Comment acheter une voiture d’occasion en toute tranquillité ?
L’achat d’une voiture d’occasion n’est pas une opération à prendre à la légère. Les pièges peuvent être nombreux. Au mieux, ils ne susciteront que tristesse et déception. Au pire, ils s’avèreront être de véritables arnaques et vous feront perdre beaucoup d’argent. Nous allons donc passer en revue les principaux points auxquels faire attention afin que l’acquisition de votre voiture d’occasion se déroule de la meilleure manière qui soit.
S’assurer du sérieux de l’annonce
Quel que soit le site de petites annonces que vous avez décidé de consulter, vous allez devoir effectuer un tri basé sur votre perception du (manque de) sérieux de l’annonce. Une description du véhicule inexistante ou minimaliste ? Des informations manquantes ou erronées ? Des photos prises à la va-vite, trop petites issues d’une banque d’images ou alors que la voiture sort juste de la station de lavage (ce qui lui donne cet aspect si brillant) ? Un texte truffé de fautes d’orthographe ? Fuyez ! Tous ces points témoignent du manque de sérieux du vendeur. Faites de même si certaines informations sont contradictoires ou ne correspondent pas, ou encore sont complètement farfelues, comme par exemple deux kilométrages différents, une variante qui n’existe pas ou encore une appellation de modèle mal orthographiée. Enfin, les propositions d’échange sont aussi à considérer avec la plus grande méfiance : on n’échange pas une voiture comme des cartes Pokemon dans la cour d’une école !
Acheter à un particulier ou un professionnel ?
Acheter une voiture à un particulier ou à un professionnel, c’est avant tout une question de critères et de priorités. En résumé, si les prix sont généralement plus élevés chez un professionnel (encore que la différence tende à s’amenuiser), dans la plupart des cas, ce dernier pourra vous proposer une garantie ainsi que des solutions de financement. Cela dit, il existe des particuliers très soigneux, dont certains sont capables de produire tout l’historique d’entretien du véhicule. Bref, tout n’est pas blanc ni noir.
Acheter auprès d’un particulier
L’achat à un particulier est recommandé si vous avez une idée précise du modèle recherché (couleur, équipements, type de moteur, etc.) et si vous êtes prêt à parcourir de nombreux kilomètres pour trouver la perle rare. Souvent, la négociation avec un particulier a aussi plus de chance d’aboutir, surtout s’il vend un modèle peu prisé. En revanche, la démarche peut prendre nettement plus de temps et sans une expertise approfondie, difficile de savoir ce que vous achetez réellement. Autrement dit, sans un minimum de connaissances mécaniques, mieux vaut peut-être s’abstenir.
Acheter auprès d’un professionnel
S’adresser à un professionnel présente de nombreux avantages. Certes, on l’a déjà dit, le prix est généralement plus élevé. En contrepartie, le principal atout d’un professionnel est de vous offrir de la tranquillité d’esprit. Outre un véhicule passé au peigne fin et garanti en conséquence, ainsi que des solutions de financement et/ou d’assurance, sans oublier l’éventuelle reprise de votre ancien véhicule, le professionnel pourra aussi vous décharger de toute la partie administrative, qui n’est pas une mince affaire. Cela étant, vous aurez tout de même à effectuer quelques vérifications : vous achetez un véhicule, cela demande un certain effort financier. Autant donc ne pas laisser la place à l’erreur, fût-elle administrative.
La vérification des documents
Que vous achetiez à un particulier ou à un professionnel, vous allez avoir un certain nombre de documents à vérifier.
Achat à un particulier
- L’identité du vendeur (nom et l’adresse)
- Un reçu en cas de paiement en espèces
- Un certificat de déclaration de cession
- Le carnet et les factures d’entretien (facultatif)
- Le certificat d’immatriculation barré avec la mention « vendu le… » suivie de la signature du vendeur.
- Un certificat de situation administrative datant de moins de 15 jours. Ce document atteste que le véhicule ne fait pas l’objet d’un gage ou d’une opposition et qu’il peut être vendu et immatriculé au nom de son nouveau propriétaire. Ce document est disponible en préfecture ou par Internet (certificat de situation administrative).
- Le rapport du contrôle technique pour les véhicules de plus de quatre ans
Achat à un professionnel
- Le bon de commande, bon de livraison ou la facture comportant la dénomination de vente, le mois et l’année de la première mise en circulation, le kilométrage total parcouru ou non garanti, la mention du prix toutes taxes comprises, la date limite de livraison et le mode de financement
- Le rapport du contrôle technique datant de moins de six mois
- Le certificat de déclaration de cession
- Le certificat d’immatriculation barré avec la mention « cédé ou vendu le… » suivie de la signature du vendeur
- Le certificat de non-opposition au transfert du certificat d’immatriculation, qui assure le paiement par l’ancien propriétaire de ses contraventions
- Un certificat de gage ou de non-gage datant de moins d’un mois
La vérification du véhicule
Si vous avez déniché le modèle de vos rêves, avant tout, ne vous emballez pas. Restez calme et concentré, car l’étape qui suit demande beaucoup de concentration. L’idée, c’est de scruter le véhicule jusque dans les moindres détails.
À l’extérieur
Prenez le temps d’observer soigneusement chaque panneau de carrosserie et n’hésitez pas à prendre du recul pour pouvoir regarder la voiture sous différents angles et/ou éclairages. Cela devrait vous permettre de repérer plus facilement d’éventuelles déformations. N’oubliez pas de jeter un œil à l’état des pneus.
À l’intérieur
Ici aussi, ouvrez bien grands les yeux. Outre les sièges, le tableau de bord et les panneaux de porte, n’oubliez pas le ciel de toit ainsi que l’état du caoutchouc des pédales (plus particulièrement de l’embrayage) : une pédale de gauche fortement usée signifie que le véhicule a essentiellement circulé en ville, ce qui n’est pas vraiment un avantage (risque de moteur/catalyseur encrassé, usure prématurée de l’embrayage et de la boîte de vitesses). Enfin, vérifiez que tous les accessoires fonctionnent convenablement : ventilation, climatisation, siège chauffant, radio, lève-vitres, toit ouvrant, tout doit y passer.
Essai routier
Vous avez vérifié que le kilométrage affiché est cohérent avec celui de la dernière facture d’entretien et/ou du contrôle technique, que le numéro de châssis frappé sur le véhicule correspond à celui du certificat d’immatriculation ou encore, que les révisions ont été effectuées régulièrement (un véhicule sans carnet ou sans factures laisse évidemment la place au doute) ? Parfait ! Une fois ces vérifications effectuées, demandez à faire un essai du véhicule. Bien entendu, le propriétaire a le droit de refuser, mais si tel devait être le cas, dites-vous que cela cache sans doute quelque chose. Dans la mesure du possible, essayez de rouler sur différentes routes et divers revêtements à différentes allures, et surtout, ayez tous vos sens en alerte, que ce soit en matière de bruits ou de sensations perçus au travers de la direction (vibrations, tendance de la voiture à « tirer » d’un côté ou l’autre de la chaussée, absence de craquement lorsqu’on évolue lentement avec les roues braquées à fond), du freinage (efficacité, pas d’écart de trajectoire ?), de l’accélération (absence de ratés et de fumées, montées en régime régulières) et de la boîte de vitesses (commande de boîte et/ou passage des rapports fluides, selon qu’il s’agit d’une boîte manuelle ou automatique).
Dernier conseil
Vous l’aurez compris, acquérir un véhicule d’occasion exige un minimum de patience et surtout, beaucoup de rigueur. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, n’oubliez pas ceci : en cas de doute, il n’y a pas de doute !