Sièges auto pour enfants : comment faire le bon choix ?

Écrit par Maxime Pasture le 22 mai 2022

Acheter un siège auto pour enfant n’a rien d’anodin. Quelle est la réglementation liée aux sièges auto ? Comment faire le bon choix en toute sécurité ? On vous explique.

Sièges auto pour enfants : comment faire le bon choix ?

Jusqu’à 10 ans et pour tout enfant d’une taille inférieure ou égale à 1,35 mètre (m), l’utilisation d’un siège auto est obligatoire. C’est une règle à laquelle on ne peut déroger. D’une part parce que la loi le prévoit et, surtout, parce que la sécurité l’exige ! Autre règle : ce siège, installé à l’arrière (sauf dérogation) et parfaitement adapté à la morphologie de son occupant, doit disposer d’ancrages homologués. Il est donc indispensable que votre petit passager prenne l’habitude de voyager attaché. Ceci, dès son plus jeune âge et quelle que soit la distance à parcourir, même la plus courte. C’est une question de prudence élémentaire, pour ne pas avoir à subir l’irréparable. 

La réglementation des sièges auto pour enfants 

Il est interdit de transporter un enfant de moins de 10 ans aux places avant d’un véhicule, sauf : 

  • s’il est assis dos à la route dans un siège prévu à cet usage ;
  • si le véhicule ne comporte pas de siège arrière ou de ceinture de sécurité à l’arrière 
  • ou si les sièges arrière sont momentanément inutilisables ou déjà occupés par des enfants de moins de 10 ans correctement attachés. 

Toutefois, l’installation à l’avant de la voiture est fortement déconseillée et doit rester exceptionnelle. Quant à obtenir une dispense de dispositif de retenue, c’est uniquement envisageable pour des raisons médicales.

Les normes

On le répète, tous les sièges auto doivent se conformer à la morphologie de l’enfant, à son âge, à son poids, mais aussi posséder un visa d’homologation certifiant qu’ils sont conformes aux normes européennes. Une étiquette atteste que le fabricant a bien obtenu cette homologation. 

L’homologation

Vous trouverez sur cette étiquette, parmi plusieurs indications, la lettre E entourée d’un cercle. Elle signifie que le matériel est effectivement conforme à la norme européenne. Le nombre qui suit correspond au pays qui a délivré ladite homologation (2 pour la France).

Le poids

Le standard R44, qui répertorie les dispositifs d’ancrage en 5 groupes correspondant au poids de l’enfant, est progressivement remplacé par la norme R129 axée sur la taille. 

La taille

Lancée en juillet 2013, la norme R129 (ou i-Size) classe les sièges selon la taille de l’enfant, et non plus son poids. Cette norme allonge la période obligatoire d’installation dos à la route à 15 mois et 80 cm minimum (contre une obligation dos à la route jusqu’à 9 kg pour la norme R44, poids pouvant être atteint dès les 6 mois de bébé). De plus, elle renforce la sécurité de l’enfant en imposant le système Isofix que nous détaillons ci-dessous.  

i-Size

Nouveau standard européen pour une meilleure sécurité des enfants en voiture, i-Size va de pair avec le dispositif de retenue Isofix, obligatoire dans tout véhicule neuf depuis 2011. Voilà pourquoi, aujourd’hui, plus de la moitié des sièges auto sont munis d’attaches Isofix. Pour mémoire, deux méthodes fiables permettent d’installer le siège dans la voiture : Isofix ou la ceinture de sécurité adulte. Le choix dépend de la compatibilité avec le véhicule : à vérifier absolument au moment d’acheter le siège ! Mais, de toute évidence, Isofix est la meilleure option. Avec elle, il est pratiquement impossible d’installer le siège de manière incorrecte. 

Les sanctions

II faut savoir que 25% des enfants de moins de 10 ans tués sur la route en tant que passagers n’étaient pas attachés. Lors d’une collision à 50 km/h, la puissance du choc correspond à une chute du 3e étage d’un immeuble ! Et s’il y a projection contre une partie rigide de l’habitacle, les conséquences mortelles peuvent survenir chez les enfants dès 20 km/h ! Donc, soyez vigilant et respectueux de la réglementation. En cas de non-respect, vous encourez une contravention de classe 4. Concrètement, vous écopez d’une amende forfaitaire de 135 €, mais ça peut aller jusqu’à 750 €.

Les différents dispositifs de retenue 

Sur le papier, la sélection du modèle idéal semble complexe vu le nombre de paramètres à prendre en compte. Observez d’abord ce que dit la théorie, puis triez en fonction du contexte et des besoins réels.

Classification

Retenons d’abord que les dispositifs de retenue se répartissent en 5 groupes bien distincts et leurs équivalents i-Size.

Le groupe 0 : nacelles et coques depuis la naissance jusqu’à 10 kg (70 cm).

Le groupe 0+ : coques de la naissance jusqu’à 2,5 ans (maximum 13 kg et environ 80 cm).

Le groupe 1 : une coque 2e âge adaptée aux enfants de 10 mois à 5 ans (9 à 18 kg et jusqu’à 1 m).

Le groupe 2 : pour les juniors de 15 à 25 kg et jusqu’à 1,50 m.

Le groupe 3 : le gabarit supérieur pouvant accueillir de grands enfants, même des pré-ados, de 22 à 36 kg et jusqu’à 1,50 m. 

Nacelles, sièges et rehausseurs

Détaillons maintenant le type de siège préconisé pour chaque groupe. 

Dans le groupe 0, la musculature du bébé et ses cervicales ne sont pas suffisamment développées pour supporter de fortes décélérations ou des chocs frontaux. Deux solutions répondent à cette situation. Soit le siège auto de type « coque » avec coussins amortisseurs – il doit être impérativement fixé dos à la route. Soit la nacelle qui, jusqu’à 6 mois, permet de voyager en position allongée, à plat sur le dos. Vous aurez compris que la nacelle n’est autre qu’un petit lit transportable qui s’installe sur la banquette arrière, perpendiculairement au sens de la marche. Son inconvénient : elle est encombrante, occupant l’équivalent de 2 places assises. Son atout : elle offre la meilleure position au nourrisson et, hors de la voiture, peut éventuellement se clipser sur un châssis de poussette. 

Dans le groupe 0+, on plébiscite encore le siège-coque, mais légèrement surdimensionné et toujours installé dos à la route. Dans la tranche d’âge concernée (de la naissance jusqu’à 2,5 ans), c’est une garantie de sécurité et de confort grâce à un dessin enveloppant très protecteur. L’enfant voyage dans une position mi-allongée, mi-assise. Aussi longtemps que sa tête ne dépasse pas du bord supérieur de la coque, c’est vraiment la solution la plus adéquate. 

Dans le groupe 1, comme l’enfant entre dans une tranche d’âge où il tient bien assis, on passe au siège 2e âge : un modèle « baquet » avec harnais de maintien. Il se fixe face ou dos à la route, même si la seconde option reste préférable pour les plus jeunes… jusqu’à 15 mois en tout cas, à condition que le confort soit garanti, surtout au niveau des jambes que l’enfant doit pouvoir étendre. Un siège à réceptacle, avec une tablette de protection, convient aussi. Attention, contrairement à la nacelle et au siège-coque, le siège 2e âge reste à demeure dans la voiture, sur la banquette arrière (sauf autorisation spéciale pour le placer à l’avant). 

Dans les groupes 2 et 3, cette fois, il faut un siège « pour grand », efficace jusqu’à l’âge de 10 ans. Il s’agit d’un modèle à rehausseur avec ou sans dossier. On ne peut que recommander le dossier tant que l’enfant pèse moins de 25 kg. Et, de toute façon, ce dossier est obligatoire avec les rehausseurs i-Size. 

À côté de ces 5 groupes, on découvre 2 alternatives qui élargissent le champ d’utilisation :   

  • un siège évolutif répondant aux critères des groupes 0+, 1 et 2 (de la naissance jusqu’à 5 ans maximum) ;
  • un autre siège évolutif convenant, lui , aux groupes 1, 2 et 3 (de 3,5 ans minimum à 10 ans).   

Clairement, les sièges évolutifs (ou multi-âges) sont des compromis que nous ne recommandons pas prioritairement. Mieux vaut privilégier l’emploi successif de sièges, d’abord pour bébés, ensuite pour petits et enfin pour grands enfants. Comme ces modèles sont spécifiques à des âges, des tailles et des poids, ils sont forcément plus performants. Il n’en reste pas moins vrai que quelques sièges évolutifs fédérant les groupes 1-2-3 (et équivalents i-Size) offrent la sécurité, les fonctionnalités et le confort requis.

Comment bien choisir son siège auto pour enfant ?

C’est habituellement le budget qui opère le premier tri. Ceci fait, l’idéal est de pouvoir asseoir l’enfant dans le siège que vous convoitez et de lui demander s’il s’y sent bien, pas trop à l’étroit, bien soutenu, pas trop enfoncé. Réaliser ce test s’avère parfois difficile quand on achète en grande surface, mais pas en magasin spécialisé où généralement on vous le proposera. Avant de vous décider, mettez la priorité sur trois critères : l’ergonomie pour un usage fonctionnel, la qualité de construction validée par l’homologation et, bien entendu, le confort avec des mousses de protection résistantes et bien adhérentes. De même, il faut qu’il y ait des possibilités de réglage permettant d’incliner le siège et d’optimiser son positionnement sur la banquette arrière. A ce propos, il est indispensable de lire attentivement la notice d’emploi, car un siège mal installé ou un enfant mal harnaché peut avoir des conséquences dramatiques.    

Siège auto pour enfants : combien ça coûte ?

Le marché du siège enfant est concurrentiel avec des gammes de prix très larges : de 100 à 500 € selon le modèle, la marque, les options, etc. Faut-il se méfier des offres low cost ? Pas forcément. Même à bas prix, on trouve de bons niveaux d’ancrage et de protection, mais avec une finition un peu moins soignée. Par contre, évitez d’acheter en occasion, à moins de connaître l’historique complet du siège. Sa structure doit être saine. Donc, s’il a préalablement subi un accident, passez votre chemin… Même réserve à propos d’Internet où les descriptifs sont souvent vagues et incomplets. Limitez-vous aux références connues et assurez-vous que tous les accessoires soient bien inclus dans le prix.  

Il nous reste à souhaiter bonne route à toute la famille, aux grands et… aux petits qui comptent sur leurs parents – et sur un bon siège ! – pour les mener à bon port.       

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