Acheter sa voiture électrique d’occasion : le bon plan ?
Vous voulez acheter une voiture électrique mais les modèles neufs restent trop chers ? Alors, pourquoi ne pas opter pour une voiture électrique d’occasion ? On vous guide.
Ça y est, c’est décidé, vous voulez franchir le pas vers l’électrique… Mais voilà, les modèles électriques neufs restent aujourd’hui encore souvent très chers. D’où l’idée d’opter pour une voiture électrique d’occasion. Voyons à quoi il faut faire attention.
Pourquoi acheter une voiture électrique d’occasion ?
Acheter votre voiture électrique d’occasion vous permettra bien sûr de la payer moins cher qu’un modèle neuf. Les plus écolos diront aussi qu’acheter une occasion s’insère dans le principe de l’économie circulaire. Quant aux plus pressés, ils rappelleront qu’une voiture d’occasion est disponible tout de suite, alors que les délais de livraison sur le marché du neuf sont très longs.
Les avantages de la voiture électrique d’occasion
La voiture électrique pollue moins à l’usage
En occasion comme en neuf, la voiture électrique offre plusieurs avantages. Le premier est bien sûr que son moteur n’émet pas de CO2 à l’usage, ni d’oxydes d’azote ou de particules fines. Cela réduit la pollution locale. Mais une voiture électrique n’est cependant pas totalement « propre » puisque, en plus des rejets de particules des plaquettes de frein et des pneus, son industrialisation et son recyclage émettent des émissions de CO2. La batterie et le moteur électrique embarquent aussi des métaux coûteux (lithium, cobalt, etc.), dont l’extraction est polluante. Le bilan carbone global du puits à la roue dépend aussi en très grande partie du mode de production (charbon, gaz, nucléaire ou énergie renouvelable) de l’électricité utilisée pour charger le véhicule.
Bonus écologique pour une voiture électrique d’occasion
En France, l’achat d’un véhicule électrique d’occasion donne droit à un « bonus écologique » et, éventuellement, à la prime à la conversion (« prime à la casse »).
Le montant du « bonus écologique » est de 1 000 € pour l’acquisition (ou la location de longue durée) d’un véhicule électrique d’occasion que vous devrez garder deux ans minimum.
Prime à la conversion pour une voiture électrique d’occasion
Une voiture électrique d’occasion donne également droit à la prime à la conversion (ou prime « à la casse »). Pour en profiter, il faut mettre au rebut une voiture Diesel datant d’avant le 1er janvier 2011 ou une voiture à essence datant d’avant le 1er janvier 2006. Dans ce cas, la prime s’élève à 2 500 €.
La prime est doublée (5 000 €) pour les ménages les plus modestes (dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 6 300 €) et pour les ménages modestes « gros rouleurs » (les ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 13 489 € et dont la distance entre le domicile et le lieu de travail est supérieure à 30 km ou effectuant plus de 12 000 km par an dans le cadre de leur activité professionnelle avec leur véhicule personnel).
Vous trouverez ici tous les détails concernant le bonus écologique et la prime « à la casse ».
Quels sont les coûts d’utilisation et d’entretien d’une voiture électrique d’occasion ?
À l’usage, comme à l’entretien, une voiture électrique coûte moins cher qu’un modèle thermique équivalent : le prix de l’électricité est plus bas que celui de l’essence ou du Diesel, tandis que le moteur ne demande qu’un entretien minimum (pas d’huile, de filtres, de courroies, d’embrayage, de boîte de vitesses, d’injecteurs, de turbo, de filtre à particules, etc.).
Les freins s’usent également moins car la voiture électrique dispose d’un système de récupération d’énergie cinétique, qui peut ralentir le véhicule sans mordre sur les disques de frein, tout en créant de l’électricité. Par contre, comme les véhicules électriques sont plus lourds que les autres, la suspension et les pneus souffrent un peu plus.
Mais globalement, l’entretien d’une voiture électrique revient systématiquement moins cher que celui d’un modèle thermique. Chez Peugeot, on estime que l’économie annuelle d’un véhicule électrique peut aller jusqu’à 40% par rapport à un modèle à essence ou Diesel.
La conduite d’une voiture électrique, c’est comment ?
Très agréable, car silencieux et doux : la plupart des modèles électriques disposent d’une boîte automatique à rapport unique et il n’y a donc aucun à-coup à l’accélération. Par ailleurs, le couple élevé et disponible instantanément est gage de reprises vivantes, même sur les modèles moins puissants. Mais bien sûr, on n’a pas le son grisant d’un moteur sportif…
Les éléments à surveiller
Le moteur d’une voiture électrique est très fiable car il est beaucoup moins complexe que celui d’un modèle à essence ou Diesel. Par contre, c’est le « réservoir » qui peut poser problème, à savoir la batterie.
La batterie, un point capital
Actuellement, la batterie représente toujours environ un tiers du prix d’un véhicule électrique. C’est donc un point capital. La plupart des voitures électriques du marché disposent d’une batterie de type lithium-ion, comme celle de votre smartphone. Or, vous avez pu constater que l’autonomie de votre téléphone se dégrade avec le temps… C’est pareil pour la « pile » des voitures électriques.
Il est difficile de mesurer cette dégradation en moyenne, mais Renault, qui commercialise des véhicules électriques depuis plus de 10 ans maintenant, affirme que ses batteries ne perdent en moyenne que 1 à 2% de capacité par an. Mais cela dépend bien sûr du type d’usage et du kilométrage de la voiture…
Quelle garantie sur la batterie ?
La plupart des constructeurs garantissent la batterie sur une période de 8 ans et 160.000 kilomètres. Si, durant cette période, la capacité de la batterie descend sous un certain niveau (souvent fixé à 70%), elle sera remplacée gratuitement. Il est donc intéressant de privilégier une voiture électrique d’occasion qui soit toujours couverte par la garantie du constructeur. Sachez aussi que si vous achetez votre voiture électrique d’occasion chez un vendeur professionnel, il doit vous fournir la garantie légale de conformité.
Qu’est-ce qui influence la durée de vie de la batterie ?
Une question intéressante à poser au vendeur est de savoir comment la batterie a été rechargée. Le recours régulier à des charges rapides (en courant continu, DC) de forte puissance entraîne un échauffement de la batterie et peut fragiliser les cellules. Le fait d’avoir roulé très souvent avec une batterie totalement remplie ou, au contraire, presque vide, accroit également le vieillissement. Il est préférable de rouler dans une fenêtre de charge comprise entre 20% minimum et 80% maximum.
Le style de conduite influence aussi la durée de vie de la batterie : une conduite sportive avec fortes accélérations et freinages brusques peut créer un échauffement de la batterie et l’user prématurément.
Sachez également que si une batterie s’use quand la voiture roule (on parle de vieillissement cyclique), elle se dégrade également lorsque la voiture ne roule pas (vieillissement calendaire). Car une batterie au repos subit les conditions extérieures, ce qui affecte aussi son vieillissement. Privilégiez une voiture qui a été parquée dans un garage plutôt que dans la rue.
Faites tester la capacité de la batterie avant d’acheter
Pour les voitures électriques d’occasion hors garantie, il est intéressant de demander au vendeur de faire un test de la batterie. Ce test peut s’effectuer chez un concessionnaire. Ce diagnostic est appelé « State of Health » (SOH), ce qui signifie littéralement « état de santé » en français. Ce test permet de délivrer un certificat sur la capacité énergétique de la batterie. Le résultat est exprimé en pourcentage, qui permet de connaître le ratio entre la capacité réelle actuelle et la capacité initiale. Par exemple, pour une batterie de 40 kWh, si le SOH est de 94%, cela signifie que la batterie a perdu 6% de capacité énergétique et que la capacité résiduelle de la batterie est donc de 37,6 kWh. Cela signifie aussi que l’autonomie d’origine a chuté de 6%…
Inspectez l’état des câbles de recharge
La batterie se recharge au moyen de câbles (pour prise domestique et pour borne à courant alternatif AC) et ceux-ci coûtent parfois plusieurs centaines d’euros. Prenez donc le temps de vérifier que ces câbles ne soient pas abîmés ou croqués, ce qui pourrait également poser un risque d’électrocution vu l’intensité élevée du courant qui passe dedans. Vérifiez aussi l’état de la prise de recharge dans laquelle le câble vient se loger.
Quelle offre de voitures électriques d’occasion ?
Si l’offre de voitures électriques neuves ne cesse d’augmenter et couvre désormais toutes les catégories de véhicules, le marché de l’occasion reste plus limité. Les modèles les plus diffusés sont les pionniers du genre, à savoir les Renault Zoé, Nissan Leaf, Citroën C-Zero/Peugeot iOn ou encore Tesla Model S, produits depuis plus de 10 ans. Des modèles plus récents apparaissent aussi de plus en plus, mais à des tarifs plus élevés.
Quelle voiture électrique d’occasion pour quel budget ?
En jetant un œil sur les annonces de véhicules d’occasion électriques du site Reezocar.com , vous verrez qu’il y a déjà beaucoup de voitures électriques d’occasion sur le marché. Les tarifs débutent à 6 000 € pour les cousines Citroën C-Zero et Peugeot i-On (construites sur la base de la Mitsubishi i-MiEV), âgées d’environ 10 ans.
La berline Renault Fluence, de la même époque, coûte environ le même prix. Les premières Renault Zoé (2012) se négocient à partir de 6 500 €. Les Nissan Leaf de la même époque sont au même prix.
Les premières Zoé affichent une autonomie théorique de 210 km, ce qui fait plutôt 150 en pratique. La batterie a ensuite grossi avec le temps, pour atteindre 50 kWh depuis 2019, ce qui offre jusqu’à 400 km d’autonomie théorique. Mais ces versions coûtent bien sûr nettement plus cher. Si vous désirez un SUV, comptez par exemple entre 20 000 et 25 000 € pour un Kia Niro de 2019. Chez Tesla, une Model 3 de 2020 débute à 40 000 €.
Le bilan : bon plan ou pas ?
Alors, bon plan ou pas, la voiture électrique d’occasion ? Globalement, c’est un bon plan. L’offre commence à se développer et, si la voiture électrique d’occasion reste plus chère à l’achat qu’une thermique, elle revient souvent moins cher à l’usage (carburant, entretien) et conserve une belle valeur de revente. Elle vous met aussi à l’abri des futures interdictions dans les zones à faibles émissions, ainsi qu’en cas de pic de pollution.
De plus, il semble, de manière générale, que les batteries vieillissent globalement bien. Bien sûr, la voiture électrique d’occasion conviendra peu aux gros rouleurs car il faut un minimum d’organisation pour planifier les trajets et recharges. On vous conseille de choisir un modèle avec une autonomie officielle de minimum 200 km, car cette autonomie est toujours plus faible en pratique et chute assez fort en hiver. Selon nous, il importe aussi de disposer d’un point de recharge à domicile, sinon l’utilisation d’une voiture électrique sera plus contraignante et plus coûteuse.
Retrouvez toutes les annonces de véhicule d’occasion électrique sur Reezocar.com
A lire aussi :
- Comment bien recharger la batterie de sa voiture électrique ?
- Zones à faibles émissions : une méconnaissance et beaucoup d’inquiétudes