De la fumée bleue s’échappe de mon véhicule : pourquoi et que faire ?

Écrit par Pascal Binon le 22 septembre 2022

De la fumée bleue qui s’échappe du pot d’échappement n’est jamais le signe d’un moteur en bonne santé. Cela pourrait carrément s’apparenter à une (très) mauvaise nouvelle. Mais avant d’envisager le pire, il convient de procéder par étapes, car plusieurs causes sont envisageables, et toutes n’ont pas le même degré de gravité.

De la fumée bleue s’échappe de mon véhicule : pourquoi et que faire ?

Vous l’avez remarquée au démarrage ? Après une accélération ou au contraire, après une longue descente sans toucher à l’accélérateur ? Quoi qu’il en soit, voir de la fumée bleue s’échapper de l’échappement est toujours à considérer comme un avertissement qu’il vaut mieux prendre au sérieux. Mais pour tenter de poser un diagnostic fiable, mieux vaut d’abord se poser les bonnes questions.

Fumée bleue à l’échappement : les causes

La fumée à l’échappement peut avoir plusieurs couleurs. Elle peut être quasiment translucide, blanche, noire ou bleue. Une légère fumée visible surtout le matin lorsque le moteur est encore froid est tout à fait normale. Elle résulte de la condensation de l’eau que la chaleur des gaz d’échappement transforme en vapeur. Jusque-là, tout va bien. En revanche, une fumée blanche mais de forte densité est le signe que votre moteur « brûle » de l’eau. La faute en incombe généralement au joint de culasse. À l’opposé, une fumée noire signifie que le moteur n’arrive pas à brûler la totalité du carburant injecté dans les cylindres. Enfin, une fumée bleue (et tout aussi malodorante que la noire) indique qu’outre du carburant, votre moteur consomme également de l’huile. À ce moment, il est temps d’agir. Avant même de consulter un spécialiste, surveillez régulièrement votre niveau d’huile. Car à défaut d’une quantité suffisante de lubrifiant, le moteur risque tout simplement de rendre l’âme. Mais quelles peuvent être les causes de cette consommation anormale d’huile ? Il y en a plusieurs.

Problème de joints

On l’a vu plus haut, un joint de culasse endommagé peut provoquer une consommation anormale d’eau, soit parce que le liquide de refroidissement passe dans les cylindres (fumée blanche), soit parce qu’il se mélange à l’huile de lubrification. Dans ce cas, à l’ouverture du bouchon de remplissage d’huile, vous constaterez la présence d’une pâte blanchâtre que l’on appelle dans le jargon… de la mayonnaise. Mais tout comme l’eau, en fonction de l’endroit où le joint de culasse est abîmé, l’huile peut aussi passer dans les cylindres et y être brûlée avec le carburant. D’où la fumée bleue.

Un autre cas de figure fréquent est une usure des joints de queues de soupapes. L’huile peut alors s’écouler entre la soupape et son guide pour finalement atterrir dans la chambre de combustion. Ce phénomène se manifeste généralement par une émission de fumée bleue lorsqu’on remet les gaz après une longue descente.

Solution

Si vous avez constaté une consommation d’eau ou d’huile (voire les deux à la fois), ne tardez pas à faire remplacervotre joint de culasse. Il s’agit d’une réparation assez conséquente. Elle n’est pas très compliquée d’un point de vue technique. Mais elle demande plusieurs heures de main d’œuvre, voire dans certains cas, une journée entière de travail. Tout cela, en espérant que le plan de joint de la culasse ne soit pas à rectifier, ce qui alourdirait d’autant plus la facture.

S’il s’agit plutôt d’un problème de joints de queues de soupapes, il peut être possible de les remplacer sans déposer la culasse. La culasse se situe dans la partie supérieure du moteur. Elle protège principalement le haut des cylindres.

Problème de segmentation

Le problème de segmentation est le pire des cas. Situés sur les parois extérieures, en haut des pistons qui vont et viennent dans les cylindres, les segments remplissent plusieurs rôles. La fonction principale est l’étanchéité. Mais si les segments sont abîmés, ils peuvent laisser passer l’huile présente sur les parois des cylindres, ainsi que des gaz sous pression (après les temps dits de compression et de détente). Le moteur va alors quasiment perdre toute sa puissance. Dans certains cas, il peut même ne plus du tout démarrer. On dit alors que le moteur est « rincé ».

Solution

À moins qu’il ne s’agisse d’un modèle rare dont la cote le justifie, on préfèrera plutôt remplacer le moteur que de se lancer dans une réparation très coûteuse.

Défaillance du turbo

Vous avez sans doute déjà entendu parler de moteurs qui s’emballent soudainement. C’est-à-dire qu’ils montent dans les tours/minute en relâchant une épaisse fumée. C’est typique d’un moteur qui s’auto-alimente via un palier de turbo tellement fatigué qu’il laisse passer de l’huile dans l’admission. Or, si la quantité est suffisante pour que le mélange s’enflamme dans les cylindres, le phénomène va s’accentuer jusqu’à ce que le moteur casse.

Solution

Un turbocompresseur peut bien entendu être réparé par un spécialiste, mais ici aussi, tout dépend du type de véhicule. La plupart du temps, le mieux est d’opter pour un échange standard.

Reniflard bouché

Le reniflard, comme son nom l’indique de manière assez peu ragoûtante, est un petit morceau de durite par lequel les vapeurs d’huile sont aspirées dans le circuit d’admission et « recyclées » (leur faible quantité n’engendre pas de fumée). Évidemment, si le reniflard est bouché, à un moment, cela va engendrer une surpression dans le carter faisant remonter les vapeurs d’huile vers la chambre de combustion où elles seront brûlées de manière incontrôlée.

Solution

En général, un reniflard bouché est un problème relativement bénin qu’un bon nettoyage (ou un remplacement) permet de solutionner.

Injecteur, allumage ou bougie

Un injecteur (ou plusieurs) qui ne fonctionne(nt) pas correctement peut donner lieu à des problèmes de combustionet donc à des fumées, éventuellement bleuâtres. Une combustion incomplète peut aussi provenir d’un souci d’allumage à cause d’une bougie ou d’une bobine défectueuse. Enfin, une ou plusieurs bougies d’allumage fatiguées peut aussi provoquer une mauvaise combustion et donc de la fumée, mais uniquement au démarrage, qui par ailleurs va devenir de plus en plus laborieux à mesure que les températures diminuent.

Solution

S’il s’agit d’un problème d’allumage, le plus simple est de remplacer l’élément incriminé. Idem dans le cas d’un moteur Diesel ayant du mal à démarrer à froid (remplacement des bougies de préchauffage). En revanche, un injecteur défectueux peut être nettoyé et/ou « retaré » (vérification et ajustement de la pression d’ouverture de l’injecteur).

Carburant non-brûlé ?

On vient de le voir, de la fumée à l’échappement est toujours la conséquence d’une mauvaise combustion avec des causes multiples. Mais attention, une erreur humaine peut aussi être à la base de fumées excessives à l’échappement. Se tromper de carburant, ça n’arrive pas qu’aux autres !

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