Audi Q5 – DS7 Crossback – Volvo XC60 : deux classiques et un outsider qui pourrait le devenir

Écrit par La rédaction le 23 mai 2022

Volvo et Audi revendiquent une déjà longue expérience dans le domaine du SUV haut de gamme. DS, que l'on peut encore qualifier de jeune marque, a-t-elle les armes pour être à la hauteur ?

Audi Q5 – DS7 Crossback – Volvo XC60 : deux classiques et un outsider qui pourrait le devenir

Tant le Volvo XC60 que l’Audi Q5 sont arrivés dans leurs premières générations en 2009. C’est dire s’ils ont déjà fait leurs preuves et fourbi leurs arguments pour convaincre, puis fidéliser une clientèle premium. 10 ans plus tard, le DS7 Crossback, premier nouveau véhicule du label Citroën devenu marque, est venu les défier, avec un succès plus qu’honorable. Mais comment a-t-il fait ?

Le concept : représentants d’une culture

Chez Audi, on aime le changement dans la continuité. Depuis sa première génération – l’actuelle est la deuxième – le Q5 évolue donc tout en douceur, pour adapter son style et son contenu à l’air du temps sans « effrayer » sa clientèle type. D’une certaine façon, on peut dire qu’il est le représentant d’une approche non seulement Audi, mais pratiquement allemande, qui consiste à améliorer sans cesse ce que l’on a en main plutôt que de repartir d’une feuille blanche. Et clairement, ça marche, puisque les améliorations sont constantes et consistantes, et que le succès est toujours au rendez-vous.

Le Volvo XC60 est lui aussi très empreint de sa culture (automobile) nationale. Il pousse toujours plus loin l’aspect sécurité, cherche sans cesse à minimiser son impact environnemental, et a à cœur de faire comprendre à une clientèle familiale qu’il est un choix certes « luxueux », mais surtout plein de bon sens. Puis il y autre chose en lui de typiquement scandinave : le design. Or, le design n’est jamais statique. Mais nous y reviendrons.

Le DS7 Crossback, enfin, c’est clairement le Français de la bande. Mélange d’irréductible Gaulois et de Parisien des beaux quartiers, il est arrivé dans le segment en poussant des Cocorico. Et s’il faut bien sûr du temps pour se faire une place, à l’échelle européenne, dans cette catégorie peuplée de « poids lourds », sa personnalité a au moins fait mouche… en France. Sur son marché national, le DS7 Crossback fait mieux que de la figuration. Preuve que les Français s’y retrouvent dans ce SUV qui aborde le luxe de façon très « Bleu-Blanc-Rouge ».

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Le Q5 mise sur des proportions sages.
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La silhouette du DS7 Crossback est assez classique.
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Le style Volvo est facilement identifiable.

Le design : chacun son identité

Nous le disions plus haut, ce n’est pas d’Audi qu’il faut attendre une révolution esthétique d’une génération à l’autre. L’actuel Q5 est donc une discrète variation d’un thème déjà bien connu. Il mise sur la rondeur, sur des proportions sages, et sur des éléments distinctifs de la marque comme la vaste grille avant dominée par de non moins imposants anneaux, pour rappeler à tout le monde qui il est. On ne peut décidément rien reprocher à sa discrète élégance, à la façon d’un costume gris toujours parfaitement ajusté. Mais on ne peut pas non plus s’extasier devant son pouvoir d’attraction. Quoique… à l’occasion de la mise à jour de 2021, la gamme Q5 a accueilli un nouveau venu : le Q5 Sportback. Et bien que rien n’ait vraiment changé au niveau du visage, force est d’admettre que ce profil dynamique de coupé lui va franchement bien. Du coup, on se retourne plus volontiers sur son passage.

À l’inverse, le Volvo XC60 a beaucoup changé dans sa génération actuelle par rapport à la précédente. Il affiche en effet un style inauguré quelques années plus tôt par le grand frère XC90. Une Volvo, ça a des lignes tendues, droites, qui expriment la solidité suédoise. Dont acte, le nouveau XC60 atteint son objectif, mais ce style traditionnel a été très habilement réinterprété, adouci, pour donner un véhicule qui en impose, qui inspire le respect, mais a en même temps une certaine douceur dans l’attitude. Comme décrire sa façon de vous faire comprendre que sa volonté est d’être protecteur, de mettre sa force à votre service sans vous brutaliser ? Voilà : le Volvo XC60 a un design bienveillant.

En matière de design, la marque DS prend encore ses marques. Le design de la gamme est un peu hétéroclite. Pour celui du 7 Crossback, il faut donc se rappeler qu’il fut le premier représentant vraiment premium de la marque. Il devait donc à la fois s’affirmer comme différent, tout en ne perdant pas de vue qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. En clair : être différent, oui, mais pas jusqu’au choc visuel. Voilà pourquoi le DS7 Crossback affiche une silhouette générale assez classique qui, pour certains, ressemble d’ailleurs à celle de l’Audi Q5. En revanche, le Français se différencie dans les détails. Il a en effet été le premier de sa catégorie à adopter une calandre « 3D », aujourd’hui devenue une tendance dans toutes les catégories automobiles, et ses blocs optiques sont une réelle signature à nulle autre pareille. C’est vrai pour les phares « effet diamant », et plus encore pour les feux arrière en écaille.

Vie à bord
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C'est vraiment dans l'habitacle que le DS7 Crossback affirme sa personnalité.
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Style épuré mais très chaleureux pour le Volvo XC60.
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Comme toujours dans une Audi, c'est soigné et sans mauvaise surprise.

La vie à bord : du plus classique au plus osé

Nous sommes bien forcés de nous répéter : à l’intérieur aussi, l’Audi Q5 est des plus classiques. La présentation de l’habitacle ne cherche pas les effets de style. Certains se diront peut-être qu’un véhicule aux prétentions haut de gamme mériterait mieux, mais soyons justes : ce que l’Audi n’a pas sur la forme, il l’a sur « le fond ». Car comme c’est toujours le cas chez le constructeur, le sens du luxe se retrouve dans un choix des matériaux toujours salué – à juste titre – comme le plus qualitatif de la catégorie. Vraiment, la rigueur de la finition est irréprochable. Autre aspect du haut de gamme : le contenu technologique. Comme tous les modèles Audi, le Q5 fait honneur au slogan de la marque : « L’avance par la technologie« . Est-ce à dire qu’il y en a plus ici que chez les concurrents ? Pas vraiment, mais tout dans l’Audi fonctionne mieux qu’ailleurs. Tout est plus rapide, et surtout tout est infiniment plus ergonomique et intuitif. Dans le Q5, pas besoin de quelques jours d’adaptation pour comprendre le fonctionnement de tel ou tel menu. Quelques minutes de prise en main, et c’est parti. Quant aux aspects pratiques et familiaux, pas grande chose à reprocher non plus. Des places arrière dans la bonne moyenne, un coffre de 510 litres… Que demande le peuple ?

Si le peuple demande plus de souci esthétique, il le trouvera dans le Volvo XC60. Y a pas à dire, la marque suédoise s’est trouvé un style qu’on ne peut qu’apprécier. C’est épuré mais pas simpliste, c’est chaleureux même avec des couleurs un peu froides comme le blanc, et si on opte pour des inserts en bois clair à pores ouverts, on a tout simplement l’impression d’être dans un appartement scandinave. Une très belle réussite. Volvo oblige, on ne manque de rien en matière de technologie, surtout, évidemment, celles dédiées à la sécurité. Ce qui est en revanche un peu étonnant, c’est qu’un constructeur si à cheval sur la sécurité ait développé un système d’info-divertissement si « touffu ». Là, pour le coup, quelques jours d’adaptations seront nécessaires, et même après, nous trouvons qu’il faut trop souvent quitter la route des yeux pour utiliser certaines fonctions. Cela étant, les choses s’améliorent depuis la récente mise à jour, puisque « l’ancien » système est remplacé par le tout nouveau système Google Automotive, développé par le géant américain de la Tech, aussi facile à appréhender et à personnaliser que votre smartphone. Si vous vivez avec l’environnement Android, vous n’aurez aucun souci. Enfin, le Volvo est digne de sa réputation de « voiture des familles ». Le coffre est bien un peu plus petit que dans l’Audi, mais les places arrière sont également dans la bonne norme, et surtout l’habitacle est particulièrement baigné de lumière.

Quant au DS7 Crossback, c’est vraiment là qu’il affirme tout particulièrement sa différence. Ici, du design travaillé, il y en a à profusion. Et pourtant, l’ambiance intérieure n’a rien de la démonstration indigeste. Cet habitacle ne ressemble donc à aucun autre, que ce soit par la nature des matériaux utilisés ou par la façon dont ils le sont, le DS vous plonge bel et bien, comme le promet le constructeur, dans une approche très française du luxe. Entre sophistication, richesse des détails et hommage à l’artisanat. C’est vraiment autre chose. DS n’a évidemment pas omis de doter son SUV de toutes les technologies incontournables du moment, et s’offre même le luxe d’aller plus loin. Par exemple, le 7 Crossback est le seul véhicule de sa catégorie à pouvoir être équipé d’une vision nocturne, très utile et sécurisant sur certaines routes peu ou pas éclairées la nuit. Cela étant dit, certains trouveront peut-être que la recherche de l’originalité est allée un peu loin sur certains points. Nous pensons par exemple à l’ergonomie perfectible du système multimédia, et plus encore aux différents styles d’affichage du tableau de bord numérique. Aucun de ces styles n’est conventionnel, et la lisibilité des infos n’est pas toujours optimale. Mais en même temps, le fait est que DS est la fille de Citroën, et que les tableaux de bord hors du commun sont une sorte de tradition familiale. Pour finir, nous soulignerons que bien qu’étant le plus court des trois SUV du jour, le DS7 Crossback est le plus spacieux à l’arrière, et celui qui propose le plus grand coffre : 555 litres.

Dans le coffre
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Le XC60 n'a pas le plus grand coffre.
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Le Q5 se place au centre de cette rencontre à 3, avec 510 litres de capacité de chargement.
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Avec 555 litres, le SUV français offre le plus grand coffre.

Les motorisations : sur les mêmes terres

Qui que vous soyez, vous trouverez ce qu’il vous faut sous le capot du Q5, mais notez qu’il a toujours fait dans « le lourd ». Hormis aux débuts de l’actuelle génération, la devise du modèle est « jamais moins de 160 chevaux (ch)« . En essence, c’était même plus fou, avec pas moins de 265 ch. Mieux vaut le savoir. Actuellement, les moteurs essence sont uniquement associés à une hybridation rechargeable (299 ou 367 ch), tandis que les Diesel sont plus raisonnables, à 163 et 204 ch. À moins d’opter pour la petite folie typiquement Audi : une version sportive, Diesel, le SQ5 de… 341 ch !

C’est peut-être encore plus lourd chez Volvo, puisque l’entrée de gamme revendique déjà 197 ch, tant en essence qu’en Diesel. Puis ça s’envole, avec des essence et Diesel de 235 ch, puis des versions hybrides rechargeables de plus de 300, voire près de 500 ch.

Finalement, le DS7 Crossback est le plus raisonnable et le plus abordable sur le plan mécanique, puisqu’il entame les débats avec un moteur essence 130 ch. Il propose aussi un Diesel de même puissance, puis encore un moteur essence de 180 ch, et bien sûr des versions hybrides rechargeables. L’une de 225 ch, l’autre, dotée d’un second moteur électrique à l’arrière, donc d’une transmission 4×4, revendiquant 300 ch

A l'arrière
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Comme le coffre, les places arrière du Q5 sont dans la bonne moyenne.
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Le DS7 Crossback est le plus spacieux à l'arrière.
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Concernant le confort à l'arrière, le match est serré entre le Volvo et l'Audi.

Le comportement routier : gênes communs

Comme on s’y attend, le Q5 affiche une certaine fermeté sur la route. Nous appellerons ça un « confort germanique », qui peut toutefois être adouci sur les modèles équipés des suspensions pneumatiques optionnelles. Pour ce qui est de la conduite proprement dite, l’Audi est fidèle aux principes de la marque : tenue de route de haut niveau, direction légère et précise, un agréable sentiment de dynamisme, mais un comportement en réalité très rigoureux qui n’amusera pas forcément les plus portés sur la vraie conduite sportive et joueuse. Mais le Q5 compense, dans la plupart des versions, par les performances élevées de ses moteurs. Notamment du fameux SQ5, évidemment. Diabolique !

On peut en dire autant du Volvo XC60, évidemment, dont les versions plug-in (hybrides rechargeables) plus particulièrement envoient la toute grosse cavalerie. Et quand on l’utilise, on ne peut pas dire que le reste du véhicule ne suive pas. Oui, la tenue de route assure, et comment ! En revanche, il est assez clair que le véhicule n’est pas né pour ça. On ne le sent pas particulièrement à l’aise lors de séances de conduite très engagée, et donc la personne qui tient le volant ne l’est guère non plus. En clair, certains moteurs vont probablement trop loin pour ce qui est la vraie vocation du XC60 : la conduite coulée, le confort, le voyage paisible.

Voyez-y une forme de chauvinisme si vous le voulez, mais il nous semble donc au final que le DS7 Crossback soit le véhicule le plus cohérent et homogène du trio. Le Français n’a en effet aucune réelle prétention sportive, aucune de ses mécaniques n’en fait donc un véhicule « sur-motorisé ». Ça ne signifie pas que son châssis montre vite ses limites, comme le prouve la version plug-in la plus puissante de 300 ch. Vraiment, ça suit bien. Mais ce n’est pas le couteau entre les dents qu’on apprécie vraiment le DS, dont l’atout majeur est un confort de très haut niveau. Cela grâce à une autre technologie dont il est seul à disposer dans la catégorie : des suspensions pilotées électroniquement, dont les réactions sont pré-adaptées grâce à des caméras qui « lisent » la route quelques mètres en amont. Remarquable.

Reezocar a adoré

  • L'image prémium inaltérable de l'Audi Q5
  • Son comportement dynamique
  • Le charisme élégant du Volvo XC60
  • Son ambiance intérieure chaleureuse et lumineuse
  • L'intérieur vraiment différent du DS7 Crossback
  • Son confort très soigné

Reezocar a moins aimé

  • Le conservatisme esthétique de l'Audi Q5
  • Son relatif manque de confort
  • Le système multimédia peu intuitif du Volvo XC60
  • Sa surenchère mécanique hors sujet
  • Le design extérieur hésitant du DS7 Crossback
  • Son ergonomie perfectible

Conclusion

Qu'est-ce qui peut vous pousser vers l'un ou l'autre de ces véhicules ? Si on pense rationnellement, le choix sera guidé par les qualités citées ici qui parlent le plus à votre personnalité. Mais on ne va pas se mentir : quand on achète un véhicule premium, il y a toujours une part d'orgueil. Et là, nous dirons que l'Audi porte le badge qui impressionnera le plus les voisins. Le Volvo un peu moins mais il vous impressionnera plus vous-même chaque fois que vous vous installerez à bord. Quant au DS, s'il n'a pas encore l'aura des deux autres, c'est celui qui vous donnera le plus le sentiment d'être au volant d’un univers vraiment spécial.

 

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