BMW X3 – Audi Q5 : confusion des rôles
À l’époque du SUV roi, les fers de lance des constructeurs ne sont plus les berlines. Chez BMW, le N°1 est le X3, qui fait face au Q5 d’Audi.
Jadis représentantes absolues de leurs marques, la BMW Série 3 et l’Audi A4 ont cédé leur trône. Désormais, ce sont des SUV qui ont repris le rôle, notamment le X3 et le Q5.
Le concept : occuper le marché
L’idée de base du SUV de cette catégorie, nous venons à peu près de la résumer en introduction. Il s’agit de reprendre le flambeau de ce qui était jusqu’au début des années 2000 le porte-étendard d’une marque premium : la berline moyenne. Le rôle des BMW X3 et Audi Q5 est donc identique. À savoir rendre (plus au moins) accessible une marque, dont les modèles plus haut de gamme et/ou plus sportifs font encore rêver le public.
Le design : tradition de conservatisme
Depuis les origines du X3, et selon les habitudes assez conservatrices de BMW, le design a évolué en douceur. Mais 20 ans plus tard, l’effet de cette évolution sur la génération actuelle est évidemment perceptible. Aujourd’hui, le X3 est un véhicule qui dégage du muscle et beaucoup d’assertivité. Appelons ça le design « dans ta face », ou plutôt « dans ton rétro ». Capot bombé, calandre à double haricot proéminent, phares au regard un brin agressif, flancs athlétiques et poupe carrée avec des feux bien dessinés… Ce SUV exprime à la fois son côté haut de gamme, ses aspects familiaux pratique, et l’image sportive de la marque.
L’actuel Q5 est lui aussi une discrète variation d’un thème déjà bien connu. Il mise sur la rondeur, sur des proportions sages, et sur des éléments distinctifs de la marque comme la vaste grille avant dominée par les non moins imposants quatre anneaux, pour rappeler à tout le monde qui il est. On ne peut décidément rien reprocher à sa discrète élégance, à la façon d’un costume gris toujours parfaitement ajusté. Mais on ne peut pas non plus s’extasier devant son pouvoir d’attraction. Quoique… à l’occasion de la mise à jour de 2021, la gamme Q5 a accueilli un nouveau venu : le Q5 Sportback. Et bien que rien n’ait vraiment changé au niveau du visage, force est d’admettre que ce profil dynamique de coupé lui va franchement bien. Du coup, on se retourne plus volontiers sur son passage. Son rival chez BMW ? Le X4.
La vie à bord : qualité absolue
Pour ce qui est de l’habitacle du X3, aucune discussion possible. Certes, les formes sont assez classiques (du typiquement BMW en tout cas), mais à défaut de vous plonger dans un autre univers, vous entrez dans un monde de qualité irréprochable. Et l’avantage de ne pas trop se lâcher sur la créativité, c’est qu’on conserve une ergonomie parfaite, un intérieur dans lequel on prend ses repères immédiatement, plutôt que de chercher où se trouve telle ou telle commande.
Pas vraiment la peine non plus de vous expliquer qu’en matière d’équipement, le X3 fait honneur à la réputation de la marque. C’est du top niveau technologique, tant en matière d’info-divertissement que d’aides à la conduite. Le tout, quand on fait son shopping sur le marché de l’occasion, sera de trouver un exemplaire dont le premier acheteur se sera lâché sur les options.
Le X3 actuel est le plus familial de sa lignée, grâce à une certaine inflation des dimensions extérieures, judicieusement utilisée à l’intérieur. Places arrière et coffre sont dans la moyenne supérieure de la catégorie. Mais attention pour ce qui est du volume de chargement : la version hybride rechargeable est un peu moins généreuse en la matière, pour cause de batterie logée sous le plancher de coffre.
Dans l’Audi Q5 aussi, la présentation est encore plus classique. Elle ne cherche pas les effets de style. Mais soyons justes : ce que l’Audi n’a pas sur la forme, il l’a sur le fond. Car comme c’est toujours le cas chez le constructeur, le sens du luxe se retrouve dans les matériaux les plus qualitatifs de la catégorie, et une rigueur d’assemblage irréprochable.
Côté technologique, le Q5 fait honneur au slogan de la marque : « L’avance par la technologie ». Est-ce à dire qu’il y en a plus ici que chez le concurrent du jour ? Pas vraiment. Mais tout dans l’Audi fonctionne mieux qu’ailleurs. Tout est plus rapide, et surtout tout est encore plus ergonomique et intuitif.
Quant aux aspects pratiques et familiaux, pas grande chose à reprocher non plus, avec des places arrière et un coffre qui valent bien ceux du BMW, avec la même remarque concernant les versions hybrides rechargeables.
Le gimmick : qui a la plus grosse ?
C’est Audi qui a initié il y a déjà longtemps, cette tendance qui gagne aujourd’hui tous les constructeurs : la grille de calandre démesurée. Chez BMW, on a mis quelques années à emboîter le pas, mais quand ils s’y sont mis, ils n’ont pas fait les choses à moitié. Les fameux « haricots », jadis discrets et élégants, sont devenus des naseaux béants. Et encore, le X3 s’en sort plutôt mieux que d’autres modèles de la marque…
Les motorisations : rien de petit
Etant par définition haut de gamme et non citadins, les X3 et Q5 ne disposent pas de petit moteur.
Chez BMW, les débats commencent avec un moteur essence de 2.0 litres, décliné en 184 et 252 chevaux. Des moteurs performants, pas caractérisés par un appétit d’oiseau. Parfaits pour un kilométrage annuel modéré, mais attentions aux émissions de CO2, qui pourraient lui valoir quelques tracasseries fiscales à motivation écologique. Pour les habitués de l’autoroute, nous recommanderons plutôt le 2.0 Diesel proposé en 150, 190 ou 231 ch, voire le 6 cylindres 3.0 litres Diesel de 265 ch. Pour être dans l’air du temps, il y a une version hybride rechargeable du X3, dont le système développe un total de 292 ch.
Et bien sûr, BMW ne serait pas BMW sans ses versions plus… ambitieuses. Le constructeur a en effet développé des X3 avec un peu ou beaucoup de « M » dedans. Il existe ainsi un Diesel sportif, le M40d qui revendique 326 ch. En essence, on a plus de choix : M40i 360 ch, X3 M 480 ch, et même X3 M Competition 510 ch.
À noter pour ceux et celles qui habitent des régions où ça compte : tous les X3 sont équipés de 4 roues motrices, à l’exceptions du Diesel 150 ch.
Encore moins ouvert aux moteurs basiques, le Q5 démarre plus haut, mais il s’arrête aussi plus tôt. En essence, le plus petit moteur annonce 265 ch ! Faites-vous plaisir, mais relisez ce que nous avons dit plus haut en matière de conso et de malus écologique. Vous avez de la chance si vous roulez énormément et pouvez donc justifier un Diesel, car le Q5 commence là plus humblement à 163 ch. Puis on trouve des TDI de 190 et 286 ch, et surtout un « diesel sportif », le SQ5 TDI de 347 ch. Il va sans dire qu’Audi a aussi son offre hybride plug-in, avec des solutions développant au total 299 ou 367 ch. Et c’est la petite curiosité, puisque cette dernière est plus puissante que ce qui est en principe la version sportive de la gamme. En effet, le SQ5 n’annonce « que » 341 ch. Pour le coup, le BMW X3 prend le large…
Le comportement routier : qui est qui ?
Qu’on se le dise : les fameuses sensations sportives qui ont fait la réputation de BMW se sont considérablement émoussées ces 20 dernières années, en tout cas sur la plupart des modèles. Le X3 est de ceux-là. De fait, la génération actuelle est plus « filtrée » et civilisée que celles d’avant. Il n’empêche que le comportement routier est de très, très haut niveau. La transmission intégrale assure une tenue de route digne de la marque, et cela sert évidemment les performances des moteurs. Les choses deviennent bien sûr stratosphériques quand on aborde les versions portant un M. Mais ne perdez toutefois pas de vue qu’on parle d’un SUV. Par définition, les sensations sont moins présentes que dans une voiture plus basse. Bref, notre conseil est de ne pas tant aller vers le BMW X3 pour la recherche de sportivité, mais pour celle d’un véhicule familial confortable, certes pourvu d’un caractère indéniable.
Comme on s’y attend, le Q5 affiche une certaine fermeté sur la route. Nous appellerons ça un confort germanique, qui peut toutefois être adouci sur les modèles équipés des suspensions pneumatiques optionnelles. Pour ce qui est de la conduite proprement dite, l’Audi est fidèle aux principes de la marque : tenue de route de haut niveau, direction légère et précise, un agréable sentiment de dynamisme, mais un comportement en réalité très rigoureux qui n’amusera pas forcément les plus portés sur la vraie conduite sportive et joueuse.
Bref, voilà donc où nous trouvons qu’il y a confusion des rôles. De manière générale, le BMW est le plus confortable, tandis que l’Audi est celui qui offre les sensations les plus intéressantes. Cherchez l’erreur…
Reezocar a adoré
- Le design expressif du BMW
- Son mélange de confort et de caractère
- L'image de marque discrète de l'Audi Q5
- Son comportement dynamique
Reezocar a moins aimé
- La conduite moins sensationnelle qu’espérée du BMW (hors versions M)
- L’image de marque arrogante
- Le conservatisme esthétique de l'Audi Q5
- Son relatif manque de confort
Conclusion
Vous savez maintenant ce que nous pensons de ces deux SUV. Mais est-ce que ça vous sera utile ? Pas sûr. Car on sait que nonobstant les qualités et défauts de chacun, BMW et Audi ont leurs propres fans, qui ne s’intéressent en général pas à l’autre marque.
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