Que retenir du centenaire des 24 Heures du Mans ?
Retour sur le centenaire des 24 Heures du Mans
Pour son centenaire, la course des 24 Heures du Mans a tenu toutes ses promesses. En plus d’une fréquentation record, cette 91e édition a été âprement disputée, notamment entre Ferrari et Toyota. C’est finalement l’écurie italienne qui a décroché le Graal, après 50 ans d’absence. Retour sur les moments forts de cette édition 2023 !
Un 10e succès pour Ferrari
Organisées depuis 1923, les 24 Heures du Mans fêtaient pour l’occasion leur centenaire et leur 91e édition. L’événement n’avait pas eu lieu en 1936 en raison d’une grève de l’industrie automobile et entre 1940 et 1948 en raison de la Seconde Guerre mondiale. Pour cette grande occasion, c’est la Ferrari AF Corse 499P n° 51 qui a été couronnée, emmenée par le trio Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi. Absente depuis 50 ans de la compétition, l’écurie italienne signe un retour gagnant : il s’agit de sa 10e victoire après celles de 1949, 1954, 1958, 1960, 1961, 1962, 1963, 1964 et 1965. Elle marque à nouveau son nom au palmarès de l’épreuve reine de l’endurance auto, 58 ans après le succès de la Ferrari 250 LM.
Partie en 2e position, la Ferrari s’est imposée après 342 tours de piste. Il s’agit du plus faible nombre de tours parcourus depuis plus de 20 ans, la faute à de nombreuses neutralisations (accidents, météo, etc.). Cela n’a pourtant pas été une partie de plaisir pour Alessandro Pier Guidi et ses deux compères. Il aura fallu attendre la matinée pour que le trio s’empare définitivement de la tête de la course, à la faveur d’un relais impressionnant de maîtrise et d’un dépassement dans la ligne droite des Hunaudières. L’écurie transalpine s’est pourtant fait peur à quelques dizaines de minutes de l’arrivée, la voiture refusant de démarrer suite à son ravitaillement. Elle repartira finalement quelques instants plus tard, filant vers une victoire bien méritée pour le centenaire des 24 Heures du Mans.
Un duel qui a tenu en haleine
La 91e édition des 24 Heures du Mans a tenu toutes ses promesses : 7 écuries et 16 hypercars se sont livrées un âpre combat jusqu’au dimanche après-midi, sans compter les autres catégories de véhicules (prototypes, Grand Tourisme Endurance, etc.). Et, forcément, il y a quelques déceptions. C’est le cas notamment pour la Toyota Gazoo Racing n° 8, pilotée par Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryō Hirakawa, qui termine à 81 secondes seulement de l’Italienne. Idem pour sa comparse, la Toyota n° 7 : figurant parmi les favorites, l’hypercar conduite par Mike Conway, Kamui Kobayashi et José María López a été victime d’un carambolage dans la nuit et a dû abandonner.
C’est encore plus terrible pour la Peugeot n° 94 du trio Loïc Duval, Gustavo Menezes et Nico Müller. Après avoir pris la tête de la course suite à l’abandon de la Toyota n° 7, l’hypercar a commis une lourde faute dans la nuit, lui interdisant tout espoir de victoire finale : l’équipe a terminé en 27e position, 30 tours derrière la Ferrari n° 51. Preuve du suspense offert par la course, 3 constructeurs différents se partagent le podium : derrière Ferrari et Toyota, on retrouve en effet la Cadillac Racing n° 2. Et c’est une belle surprise puisque le constructeur américain participait pour la toute première fois aux 24 Heures du Mans. La prochaine édition risque également d’être une belle fête, 3 nouveaux constructeurs étant invités à rejoindre la catégorie Hypercar l’année prochaine : le Français Alpine, l’Allemand BMW et l’Italien Lamborghini.
Un record de fréquentation pour la course
Malgré un nombre de tours presque famélique, la 91e édition des 24 Heures du Mans a répondu aux attentes. Pour preuve, elle a explosé tous les records de fréquentation des éditions précédentes, avec plus de 325 000 spectateurs présents sur le circuit manceau. L’ancien record officiel, qui datait de 2015, a ainsi été dépassé de 61 500 visiteurs. Plus impressionnant encore, le centenaire a rassemblé près de 2,3 fois plus de spectateurs que Le Mans ne compte d’habitants. Une affluence qui s’est toutefois soldée, comme on pouvait s’y attendre, par des embouteillages considérables aux abords du circuit et de la ville.
Mais d’autres chiffres sont également à retenir de cette édition :
- 194 km/h comme la vitesse moyenne de la Ferrari n° 51, grande gagnante de la compétition reine de l’endurance ;
- 347,8 km/h comme la vitesse de pointe atteinte par Miguel Molina au volant de la Ferrari AF Corse n° 50 ;
- 342 comme le nombre de tours bouclés par l’écurie italienne ;
- 3 heures comme le temps durant laquelle la course a été neutralisée, en raison principalement des différents accrochages et des conditions météorologiques ;
- 35 comme le nombre de fois où la course a connu un changement de leader, tout particulièrement pendant la nuit ;
- 11 heures comme le temps passé au volant par Matteo Cairoli, pour la Porsche 911 n° 56, soit le record de cette édition.
Plus anecdotique, le départ de la course a été donné par… LeBron James. Le célèbre basketteur américain, évoluant actuellement aux Los Angeles Lakers, a succédé pour l’occasion à d’autres grands noms, dont Rafael Nadal en 2018, Brad Pitt en 2016 et bien évidemment Steve McQueen en 1971.