Renault Megane – Volkswagen Golf : deux écoles du classicisme
La Golf, c'est l'indéboulonnable référence parmi les familiales compactes. Elle maîtrise l'art du parfait compromis depuis toujours, au point d’être le mètre-étalon de sa catégorie. La Megane a adopté la même philosophie d’évolution en douceur, mais avec certains parti pris plus marqués.
La Golf est à ce point la référence de son segment que ce dernier a fini par être officieusement rebaptisé « la catégorie Golf ». C’est celle que toute compacte rivale cherche à battre sur son terrain. Renault dispute depuis des lustres cette suprématie, en utilisant ses propres armes.
Le concept : cocher toutes les cases
Ce sont deux philosophies assez comparables qui s’opposent ici. Chez VW, on a bien conscience que la Golf est en quelque sorte le « mètre-étalon » de la familiale compacte, et on en tire parti. Aujourd’hui comme hier, la Volkswagen Golf offre le compromis parfaitement centré entre confort, tenue de route, équipement technologique à la page, style au goût du jour et aspects pratiques. Mais aucun de ces aspects n’est plus favorisé que l’autre. Autrement dit, tous les curseurs sont placés au milieu. Et c’est partant de cette base dans laquelle « tout est bien » que les concurrents cherchent à se positionner en faisant mieux. Mais jusqu’à présent, personne n’a réussi à faire « mieux en tout ».
Pour créer l’actuelle Megane (on parle de la « classique », pas de la version 100% électrique), Renault, comme tous les autres constructeurs, a donc une fois encore décortiqué la Golf pour déterminer comment la battre. Le résultat ? Une compacte française qui injecte ci et là un peu plus « d’intentions », mais reste assez classique dans son approche générale.
Le design : évolution dans la continuité
Depuis des décennies, la Golf évolue avec son temps, mais tout en douceur, sans bousculer ses propres codes esthétiques. Nous ne dirons pas que la ressemblance est encore évidente si l’on place la toute première Golf à côté de la dernière en date, mais lorsque toutes les générations sont réunies, la lente métamorphose du modèle est évidente. Et c’est unique au monde, en tout cas dans cette catégorie. Comment qualifier le design de la Golf ? Nous dirons « lisible et rassurant ». En la voyant, on comprend qu’elle est pratique, pleine de bon sens, moderne, et qu’elle ne sera pas démodée dans 10 ans. Une recette qui marche, puisque la Golf n’a jamais quitté le Top 3 des ventes de sa catégorie.
Si on excepte l’esthétique très audacieuse pour l’époque de la Renault Megane 2 (2002-2009), la Renault a aussi toujours été une voiture assez classique. Même si chaque génération a été différente de la précédente, on a toujours retrouvé le fil conducteur d’une allure sage et rassurante. Avec l’actuelle génération, Renault a en plus « forcé » un trait bien précis, en offrant à la Megane un look plus statutaire, disons-même un peu bourgeois. Le tout est saupoudré d’une pincée de dynamisme, exprimé par une ligne de toit légèrement plongeante et une partie arrière relativement musclée.
La vie à bord : parti pris pratique ou parti pris confort
Dans la Golf, on retrouve l’approche classique et épurée de la modernité, telle que l’exprime le design extérieur. Vous ne trouverez ici aucun effet de style destiné à en mettre plein la vue, mais il n’empêche que rien ne manque de ce que l’on juge aujourd’hui essentiel : le système multimédia connecté, le tableau de bord numérique, les boutons classiques remplacés par des surfaces tactiles, le tout baigné dans un éclairage d’ambiance qui, de nuit, place effectivement… l’ambiance. Pas de sex-appeal particulier dans cet habitacle, donc, mais l’essentiel est ailleurs. La vocation éternelle de la Golf, c’est d’être pratique. Et cela est synonyme de petits rangements en suffisance, de places arrière que pourront occuper deux à trois adultes avec assez d’espace aux genoux et au-dessus de la tête, et d’un bon vrai coffre. En clair, l’habitacle de l’Allemande est lumineux et aéré. Il donne l’impression de s’adapter à ceux qu’il reçoit pour les servir au mieux. Comme un majordome aussi dévoué que discret.
Dans le cas de la Mégane aussi, l’intérieur est parfaitement cohérent avec l’extérieur : classique et sage, mais avec « un petit truc en plus ». Et ça tient à très peu de choses, en l’occurrence un écran tactile central en position verticale plutôt qu’horizontale. À défaut d’être effectivement plus pratique ou ergonomique, c’est en tout cas bien plus… tendance. Dans à peu près tous les autres domaines, la Renault fait jeu à peu près égal avec la Volkswagen : contenu technologique, espace aux places arrière, dimensions du coffre, et même qualité des matériaux. Mais si on a l’occasion d’avoir les deux voitures côte à côté et de passer d’une à l’autre, la Megane prendra le dessus sur un aspect bien précis. À la seconde ou l’on s’assoit, on remarque que son sens du confort est sensiblement plus développé. Ça, c’est une tradition de la marque.
Le gimmick : modernité à voir ou à toucher
Comme ailleurs, il y a des modes dans l’automobile, en l’occurrence sur le plan de la technologie. Bien entendu, la Renault Megane et la VW Golf n’y échappent pas. Mais chacune a choisi une tendance différente. La Française mise sur la position de l’écran, qu’elle préfère vertical. Ça, c’est vraiment très mode, surtout depuis qu’une certaine marque américaine de voitures électriques en a fait la pièce centrale de ses habitacles. L’Allemande laisse son écran à l’horizontale, tout ce qu’il y a de plus classique. Sa tendance à elle, c’est la « dématérialisation » des boutons de commande. Non pas qu’elle les supprime pour tout faire passer par l’écran, heureusement. Mais là où l’on trouve d’ordinaire les boutons de climatisation, de volume audio, de commandes des phares, etc, elle opte pour des surfaces tactiles lisses. Deux tendances qui apportent vraiment un plus ? A la modernité du look, peut-être. A la facilité d’utilisation, ça se discute…
Les motorisations : les mêmes armes
Pragmatique dans l’âme, la Golf tient à servir tous ses clients fidèles. Elle n’a donc pas encore renoncé à quoi que ce soit du côté des mécaniques. Et surtout, elle est prête à parcourir le pays dès la plus simple version. En effet, le moteur de base, un essence de 110 chevaux, est déjà aussi à l’aise sur les petits trajets occasionnels que pour les transhumances estivales. Après, tout est question de désir de performances, puisque l’offre essence va jusqu’à 200 ch (et au-delà, voyez plus loin). On peut en dire autant pour les blocs Diesel, avec un choix dès 115 ch pour simplement rouler beaucoup pour pas trop cher, et jusqu’à 200 ch si on roule beaucoup et parfois « très fort ». Ceux qui désirent faire un premier pas dans l’électrification ne seront pas déçus. La version hybride rechargeable GTE autorise une honnête autonomie électrique et, avec ses 245 ch, de belles séances de plaisir. Enfin, la Golf, qui a donné naissance à l’appellation GTI, est aussi associée à la sportivité. VW a de quoi satisfaire les plus exigeants, avec l’actuelle Golf GTI forte de 245 ch, la version Clubsport de 300 ch, et la démentielle Golf R, forte de 320 ch. Impossible de ne pas trouver son bonheur.
À quelques chevaux près, les mécaniques de la Renault suivent celles de la Volkswagen à la trace. C’est surtout le cas en essence, avec une version polyvalente de 100 ch, et des puissances allant jusqu’à 205 ch (160 ch pour les versions post-mise à jour de 2020). En Diesel, le spectre de Renault est un peu moins large, puisqu’il va de 95 ch à 165 ch, et même 115 ch maxi depuis 2020. Depuis cette date, Renault a aussi introduit une version plug-in de la Megane, dont le système développe un total de 160 ch. D’expérience, nous affirmons que c’est l’une des voitures les plus économiques de sa catégorie. Et bien sûr, Renault aussi a sa tradition sportive. Elle porte un nom qui fait vibrer les passionnés : Megane RS. Quelle dispose de 280 ou de 300 ch, le modèle est une référence de la catégorie, et ce n’est pas nous qui le disons : c’est toute la presse automobile européenne. Sauf allemande, peut-être…
Le comportement routier : neutre ou confort
Si l’on met de côté les GTI et R citées plus haut, la VW Golf n’a jamais cherché à provoquer des avalanches de sensations. Du moins pas de sensations « passionnelles ». Car après tout, la sensation de conduire une voiture qui prend soin de vous, c’est aussi une sensation. Voilà précisément ce que procure la Golf. Elle est rassurante, ne fait pas mine de vous demander plus d’attention que nécessaire. On la conduit sans y penser, avec la certitude qu’elle fera tout ce qu’on lui demande, ni plus, ni moins. Ça peut sembler triste ainsi décrit, mais c’est en fait exactement ce que recherchent des milliers de personnes. Et la position dominante de la Golf depuis des lustres le prouve.
Soyons clairs : on ne peut pas dire que la Renault soit moins rassurante que sa rivale. De manière générale, on ne peut pas non plus dire qu’elle soit plus passionnelle. On parle bien de deux voitures classiques, qui ne jouent pas la partition émotionnelle. En revanche, le fait est que la Megane, nous le disions plus haut, a un petit quelque chose en plus : un sens du confort volontairement plus développé, qui donne une expérience de conduite plus feutrée. Cela dit, même si ça ne se manifeste pas beaucoup sur les Megane « normales », il y a en elle cette génétique qui nous envoie au chapitre suivant…
Celui des versions sportives. Oui, la Golf GTI porte un nom légendaire. Et oui, elle et ses sœurs encore plus puissantes disposent de moteurs explosifs, offrant des performances de très haut niveau. Mais… les ingénieurs Renault surclassent les Allemands en matière de création de châssis. Aux performances, la Megane RS ajoute le toucher de route, l’agilité, et la communication avec quiconque tient le volant. Or, les pilotes chevronnés vont toujours plus loin avec une voiture communicative. Voilà pourquoi la Renault Megane RS est partout saluée comme une référence parmi les compactes survitaminées. C’est particulièrement le cas de la Megane RS Trophy R, radicale donc moins agréable au quotidien, mais au fort potentiel de futur collector.
Reezocar a adoré
- L'art inimitable du compromis de la Golf
- Son image de référence éternelle
- Le confort cossu de la Megane
- Son excellente version hybride rechargeable
Reezocar a moins aimé
- La conduite un peu ordinaire de la Golf
- Sa version plug-in trop haut de gamme
- Le côté un peu conservateur de la Megane
- Son coffre moins pratique que celui de la Golf
Conclusion
Deux voitures qui ne déclenchent pas les passions (du moins dans leurs versions normales), mais pleines de qualités qui leur valent pourtant des fanclubs fidèles. À la lecture de ceci, à vous de voir dans lequel vous vous inscrirez.
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