Nos conseils pour économiser grâce à l’écoconduite !

Nombreux sont encore les conducteurs aujourd’hui à faire la moue lorsqu’on leur parle d’éco-conduite. Dans leur esprit, cela signifie se déplacer à la vitesse d’un escargot avec un œuf sous le pied, en roulant vitres fermées et sans climatisation, pour ne citer que ces quelques exemples. Faut-il donc pour consommer moins faire une croix sur le plaisir de conduire ? Absolument pas ! Car l’éco-conduite demande une attention et une implication de tous les instants. Mais surtout, elle vise à réduire sa consommation et ce, sans perdre de temps. Bref, un plaisir de conduire différent et qui très vite peut devenir une addiction, car une fois qu’on se prend au jeu, l’envie est très grande de toujours essayer de s’améliorer.

Anticipation

C’est le maître mot de l’éco-conduite et de la conduite préventive en règle générale. D’ailleurs, l’une ne va pas sans l’autre. Sans anticiper, même avec la voiture la plus moderne qui soit, vous aurez des difficultés à réduire votre consommation de manière notable. Comment anticiper ? En observant très attentivement son environnement pour prendre la meilleure décision dans chaque situation. Et pour vous aider, nous allons vous expliquer comment faire à la suite de cet article.

Ne jamais s’arrêter

Parce que mettre une masse en mouvement (vaincre son inertie) exige beaucoup d’énergie, donc de carburant, la meilleure décision à prendre sera justement celle qui vous permettra de ne pas vous arrêter. En matière de consommation, il n’y a pas de pire cas de figure que celui d’un démarrage depuis l’arrêt complet. Imaginez que votre voiture est en panne et que vous voulez la déplacer. Au départ, vous allez devoir fournir un très gros effort, qui va diminuer dès que la voiture roule, même très lentement. Bref, ralentir, même jusqu’à quelques km/h, vaut beaucoup mieux que s’arrêter et repartir. A ce sujet, saviez-vous qu’au démarrage, une voiture compacte peut consommer instantanément plus de 100 l/100 km ?

La fonction « zéro consommation »

Cela peut paraître extraordinaire, mais depuis que les moteurs (quel que soit le carburant utilisé) sont équipés d’une injection électronique, toutes les voitures bénéficient d’une fonction « zéro consommation ». Techniquement, on parle d’une coupure d’injection à la décélération. Cela signifie que, dès que vous levez le pied de l’accélérateur, l’électronique coupe l’arrivée de carburant. A ce moment, votre consommation instantanée est donc nulle ! Instinctivement, ceci peut se produire sur une route en pente, en arrivant à un carrefour, dans un virage ou, plus généralement, quand vous souhaitez ralentir ou profiter de votre lancée. C’est aussi valable pour une voiture électrique dont le moteur se coupe (en fait, il se transforme en générateur pour recharger la batterie) au lever de pied.

Résumons : restez en mouvement tout en profitant de l’élan de la voiture est le meilleur des conseils pour pratiquer l’éco-conduite. Et c’est très facile ! Evidemment, pour y parvenir, on ne le répétera jamais assez : il faudra au préalable avoir bien anticipé !

Bien utiliser la boîte de vitesses

De plus en plus de modèles sont aujourd’hui équipés d’une boîte de vitesses automatique. Jadis, celles-ci étaient synonymes de surconsommation. Aujourd’hui, c’est tout le contraire, car la technologie a fortement évolué. L’électronique permet d’exploiter au mieux les caractéristiques du moteur. Comment ? En optant pour le rapport idéal, celui qui fera fonctionner le moteur dans une plage de régimes où son rendement est le meilleur.

Et avec une boîte manuelle ? Dans ce cas, c’est vous qui devrez être à l’écoute de votre moteur. L’idée est de se retrouver le plus rapidement possible sur le rapport de boîte le plus élevé. Autrement dit, de faire tourner le moteur le moins vite possible, mais sans le « forcer ». C’est un peu comme avec un vélo muni d’un dérailleur : à plat et plus encore en descente vous choisirez une plus grande vitesse pour pédaler moins vite. En revanche, en côte, vous allez opter pour une plus petite vitesse pour vous faciliter la tâche. Concrètement, un moteur à essence fonctionne très bien dans une zone comprise sur votre compte-tours entre 2 000 et 3 000 tr/min tandis qu’un Diesel a déjà du répondant à partir de 1 500 tr/min.

Les tours par minute (tr/min) mesurent la vitesse de rotation de la mécanique : plus le moteur tourne vite, haut dans les tours, plus il a besoin d’énergie et donc, de carburant. Nous vous conseillons donc de prêter une attention particulière au compte-tours de votre voiture pour ne pas surconsommer. N’hésitez pas non plus à passer plusieurs rapports à la fois, notamment de 4e en 6e vitesse en une seule manipulation.

Osez accélérer !

Nous en parlions d’entrée de jeu, pratiquer l’éco-conduite ne consiste pas à transformer sa voiture en un obstacle mouvant. On privilégiera donc une accélération franche mais de courte durée, histoire d’atteindre le plus rapidement possible sa vitesse de croisière. Attention toutefois à ne pas oublier le paragraphe précédent : accélérer franchement ne signifie pas forcément de monter haut dans les tr/min !

Freiner, c’est consommer

Un des principaux facteurs d’économie, c’est la coupure de carburant, active quand l’accélérateur est relâché. Or, pour beaucoup de conducteurs, laisser rouler la voiture donne la sensation de « ne plus avancer ». Se convaincre du contraire n’est pourtant pas compliqué. A l’approche d’un rond-point, d’un stop ou d’un cédez le passage, si vous êtes obligé de freiner, c’est que vous n’avez pas suffisamment anticipé. Il faut donc lever le pied assez tôt et privilégier le frein moteur en rétrogradant plutôt qu’en freinant.

Ralentir ou accélérer ?

Si vous êtes sur l’autoroute, que la sortie que vous devez emprunter est à 2 km et que la bande de droite est occupée par plusieurs camions, rangez-vous et laissez-vous aller sans plus toucher à l’accélérateur. Votre consommation sera nulle. Avec un peu de chance, après avoir emprunté la sortie, vous pourrez vous laisser rouler librement jusqu’à l’intersection avec la chaussée. A l’opposé, rétrograder et accélérer pour doubler tout le monde puis devoir monter sur les freins pour quitter l’autoroute n’aura fait qu’augmenter la consommation de carburant, l’usure des freins et le stress (le vôtre mais aussi celui des autres usagers).

Le régulateur de vitesse ? Oui, mais…

Partant du principe que rouler à vitesse constante est le meilleur moyen de maîtriser sa consommation, on pourrait se dire qu’utiliser le régulateur de vitesse le plus souvent possible aura forcément des effets positifs. C’est vrai sur des routes relativement plates. En revanche, quand le relief s’accentue, le régulateur de vitesse n’est plus forcément votre ami. Car ce dispositif électronique n’est pas capable de réfléchir, et donc de jouer avec le relief. Concrètement, sur un parcours vallonné, on acceptera de perdre un peu de vitesse peu avant le sommet d’une côte. Une fois celui-ci franchi, laissez juste la voiture rouler sur sa lancée et ne ré-accélérez qu’à la fin de la descente pour gagner en élan avant d’aborder la prochaine côte. En d’autres termes, pratiquer l’éco-conduite, c’est aussi savoir jouer avec le relief. La remarque vaut aussi pour les régulateurs de vitesse adaptatifs que l’on évitera d’utiliser en milieux urbains et périurbains. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils ne sont pas capables de « voir » aussi loin que nous, et que leur seul but, une fois la voie libre, est de reprendre la vitesse ordonnée.

Quelle vitesse adopter ?

Le premier conseil auquel on pense en matière de vitesse, c’est tout simplement de respecter les limitations en vigueur ! Mais ce qui importe surtout en matière d’éco-conduite, c’est d’intégrer la notion de vitesse moyenne, car c’est d’elle seule que dépendra votre heure d’arrivée à destination. La réflexion est incontestable, mais pourtant, sa mise en pratique est loin d’être évidente. Un exemple cependant est très parlant. Vous êtes dans les files. Vous êtes évidemment pressés et vous zigzaguez entre les bandes de circulation, ce qui suppose de nombreuses accélérations, freinages et ré-accélérations. 10 minutes plus tard, vous vous apercevez que le camion que vous aviez préalablement doublé est à nouveau à côté de vous ! En somme, votre vitesse moyenne à tous les deux aura été identique, mais certainement pas votre consommation énergétique ! On en revient là à la notion de rester en mouvement.

Les petits gadgets à utiliser

En matière d’éco-conduite, on songe tout de suite à l’indicateur de changement de rapport disponible sur certains véhicules. Mais d’autres fonctionnalités peuvent aussi s’avérer intéressantes. C’est notamment le cas de l’affichage de la consommation instantanée ou encore du GPS. Même si vous n’avez pas besoin d’être guidé, les annonces de changements de direction sont autant d’incitations à lever le pied et à profiter ainsi de la consommation nulle. Mais certaines marques affichent aussi le nombre de kilomètres parcourus sans accélérer et le pourcentage que cela représente par rapport à la distance totale. C’est incontestablement la donnée qui vous motivera le plus à pratiquer l’éco-conduite.

Véhicule en ordre

Un véhicule mal entretenu ne pourra évidemment pas prétendre à consommer aussi peu qu’un véhicule parfaitement suivi. Songez aussi à vérifier très régulièrement la pression des pneus, c’est LE facteur qui va fortement influencer la consommation. Autre point : évitez de laisser en place un coffre de toit, un porte-vélo ou encore du poids supplémentaire à bord inutilement car l’aérodynamisme et la masse du véhicule sont des facteurs qui influencent fortement sa consommation. Vous vous en doutez, un gros camion, profilé comme un cube, demande plus d’énergie pour vaincre la résistance à l’air qu’une petite voiture légère profilée comme une goutte d’eau.

Apprendre l’éco-conduite avec un coach ?

Les organismes de formation à l’éco-conduite ont actuellement le vent en poupe. Tapez « éco-conduite » dans un moteur de recherche vous donne de nombreux résultats. Si de nombreuses entreprises recourent à ces formations pour inciter leurs salariés à rouler de manière plus économique et donc écologique, certaines auto-écoles enseignent également les bases de l’éco-conduite. Car il n’est jamais trop tôt pour prendre de bonnes habitudes.

En conclusion

Dire que l’éco-conduite a comme seul avantage de diminuer la consommation serait réducteur. Grâce à l’anticipation qu’elle exige, l’éco-conduite permet aussi de réduire l’usure des freins et des pneumatiques, mais surtout, elle contribue à une meilleure sécurité sur la route, sans oublier enfin qu’elle permet de limiter son empreinte écologique simplement par quelques gestes. Tout le monde a donc à y gagner. Et si vous vous y mettiez ?