération. Une fois la température stabilisée, arrêtez-vous et ouvrez le capot pour permettre à la mécanique de refroidir naturellement. En aucun cas, n’ouvrez le bouchon du radiateur tant que ce dernier est chaud. Le liquide qui s’y trouve est bouillant et sous pression. Les risques de brulures ne sont donc pas à négliger. Attendez quelques instants et reprenez ensuite la route, toujours avec le chauffage à fond et toujours en gardant un œil sur la jauge de température, en direction d’un professionnel de l’automobile.