Jeune conducteur : comment payer moins cher son assurance auto ?
Les chiffres ne mentent pas : les jeunes conducteurs sont impliqués dans près d’un accident sur quatre. Inexpérimentés et adoptant parfois un comportement inadéquat au volant, aux yeux des assureurs, les jeunes conducteurs représentent un risque plus élevé. Et en assurances, qui dit risque élevé dit forcément prime élevée. Heureusement, il existe des moyens de réduire la facture.
Les chiffres de la sécurité routière sont on ne peut plus clairs : les jeunes conducteurs ayant obtenu leur permis depuis moins de 2 ans représentent plus d’un cinquième de la mortalité routière et 43 % des accidents corporels. Pour ce qui est des accidents mortels, 59 % des victimes ont entre 18 et 24 ans. Une vitesse excessive, la consommation d’alcool et/ou de stupéfiants, l’usage du téléphone au volant et la fatigue sont les principales causes de décès chez les conducteurs novices. Autant de raisons qui poussent les assureurs à se méfier et donc, à augmenter le tarif des couvertures qu’ils proposent aux jeunes.
Le statut de jeune conducteur
N’étant pas définie par la loi, la notion de jeune conducteur est assez vague. Mais si la limite d’âge est souvent mise en avant (généralement moins de 25 ans), un trentenaire voire un quarantenaire peut aussi être considéré comme un jeune conducteur car c’est l’ancienneté du permis qui prime. Pour un assureur, plusieurs profils de conducteur peuvent d’ailleurs être considérés comme appartenant à la catégorie des « jeunes conducteurs ».
Les surprimes
L’ONISR (Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière) considère les jeunes de 15 à 29 ans comme la frange de la population la plus accidentogène. En raison de leur manque d’expérience, les jeunes seraient davantage impliqués dans les accidents mortels. Ils sont donc soumis à une surprime encadrée par le code des assurances.
La première année de souscription, la surprime est limitée à 100 % du tarif de la formule choisie. Elle est réduite de moitié après chaque année sans accident responsable. Elle représente donc :
– 50 % la deuxième année
– 25 % la troisième année
– 0 % la quatrième année
À noter que le coefficient de majoration passe de 100 % à 50 % la première année si le jeune a passé le permis en conduite accompagnée (voir plus bas dans cet article). Sans accident responsable, le pourcentage de surprime est de :
– 25 % la deuxième année
– 12,5 % la troisième année
– 0 % la quatrième année
Regrouper les contrats d’assurance chez un seul assureur
Si vous avez plusieurs véhicules, et notamment celui de votre enfant, il peut être intéressant de tous les assurer auprès d’un seul assureur. Il pourra ainsi vous proposer des tarifs plus avantageux, notamment si vous y souscrivez également votre assurance habitation. À long terme, cette solution peut représenter de belles économies, sans compter qu’elle facilite la gestion des polices. De plus, en cas de sinistre endommageant à la fois l’habitation et le véhicule, une seule franchise sera réclamée.
Faire jouer la concurrence et comparer fréquemment les prix
Comparez les différentes offres sur le marché plusieurs fois par an. Internet regorge de comparateurs d’assurances qui, en quelques clics, vous permettent d’obtenir des devis. De plus, la loi Hamon permet de changer d’assureur dès le premier anniversaire de votre contrat.
Tenter l’assurance en ligne
Parce qu’elles se passent d’agences physiques, les assurances en ligne peuvent se permettre d’appliquer des tarifs plus bas. Comparativement aux agences classiques, l’économie peut aller jusqu’à 30 %. De plus en plus nombreuses sur la toile, les assurances en ligne sont soumises à une rude concurrence. Celles qui veulent rester dans la course n’ont donc d’autre choix que de s’aligner.
Diminuer le niveau de risque du véhicule
Quand on est jeune, on dispose généralement d’un budget serré. Opter pour un véhicule d’occasion est donc le premier conseil à donner. Pour l’assureur, le niveau de risque est moins élevé. Il en ira donc de même pour le montant des primes d’assurance. Une occasion achetée chez un professionnel est d’autant plus intéressante qu’elle est couverte par une garantie semblable à celle d’une voiture neuve s’il s’agit d’une occasion récente.
Opter pour une voiture peu puissante
Les grosses berlines et autres sportives sont plutôt du genre à inquiéter les assureurs. Une fois de plus, à cause du risque qu’elles représentent. En d’autres termes, plus le véhicule sera puissant, plus chère sera la prime, et c’est encore plus vrai pour un jeune conducteur. Mieux vaut donc opter pour un véhicule peu puissant pour limiter les frais.
Ne pas laisser le véhicule dans la rue
Évidemment, tout le monde ne peut se le permettre, mais entreposer votre voiture à l’abri peut aussi permettre de réduire le montant de votre assurance auto. Pour un assureur, plus le lieu est sûr, moins élevé est le risque (de vol, de vandalisme, de dégradation, d’accident climatique) et plus faibles seront vos primes. Le cas de figure idéal est donc de disposer d’un garage pour accueillir son véhicule.
Choisir une couverture plus faible et donc, moins onéreuse
L’assurance au tiers, aussi appelée assurance responsabilité civile ou RC, est la garantie minimale que chaque conducteur doit souscrire pour assurer un véhicule. Dépourvue « d’options », c’est donc elle qui vous coûtera le moins cher. Attention cependant au périmètre de votre couverture. En effet, celle-ci sera limitée notamment si votre responsabilité est engagée. Il est donc très important de vous renseigner avant de faire le choix d’une assurance au tiers.
Ce que l’assurance au tiers ne couvre pas
Si vous êtes responsable d’un accident, l’assurance au tiers ne prendra pas en compte vos propres dommages corporels et/ou matériels. Vous devez, pour couvrir vos dégâts corporels, souscrire une garantie « conducteur », et pour les réparations de votre véhicule, souscrire à une assurance tous risques. Il s’agit là d’options supplémentaires payantes. L’assurance au tiers ne couvre pas non plus le bris de glace, le vol du véhicule ou de ses accessoires ou encore d’objets qui se trouveraient à l’intérieur, l’incendie, les actes de vandalisme ou de terrorisme, ainsi que les dégâts dus aux conditions climatiques et aux catastrophes naturelles.
En revanche, si vous n’êtes pas à l’origine de l’accident, tous les dommages seront pris en charge par l’assurance du conducteur responsable.
L’assurance au tiers consiste en une formule d’entrée de gamme. Raison pour laquelle elle est la moins chère. Elle intéressera principalement les propriétaires d’un véhicule de faible valeur comme une voiture d’occasion de plus de 7 ans. Mais attention, car si vous êtes responsable d’un sinistre avec d’importants dégâts, vous risquez de devoir faire face à de grosses factures de réparation, voire à la nécessité de remplacer votre véhicule, peut-être encore sous crédit.
Mieux vaut donc opter pour une assurance à la carte avec un niveau de couverture réellement adapté à vos besoins en ne retenant que les options qui vous seront réellement utiles. Ainsi, si vous avez déjà une assurance « accidents de la vie », il n’est peut-être pas utile de souscrire en plus une garantie « conducteur ». Aussi, il importe de bien vous renseigner afin de savoir exactement ce que couvrent précisément les garanties.
Notons aussi qu’entre l’assurance de haut de gamme « tous-risques » et l’entrée de gamme « au tiers », il existe une grande variété de contrats intermédiaires, souvent appelés « tiers étendu » ou « tiers plus » qui en plus de la responsabilité civile couvrent généralement le bris de glace, le vol et l’incendie. Des garanties qu’il peut être intéressant de considérer pour un véhicule d’occasion qui a encore de la valeur.
Tenter l’assurance au km
Le modèle de l’assurance au kilomètre base le montant de votre prime sur le nombre de kilomètres parcourus chaque année. Bref, plus vous roulez, plus vous payez. Une formule très logique puisque le risque d’être impliqué dans un accident augmente avec le nombre de kilomètres. Les garanties incluses dans une assurance au kilomètre sont exactement les mêmes qu’avec un contrat classique.
Ce type d’assurance permet d’économiser de 12 à 40 % par rapport à une assurance classique mais vous l’aurez compris, il s’adresse avant tout aux petits rouleurs : de 7 000 à environ 12 000 km/an.
Attention, si vous parcourez plus de kilomètres que ce qui était initialement prévu, un supplément vous sera demandé. À l’inverse, si vous avez roulé moins, vous serez remboursé par votre assurance, à moins que celle-ci ne préfère reporter les kilomètres restants sur l’année suivante. Une autre formule consiste à établir le montant de la prime sur le nombre de kilomètres réellement parcourus à l’aide d’un boîtier électronique installé dans le véhicule.
L’assurance connectée
Dans le même ordre d’idées, l’assurance auto connectée prévoit, elle aussi, l’installation d’un boîtier dans le véhicule. Celui-ci va analyser votre conduite (intensité des freinages et des accélérations, vitesse moyenne, conduite de jour ou de nuit, en semaine ou le week-end, sur de petits/longs trajets, etc.) et transmettre l’information à l’assureur qui, en fonction des risques que vous avez pris, décidera de vous accorder une remise (jusqu’à 50 % pour certains compagnies) ou… de vous facturer un supplément.
Passer par la conduite accompagnée
La conduite accompagnée, officiellement l’Apprentissage Anticipé de la Conduite (AAC), permet au jeune à partir de 15 ans d’apprendre à conduire en compagnie d’une personne titulaire du permis B depuis au moins 5 ans. Au fil du temps, l’apprenti conducteur peut donc se familiariser avec la circulation, et, sous la supervision d’un accompagnateur expérimenté, acquérir les bons réflexes et ainsi mieux réagir face à des situations variées. Généralement, les compagnies d’assurance apprécient ce mode d’apprentissage et proposent des tarifs préférentiels aux jeunes ayant suivi un AAC. Par ailleurs, le coût total de ce type de formation est bien souvent moins élevé qu’en apprentissage traditionnel et il permet de passer le permis de conduire dès 17 ans et demi. En cas de réussite, le jeune pourra conduire seul le jour de son 18e anniversaire. Etant donné l’expérience engrangée durant la conduite accompagnée, la période probatoire du permis de conduire sera réduite à 2 ans (au lieu de 3 ans pour le permis obtenu en filière traditionnelle).
Conducteur occasionnel ou secondaire
Se déclarer comme conducteur occasionnel sur le contrat parental peut être avantageux si toutefois le jeune ne conduit que très rarement. En cas de sinistre responsable cependant, le titulaire du contrat se verra attribuer un malus même s’il n’était pas au volant tandis que le conducteur occasionnel ne pourra profiter de l’assurance « conducteur » même si le titulaire y a souscrit. Mieux vaut dès lors opter pour un contrat avec un ou plusieurs conducteurs secondaires. Outre qu’il peut prendre le volant régulièrement, le conducteur secondaire bénéficie des mêmes couvertures que le conducteur principal. Si le conducteur secondaire est un jeune conducteur ayant moins de 2 ans de permis, la prime pourra augmenter légèrement.
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