Comment optimiser l’écoconduite en voiture électrique ?
Outre leur prix qui ne les met pas à la portée de toutes les bourses, les voitures électriques peinent encore à séduire en raison de leur autonomie (nettement) moindre que celle des classiques voitures thermiques. Un défaut encore aggravé par la relative lenteur de recharge, même si certains parviennent à s’extasier devant un état de charge qui passe de 10 à 80 % en « seulement » 45 min. Une bonne raison de tenter de profiter le plus longtemps possible des ions emmagasinés en pratiquant l’écoconduite.
Écoconduite ou comment conduire de façon économique, écologique et responsable ?
Ce n’est pas la première fois que nous abordons le sujet de l’écoconduite. Cette technique de conduite qui vise à réduire sa consommation sans perdre de temps repose sur plusieurs principes, qui si on n’y pense pas toujours, sont pourtant tous plus évidents les uns que les autres. Petit rappel des gestes simples et autres bonnes pratiques à adopter pour devenir un véritable éco-conducteur !
Comportements et principes de base de l’écoconduite
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Anticiper pour rester en mouvement
Le principe de base de l’écoconduite, c’est l’anticipation. Anticiper, c’est avant tout une question d’observation. Un virage qui se profile, un carrefour signalé à proximité ou encore des véhicules dont vous apercevez les feux-stops allumés devant vous sont autant d’exemples qui doivent vous faire réagir et laisser rouler la voiture sur son inertie. Car rappelons-le, à partir du moment où vous relâchez l’accélérateur, la consommation est nulle, et dans le cas d’une voiture électrique, vous produisez même de l’énergie, grâce à la régénération, nous y reviendrons. En revanche, continuer à accélérer pour ensuite devoir freiner, vous arrêter et redémarrer, est très énergivore.
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Mieux vaut ralentir qu’accélérer
Vous êtes sur l’autoroute et le trafic est très dense. La sortie que vous devez emprunter est à environ 1 500 mètres, mais la bande de droite est occupée par plusieurs camions. Que faire ? Le mieux, sans aucun doute, c’est de vous ranger derrière l’un d’entre eux et de continuer à leur allure, si possible sans toucher à l’accélérateur. Si en revanche, vous choisissez d’accélérer pour doubler tout le monde avant de vous rabattre en freinant brusquement, une chose est certaine : vous aurez consommé beaucoup plus sans pour autant avoir gagné du temps, mais en augmentant votre niveau de stress, et sans doute celui des autres usagers.
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Réfléchir en termes de vitesse moyenne
C’est là l’un des autres fondements de l’écoconduite : la vitesse moyenne. Imaginez-vous sur la même autoroute encombrée que dans le paragraphe précédent. Coincé derrière un camion sur la bande de droite, vous décidez de passer sur la bande du milieu, puis sur celle de droite, pour ensuite revenir sur celle du milieu, lorsque tout à coup, à votre gauche, vous apercevez le véhicule derrière lequel vous étiez quelques instants auparavant. Lui s’est déplacé à vitesse constante en utilisant au mieux son énergie, alors que vous n’avez cessé d’accélérer et de freiner. Pourtant, au bout du compte, votre vitesse moyenne et la sienne sont strictement égales.
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Respectez les limitations pour une conduite sécurisée
Roulez vite exige beaucoup d’énergie, c’est vrai pour tous les types de véhicules, et surtout pour les électriques avec lesquels, sur autoroute, rouler constamment à 130 km/h, fait rapidement fondre l’autonomie de la batterie. Or, sans pour autant vous traîner sur la bande de droite en constituant un obstacle mouvant pour les autres usagers, adopter une vitesse légèrement moindre (100-110 km/h) vous fera très facilement économiser de l’énergie, sans pour autant allonger de manière excessive votre temps de trajet. À 110 km/h plutôt qu’à 130 km/h, un parcours de 30 km ne prend que 1 min 30 de plus.
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Entretien et confort
Électrique ou pas, un véhicule bien entretenu est un véhicule qui consomme moins. Nous pensons notamment à la pression des pneus. Idéalement, il convient de vérifier cette dernière une fois par mois et de l’adapter aux circonstances (véhicule chargé ou pas ?). Enfin, évitez de transporter des objets lourds et inutiles, ne conservez pas votre galerie de toit si vous n’en avez plus l’utilité et en dehors de la ville, privilégiez la climatisation aux vitres ouvertes. Ajoutons que pour les voitures électriques, il convient en hiver de programmer le chauffage pendant que la voiture est encore en charge. Ainsi, vous ne devrez pas utiliser l’énergie de la batterie pour atteindre la température souhaitée à bord.
Voiture électrique : le mode B, vraiment utile ?
Les voitures électriques ou hybrides proposent généralement un mode B permettant de « forcer » la régénération, car contrairement à un moteur thermique, un moteur électrique a aussi cette possibilité de se transformer en générateur et donc, de produire de l’énergie lorsqu’il est entraîné par l’inertie du véhicule. À ce sujet, on lit souvent que pour préserver sa batterie, il convient de toujours rouler en mode B. Rien n’est moins vrai ! En réalité, le mode B permet effectivement de régénérer davantage d’énergie (et donc de fournir davantage de frein moteur) au lever de pied que le mode normal. Mais ce que beaucoup semblent ignorer, c’est qu’en restant en mode normal et en touchant légèrement la pédale de frein, la quantité d’énergie récupérée est exactement la même qu’en mode B. Car une pédale de frein de voiture électrique/hybride a une double fonction : récupérer l’énergie dans la première partie de sa course et ensuite commander un freinage classique par friction. Le mode B n’a donc rien de magique, il permet simplement d’obtenir un ralentissement (évidemment couplé à une récupération de l’énergie, certes) sans toucher à la pédale de frein. Son utilisation peut être pratique dans une longue descente : vous pouvez ainsi contrôler la vitesse de la voiture du bout du doigt plutôt qu’en recourant à la pédale de frein.
Voiture électrique : quel mode utiliser ?
Certaines voitures électriques proposent plusieurs modes de récupération. En pratique, ceux-ci se différencient par l’intensité du frein moteur au lever de pied, avec dans certains cas la possibilité d’un mode de conduite dit « à une pédale », signifiant que le fait de ne pas toucher l’accélérateur commande une décélération relativement forte allant jusqu’à l’arrêt complet. Un peu comme une voiturette de golf ! Si le choix de l’un ou l’autre mode de récupération est avant tout une question de préférence, certains sont cependant plus logiquement adaptés que d’autres en fonction de la situation de conduite.
Conseils pour une conduite sur autoroute
Sur autoroute, il nous paraît plus logique d’opter pour le mode de régénération le plus faible, voire s’il est proposé, pour le mode de régénération nulle. Ainsi, à chaque lever de pied, la voiture continue à filer sur son inertie. Il est ainsi très facile de jouer avec le relief de la route, puisqu’il vous suffit de ne plus toucher à rien pour continuer à avancer.
Conseils pour une conduite en ville
En milieu urbain en revanche, où les ralentissements sont très fréquents, opter pour le mode le plus « régénérant » et donc offrant le plus de frein moteur est sans doute la manière la plus confortable de conduire une voiture électrique étant donné que vous ne devrez plus (ou moins) recourir à la pédale de frein pour ralentir, voire vous arrêter.
Conseils pour une conduite sur route
Sur la route, en fonction du type de tracé et du relief, c’est à vous de voir le mode de conduite qui vous convient le mieux. Rien ne vous empêche d’ailleurs de passer de l’un à l’autre. À l’opposé, pour celles et ceux préférant une conduite plus « automatisée », certains modèles adaptent l’intensité de la régénération aux conditions extérieures (panneaux de limitation de vitesse, configuration des lieux, distance par rapport au véhicule qui précède, etc.). C’est effectivement très confortable, encore que certains conducteurs n’apprécient pas la variation de la décélération au lever de pied (en fonction des circonstances, la décélération n’est pas toujours la même, ce qui peut être déconcertant).
Le mode Eco
Bien entendu, le mode Eco vous fera gagner quelques (dizaines de) kilomètres d’autonomie, mais il faudra pour cela faire quelques concessions, que ce soit en termes de performances (réduction du couple et de la puissance) ou de confort (chauffage et climatisation moins efficaces ou inexistants). Cela dit, en ville et à certaines périodes de l’année où la température extérieure permet de se passer du chauffage ou de la clim’, recourir au mode Eco peut quasiment se faire de manière transparente. Dans ce cas, autant en profiter.
Freiner, ce n’est pas si grave
Avec une voiture thermique, on dit généralement que « freiner, c’est consommer ». Comprenez que si vous devez freiner, c’est que vous avez lâché l’accélérateur trop tard par manque d’anticipation et que donc, vous n’avez pas profité pleinement de la coupure d’injection (consommation nulle). Avec une voiture électrique, c’est (un peu) différent. Disons que la voiture électrique s’avère plus permissive face à un manque d’anticipation. Pourquoi ? Parce que comme nous l’avons dit plus haut, la première partie de la course de la pédale de frein commande une récupération de l’énergie. En revanche, faire appel au classique système de freinage (seconde partie de la course de la pédale) n’a plus aucun effet sur la régénération.
Pratiquer l’éco conduite, l’assurance d’être toujours gagnant !
Vous l’aurez compris, si l’écoconduite d’une voiture électrique diffère quelque peu de celle d’une voiture thermique, les enjeux sont identiques puisqu’ils permettent de gagner en économie d’énergie, donc pour ceux que cela intéresse, en écologie, sans oublier les aspects sécuritaires, car plus d’anticipation signifie forcément plus d’attention. Bref, tout le monde y gagne !