Lotus Eletre : le premier SUV électrique de la marque britannique
Eletre : un SUV électrique symbole du renouveau de Lotus
Commercialisée d’ici la fin de l’année 2023, la Lotus Eletre constitue un tournant pour la marque britannique. En plus d’être uniquement disponible en version électrique, elle prend la forme d’un SUV et affiche des dimensions colossales, loin de l’ADN historique du constructeur. Pourtant, le pari semble réussi tant la belle compte de nombreux atouts.
Une nouvelle stratégie pour relancer une marque à l’agonie
Lotus nous a toujours habitué à des modèles compacts, légers et sportifs, en attestent les célèbres Elise et Exige. Le précepte a d’ailleurs été le même pendant de longues années : « light is right » (« ce qui est léger est bien ») comme le disait si bien Colin Chapman, le créateur de la marque. Oui mais voilà, à tenir cette ligne de conduite, les ventes du constructeur britannique n’ont cessé de baisser, mettant même en péril la survie de la marque. Il faut dire que sa clientèle s’était largement clairsemée au fil des ans, se concentrant sur quelques puristes.
C’est pourquoi, un premier virage stratégique avait été opéré en 2010 par le biais de la nouvelle direction. En vain. C’est finalement en 2017, avec le rachat de Lotus par Geely, un groupe chinois aussi propriétaire de Volvo, que tout a changé. Après avoir lancé la Lotus Emira, dernier modèle thermique de la marque anglaise, le groupe a fait un choix stratégique extrême : ne proposer que des modèles électriques destinés au grand public, notamment dans l’optique de concurrencer Porsche. L’objectif ? Vendre 150 000 véhicules par an d’ici 2030, alors que les ventes se limitent à quelques milliers d’exemplaires à l’heure actuelle.
Le tout premier SUV signé Lotus
La Lotus Eletre est la première pierre de cette nouvelle stratégie. Surtout, il s’agit du tout premier SUV développé par la marque. Avec ses dimensions énormes, 5,10 mètres de long et 2,1 mètres de large, il n’a plus rien à voir avec les anciens modèles du constructeur britannique, si ce n’est le dessin des optiques et de rares détails sur la face avant. Si le mastodonte aura de quoi déplaire aux clients historiques, habitués à des lignes fines, il constitue une vraie réussite en termes de design, en attestent ses lignes agressives et un look à mi-chemin entre la Lamborghini Urus et la Porsche Cayenne.
Une fois à l’intérieur, le même sentiment domine : les finitions sont excellentes et plusieurs éléments ne sont pas sans rappeler l’histoire de Lotus en Formule 1. Le SUV britannique n’a d’ailleurs pas grand-chose à envier à ses concurrents que sont Porsche, Tesla, voire même Aston Martin. La planche de bord se veut futuriste et ergonomique, sans pour autant que les écrans ne soient omniprésents. La tablette centrale de 15,1 pouces se montre d’ailleurs très pratique d’utilisation et sait se faire oublier lorsqu’elle n’est pas utilisée. Les volumes sont également au rendez-vous : l’espace arrière est digne d’un SUV familial, tandis que le coffre arrière offre jusqu’à 688 litres selon les versions. Sans oublier le petit coffre avant de 46 litres, bien pratique pour ranger le câble de recharge.
L’Eletre prend le virage de l’électrique
Autre virage opéré par la marque anglaise : la Lotus Eletre n’est disponible qu’en 100 % électrique. Et question performances, le contrat semble rempli puisque le SUV promet jusqu’à 600 kilomètres d’autonomie dans ses deux versions de base (Eletre et Eletre S) grâce à sa batterie nickel-manganèse-cobalt (NMC) de 112 kWh. Des versions développant une puissance de 603 chevaux et un couple maximal de 710 Nm, dont la vitesse de pointe est de 258 km/h et réalisant le 0 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes.
Pour des sensations plus fortes encore, il est même possible d’opter pour la déclinaison ultra-sportive : la Lotus Eletre R. Avec sa puissance impressionnante de 905 chevaux, elle peut atteindre les 265 km/h et boucler le 0 à 100 km/h en moins de 3 petites secondes. Quel que soit le modèle, le SUV britannique peut être rechargé en seulement 20 minutes sur une borne de 420 kW, tandis qu’il faut compter près de 6 heures sur une borne de 22 kW.
Seul bémol, la crainte que l’autonomie réelle du SUV ne soit pas à la hauteur, notamment en raison de son poids. Affichant plus de 2,5 tonnes sur la balance, la Lotus Eletre pourrait d’ailleurs être concernée par le futur malus au poids si celui-ci venait à toucher les véhicules électriques. Sa consommation est également démesurée : 21,4 kWh/100 km, voire même plus de 28 kWh/100 km pour la version sportive. Pour compenser, le constructeur anglais n’a toutefois pas lésiné : des lignes ultradynamiques, l’aileron arrière réglable, la calandre qui peut être refermée ou encore la très forte capacité de charge acceptée par la batterie. Lotus investigue également plusieurs pistes pour simplifier la recharge, comme un partenariat avec un fournisseur de cartes de recharge, le développement d’un planificateur d’itinéraire avec réglage automatique de la batterie ou encore la création d’une fonction de reconnaissance entre le point de charge et le véhicule.
Très chère Lotus Eletre
Sans grande surprise, les performances du SUV sont de très haut vol. En plus de proposer plusieurs modes de conduite et de régénération, la Lotus Eletre embarque deux moteurs synchrones à aimants permanents offrant des sensations dignes des meilleures sportives. Ajoutez à cela de nombreux systèmes d’aides à la conduite (17 lidars, caméras et radars de série) et la possibilité d’utiliser le niveau 4 de conduite autonome (pas encore autorisé en France), vous obtenez un véhicule très haut de gamme.
Bien que Lotus vise désormais le grand public selon ses dires, les tarifs d’appel sont encore très élevés. Comptez près de 97 000 € pour la version de base, tandis que les déclinaisons Eletre S et Eletre R s’affichent respectivement à 122 000 et 152 000 €. La gamme de prix reste malgré tout raisonnable au vu de la concurrence, à l’image de la Mercedes EQS SUV de 544 chevaux proposée pour sa part à partir de 167 000 €.