Les véhicules thermiques VS électriques. Que choisir et pour quels coûts ?
Véhicules thermiques ou électriques : que choisir ?
Voiture thermique ou électrique : notre comparatif en 4 points
Bien que les voitures électriques et thermiques soient constamment confrontées, il est toujours aussi difficile de faire son choix. Pour tâcher d’y voir plus clair, nous vous proposons un bref comparatif sur 4 éléments essentiels : le coût à l’achat, le coût d’usage, les performances environnementales et les tendances du secteur. L’occasion d’avoir un avis mieux éclairé sur la question et, ainsi, de prendre sa décision en connaissance de cause.
À l’achat, avantage indéniable à la voiture thermique
Au moment de faire l’acquisition d’un véhicule, un critère est incontestablement à l’avantage des modèles thermiques : le prix d’achat. Alors que le tarif moyen d’une voiture neuve tourne actuellement autour de 26 000 € si l’on en croit L’Argus (1), le prix d’une voiture électrique est en moyenne 10 000 à 20 000 € plus élevé que pour une thermique équivalente. Pour s’en apercevoir, il suffit de comparer les deux modèles stars du moment et présentant bon nombre de similitudes : la Renault Zoé d’un côté, la Renault Clio de l’autre. Alors que les tarifs de la citadine thermique débutent à 12 000 €, son homologue électrique est affiché à partir de 32 300 €, soit une différence d’environ 20 000 €.
Certes, le bonus écologique permet de réduire cet écart. Toutefois, son montant – actuellement fixé à 7 000 € – devrait passer à 6 000 € à compter du 1er juillet 2021. Heureusement pour l’électrique, le malus écologique progresse dans le sens inverse : son seuil de déclenchement devrait être abaissé de 5 grammes l’année prochaine, tandis que son montant maximal devrait passer à 30 000 € (contre 20 000 € actuellement). Cela ne semble cependant pas suffisant pour combler l’écart présent sur ce poste.
Verdict : les voitures thermiques remportent la bataille du prix à l’achat.
Le coût d’usage : une victoire mitigée de l’électrique
Le débat est plus complexe en ce qui concerne le coût énergétique. Toujours selon le magazine L’Argus, la consommation théorique de la voiture moyenne – donc essentiellement thermique – est de 4,7 litres aux 100 kilomètres (1). Si l’on part sur un coût de carburant de 1,50 € au litre, le véhicule thermique coûte ainsi théoriquement 7,05 €/100 km. Un chiffre certainement sous-estimé, dans la mesure où la consommation réelle est bien souvent plus importante. L’avantage du véhicule électrique est d’être essentiellement rechargé à domicile, permettant de profiter des tarifs en heure creuse. Si cette condition est respectée et sans tenir compte des coûts d’installation d’une borne, le prix moyen de recharge tourne – selon les fournisseurs d’électricité – autour de 0,14 €/kWh. La consommation énergétique d’une électrique avoisinant en moyenne les 15 kWh/100 km, à l’image de la Renault Zoé et de la Kia e-Niro, la voiture électrique coûte théoriquement 2,1 €/100 km, soit 3,5 fois de moins que son homologue thermique (2).
Toutefois, le coût d’usage ne se limite pas à la seule consommation énergétique. En effet, le coût d’entretien peut représenter une part importante du budget de l’automobiliste (révision, réparation, etc.). Et sur ce poste, l’avantage est encore une fois pour l’électrique. Bien que sa batterie puisse représenter un danger réel, elle peut compter sur une motorisation simplifiée, une plus grande fiabilité et un nombre réduit de consommables pour limiter la note. Résultat : selon un certain nombre d’études, le budget d’entretien d’une électrique est en moyenne entre 50 et 80 % moins élevé que pour une thermique, et ce, à kilométrage égal (3). Notons cependant que cet écart est susceptible d’évoluer à la hausse ou à la baisse selon de nombreux critères (style de conduite, tarifs du garagiste, fiabilité du modèle, ancienneté du véhicule, etc.).
Verdict : l’électrique prend légèrement l’avantage sur le coût d’usage.
L’impact environnemental : l’électrique met (presque) tout le monde d’accord
Mais le vrai cœur du débat, ce sont véritablement les performances environnementales. Et, en la matière, il peut être difficile d’y voir clair, tant de nombreuses intox et autres rumeurs infondées circulent. Tout d’abord, soulignons que l’impact environnemental à la production du véhicule est globalement similaire entre une électrique et une thermique. Selon l’Ademe, la construction d’une voiture électrique occasionnerait même généralement moins d’émissions de CO2, à l’exception notable des mini citadines (4). Une vérité qu’il est toujours bon de rappeler, tant les défenseurs du pétrole clament régulièrement le contraire, notamment en raison des dommages causés par l’extraction de lithium, indispensable à la fabrication des batteries.
En ce qui concerne l’impact en utilisation, il convient également d’être prudent car il faut l’analyser du puits à la roue. Il ne fait aucun doute que la voiture électrique est plus propre à l’usage que son équivalente thermique, dans la mesure où elle ne rejette pas de polluants. En revanche, le débat est permis en ce qui concerne le coût environnemental de la fabrication énergétique. Alors que les partisans du thermique affirment que l’électrique déplace simplement la pollution, il convient d’être plus nuancé. En effet, tout va dépendre du mix énergétique utilisé par le pays pour la production d’électricité (nucléaire, éolien, charbon, hydraulique, etc.). En France, où l’électricité est relativement « propre », on estime qu’une voiture électrique « coûte » 10 grammes de CO2 par kilomètre parcouru d’un point de vue énergétique. Sachant que la voiture type rejette 113 g/km en utilisation (1), c’est clairement l’électrique qui remporte ce duel, d’autant plus que notre comparaison ne tient pas compte de l’impact environnemental de la production d’énergie fossile (forage, extraction, transport, etc.).
Verdict : pour les performances environnementales, la voiture électrique l’emporte haut la main.
L’électrique est tendance… mais encore anecdotique
Alors que le reconfinement et la crise sanitaire ne sont pas sans impact sur le marché automobile, l’électrique semble être épargnée par la crise : il s’est en effet vendu plus de 80 000 modèles en France sur les 10 premiers mois de l’année, contre seulement 34 760 à la même période l’année dernière. Conséquence ? L’électrique ne cesse de progresser, représentant 6 % des ventes en 2020, contre seulement 1,9 % sur les 10 premiers mois de 2019. Il faut dire que le secteur est porté par la Renault Zoé, actuellement 10e véhicule particulier le plus vendu toutes catégories et motorisations confondues, et par la Nissan Leaf (6).
Il convient toutefois d’être réaliste : bien que les véhicules thermiques ne soient pas au mieux actuellement, les essence et diesel dominent toujours très largement le marché auto. Sur les 10 premiers mois de l’année, les thermiques ont représenté près de 80 % des ventes en France, en léger recul par rapport à 2019 (92,3 %). Dans ces conditions, l’électrique risque d’avoir du mal à rattraper son retard, elle qui se vend en moyenne 13 fois moins que ses équivalentes thermiques.
Verdict : les véhicules thermiques constituent toujours la norme, bien que l’électrique ne cesse de rattraper son retard.
Sources :
(1) Exclusif : la Voiture moyenne neuve de France 2018 en chiffres ! – L’Argus – 2019
(2) Voiture électrique : combien coûte la recharge à domicile ? – Clubic – 2020
(3) Quel est le coût d’entretien d’une voiture électrique ? – Clubic – 2020
(4) Bilan transversal de l’impact de l’électrification par segment : Projet E4T – Ademe – 2018
(5) Dossier : Vraiment propres, les voitures électriques ? On a fait le calcul ! – Clubic – 2019
(6) Le marché automobile français – Comité des constructeurs français d’automobiles – Octobre 2020
CE QU’IL FAUT RETENIR
- La voiture thermique est en moyenne 10 000 à 20 000 € moins onéreuse que son homologue électrique.
- Le coût énergétique d’une voiture électrique, ainsi que son coût d’entretien sont légèrement plus faibles que ceux d’un modèle thermique.
- Malgré un certain nombre de polémiques (mix énergétique, extraction du lithium, etc.), la voiture électrique s’avère largement moins polluante du puits à la roue.
- La voiture électrique connaît une progression soutenue, mais représente encore une part infime des ventes de véhicules en France.
LE POINT DE VUE DE LAURIE
« Au-delà de ces critères, le choix entre une voiture électrique ou thermique doit s’appuyer sur d’autres éléments : le kilométrage annuel, la nature des trajets, l’accessibilité au réseau de recharge ou encore la conviction de l’automobiliste. S’il ne fait aucun doute que l’électrique constitue une solution d’avenir, il ne reste plus qu’à savoir si les Français sont prêts à faire de cet avenir une réalité. Et, en la matière, il est difficile de répondre à leur place. »