Interview Frédéric Rémy, spécialiste du financement chez Reezocar : « C’est à nous de dire au client quel est le bon choix »
Quelles sont les grandes tendances en matière d’acquisition de véhicules ? L’allongement des délais de livraison et la transition énergétique sont-ils des facteurs influençant le comportement des acheteurs ? Frédéric Rémy, spécialiste du financement chez Reezocar, répond à nos questions.
La location avec option d’achat a vraiment le vent en poupe !
« Oui ! Aujourd’hui, de plus en plus, on préfère payer une valeur d’utilisation plutôt que d’acheter un véhicule. Pourquoi ? Parce qu’une voiture se déprécie très rapidement. Une voiture neuve qui sort du garage perd pratiquement 30 % de sa valeur au cours de la première année. L’intérêt de la location avec option d’achat (LOA), c’est qu’on va calculer le coût d’acquisition du véhicule tout en anticipant sur son futur rachat par le loueur. Cela permet donc de payer un loyer qui correspond à l’exacte dépréciation de la voiture. »
LLD ou LOA ? La seule différence se trouve-t-elle dans le rachat du véhicule en fin de contrat ?
« La location longue durée existe depuis très longtemps. À l’origine, elle s’adressait aux grandes entreprises, essentiellement parce qu’elle offrait de nombreux services comme un véhicule de remplacement, les entretiens, les pneumatiques été/hiver, etc. Il s’agissait donc d’un package. Aujourd’hui, la LLD a toujours la cote auprès des entreprises, mais elle séduit aussi les particuliers. C’est un produit qui peut correspondre à des gens qui sont à la recherche d’un budget global. Le client s’engage sur 2 ou 3 ans, généralement la durée des locations longue durée, et il sait qu’après ça, il repartira avec une voiture neuve. Il n’y a donc absolument pas d’intention d’achat à avoir. Si tel devait être le cas, la LOA sera plus adaptée. La différence est donc à chercher dans l’objectif final, à savoir celui d’avoir ou pas la liberté de racheter le véhicule. »
LLD et LOA : les services sont-ils identiques ?
« Les services sont aussi disponibles pour ce qui concerne la LOA, parfois de manière un petit peu moins développée, par exemple pour les assurances ou les pneumatiques. En revanche, en LOA, on pourra assurer le souscripteur en décès/invalidité, ce qui ne sera peut-être pas le cas en LLD car il n’y a pas de besoin en ce sens. »
En résumé, la LLD s’adresse plus aux pros et la LOA aux particuliers ?
« Oui, c’est une règle inscrite par les résultats du marché. Néanmoins, dans certains cas, la LLD peut aussi être intéressante pour les particuliers. Je pense notamment aux véhicules électriques. Ainsi, pour une personne qui hésite, ou qui veut s’inscrire dans une optique environnementaliste mais qui en même temps ne veut pas prendre de risque sur la valeur résiduelle, la LLD sera parfaite. »
L’augmentation du prix des voitures neuves va-t-elle influencer le comportement des acheteurs ?
« Il y a deux éléments : la partie inflationniste liée aux pièces et aux composants du véhicule d’une part et la transition énergétique d’autre part. On sait tous qu’une voiture électrique est plus chère à l’achat qu’une voiture thermique mais cette différence s’atténue relativement fortement avec la location. Une fois de plus, l’avantage d’une offre locative est que vous n’avez rien à avancer. Donc oui, incontestablement, avec l’augmentation des prix des véhicules, la location prendra de plus en plus d’importance. »
Aucune formule n’a donc d’inconvénients ?
« La meilleure approche est d’offrir le bon produit au bon client. Un particulier qui roule 10 000 km par an et qui utilise peu sa voiture ne trouvera pas l’offre locative adaptée à son cas. D’un autre côté, quelqu’un qui se dit que sa voiture lui convient parfaitement et qu’il souhaiterait la conserver ira vers la LOA plutôt que vers la LLD, tandis que celui qui ne veut se préoccuper de rien à part son budget ira vers la LLD. C’est à nous de dire au client quel est le bon choix. Il vaut mieux s’adapter aux besoins que de penser en termes d’avantages et d’inconvénients car ce qui peut être un avantage pour l’un peut être un inconvénient pour l’autre. »
Les voitures de stock vont-elles devenir une valeur refuge ?
« C’est déjà le cas. Les stocks de véhicules d’occasion sont en train de se vider car avec l’allongement des délais de livraison en neuf, il y a de moins en moins de retours de location. Donc oui, on peut parler de valeur refuge, mais ce que l’on constate plus récemment, c’est une pénurie. Malheureusement, pour le consommateur, trouver la voiture de ses rêves va devenir de plus en plus compliqué. Heureusement pour Reezocar, avoir du stock permet de faire des offres très intéressantes aux acheteurs, d’autant que les exigences ne sont pas les mêmes lorsque l’on parle de voitures neuves (choix de la couleur, des options, etc.), ce qui renforce la rareté de l’offre et la durée d’attente. »
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