Une voiture électrique émettrait jusqu’à 69 % de CO2 en moins qu’une voiture à essence
La transition vers le tout électrique voulue par l’Europe déchaîne toujours autant les passions. Les études concernant les vertus écologiques des voitures électriques continuent de se succéder, avec des résultats contradictoires, dépendant en fait des intérêts du commanditaire. La dernière en date nous vient du Conseil International pour des transports propres (ICCT). Elle fait l’éloge de la voiture à pile.
Au cœur de cette étude, le CO2. Souvent considéré, à tort, comme un gaz polluant, le dioxyde de carbone n’est reste pas moins le principal gaz à effet de serre, responsable donc du réchauffement planétaire. Le transport routier, en revanche, ne représenterait que 15 à 20 % des émissions de CO2. À quand des études visant à savoir quand on s’occupera des 80 % restants ?
De l’extraction au recyclage
Quoi qu’il en soit, cette étude n’en reste pas moins intéressante puisqu’elle considère les quatre principaux marchés dans le monde : l’Europe, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Ces marchés représentent 70 % des ventes mondiales de véhicules neufs. En outre, toutes les énergies ont été prises en considération. Enfin, les chercheurs ont considéré les quantités de CO2 émises sur un cycle de vie complet : de l’extraction et du traitement des matières premières au raffinage et à la fabrication, en passant par l’exploitation et le recyclage ou l’élimination.
Des paramètres pas toujours objectifs
Bien que certains chiffres comme la consommation supposée réelle nous semblent moins fiables que les valeurs normées, l’étude tient compte de nombreux paramètres. Elle montre que sur sa durée de vie complète, en Europe, la voiture électrique permet d’épargner de 66 à 69 % des rejets de CO2 par rapport à une voiture à essence. Des chiffres semblables aux Etats-Unis (de 60 à 68 %), tandis qu’en Chine et en Inde, des pays où l’électricité est majoritairement produite à partir de charbon, la différence est comprise entre 19 et 45 %. Mieux, ces valeurs devraient s’améliorer à mesure que les procédés de fabrication de la voiture électrique évolueront. Elles passeraient ainsi à 77 % en Europe en 2030, 76 % aux USA, 64 % en Chine et 56 % en Inde.
Moins de gain pour les autres alternatives
Concernant les autres carburants, l’étude estime le gain en rejets de CO2 par rapport à une voiture à essence équivalente entre 26 et 40 % pour les voitures à hydrogène, en fonction de la zone géographique. Cela est notamment dû à la production de l’électricité par l’hydrogène, jusqu’à trois fois plus énergivore que l’électricité « classique » pour les voitures à batterie, selon l’ICCT.
Les gains sont encore moindres pour les hybrides rechargeables : jusqu’à 46 % aux Etats-Unis, mais seulement 25 à 27 % en Europe et 6 à 12 % en Chine. Les hybrides classiques permettraient d’économiser 20 % de rejets de CO2.
Et le Diesel dans tout ça ?
Aucun mot cependant quant aux moteurs Diesel pourtant plus sobres et donc forcément moins émetteurs de CO2. Le GNC (gaz naturel comprimé) pourrait quant à lui avoir un effet négatif, et les biocarburants (qui de toute manière ne peuvent pas être produits en quantité suffisante pour remplacer les carburants fossiles) ne contribueraient qu’à une réduction maximale de 9 %. Enfin, les carburants synthétiques ne devraient pas véritablement avoir d’influence d’ici 2030.
On attend impatiemment les prochaines études financées par des lobbies pétroliers…
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