Près d’1 jeune sur 2 se dit prêt à se passer de voiture
Les jeunes se désintéressent de l’automobile. C’est un fait désormais démontré par une étude menée par le loueur Sixt et l’institut de sondage Ifop dans leur observatoire de la mobilité. Dans la tranche d’âge 18-24 ans, 4 interrogés sur 10 se disent prêts à se passer d’un véhicule individuel.
Qu’il semble loin le temps où l’on attendait fébrilement son 18e anniversaire pour passer le permis de conduire et s’offrir une voiture, symbole de liberté presque absolue pour chaque génération de l’après-guerre. Désormais, l’automobile séduit beaucoup moins la génération Z. L’observatoire de la mobilité publié par la société de location Sixt en partenariat avec l’Ifop en est une nouvelle preuve. 24% des Français interrogés ont répondu positivement à la question « Envisagez-vous de ne plus disposer de véhicule individuel à l’avenir ? ».
Grandes disparités
Toutefois, les disparités sociétales et géographiques sont grandes. Dans la tranche des 18-24 ans, 44% répondent par l’affirmative. C’est aussi dans cette tranche que la réduction de l’utilisation des voitures personnelles est jugée la plus positive (54%). Et c’est dans les grandes villes que les personnes se disent les plus enclines à se passer de voiture privée (33%).
Ces différences n’ont rien d’étonnant à la lecture des autres réponses de l’enquête. C’est en effet dans les agglomérations que l’offre de transports en commun, partagés ou alternatifs, est la plus fournie. Il s’agit là de facteurs majeurs pour convaincre les propriétaires de voiture de changer leurs habitudes. 43% d’entre eux disent qu’ils seraient prêts à changer leurs habitudes si la densité de transports en commun était accrue, et près d’1 sur 5 (18%) s’il existait davantage d’offres d’autopartage. À l’inverse, si 72% des répondants se disent dépendants de la voiture, ce chiffre monte à 92% dans les communes rurales, et à 87% dans les villes de 2 000 à 19 000 habitants.
Moins posséder, pas moins rouler
Cette étude met également en lumière de grands paradoxes. Si près d’un quart des sondés se disent prêts à se passer de voiture, ils sont 81% à l’utiliser comme moyen de transport quotidien, et même 66% à en faire leur moyen de déplacement principal. Par ailleurs, 7 personnes sur 10 pensent que l’usage de l’automobile privée va rester stable ou augmenter à l’avenir, et 76% des propriétaires disent qu’ils en auront un usage « aussi fréquent » ou « plus fréquent ». A contrario, ils ne sont que 14% à estimer qu’ils auront « probablement » ou « certainement » recours plus souvent à une voiture en libre-service, et 12% à une voiture de location.