Mai 2020 : les tendances du marché automobile

Écrit par La rédaction le 12 mai 2020
Mai 2020 : les tendances du marché automobile

Les différents scénarios de sortie de crise pour le secteur automobile

Le secteur automobile, hautement stratégique pour la croissance française (10% du PIB), subit la crise actuelle de plein fouet. Ses performances sont directement corrélées à la dynamique économique globale et l’arrêt de la production pourrait s’avérer fatal pour certains acteurs.

À court et moyen terme, il est raisonnable de s’attendre à une chute des ventes sur le marché du véhicule neuf, ces achats étant repoussés dans le temps par les consommateurs en période de crise, en particulier sur les véhicules haut de gamme. Les recettes liées à la maintenance des véhicules (partie significative de la marge des acteurs du secteur) seront également particulièrement impactées, puisque que le confinement provoque un arrêt quasi total de la circulation.

Le marché des véhicules d’occasion pourrait quant à lui subir un enrayement potentiel de l’offre et de la demande. Si la baisse du pouvoir d’achat et l’incertitude sur la perspective économique pousseront les consommateurs à se diriger vers l’occasion, les transferts de véhicules vers ce marché s’interrompront, limitant ainsi l’offre disponible.

On peut anticiper de nombreuses autres conséquences, et ce, tout au long de la chaîne de valeur. Tout d’abord des pertes chez les acteurs avec des réseaux internationaux provoquera des effets de hausse des prix chez les spécialistes du haut de gamme (ex. options chères chez Faurecia), une accélération du mouvement de consolidation des dealers en Europe, une offre de véhicules qui mettra du temps à revenir à la normale (même scénario qu’en 2008 ou la remise en route progressive de la chaîne de production limita la disponibilité de certaines options et imposa aux constructeurs de faire des paris sur des modèles types) ainsi qu’une perte de vitesse potentielle sur le développement du parc de véhicules électriques.

Néanmoins avec l’impact de cette crise sanitaire, les mentalités ont changées. La manière de vivre française va évoluer, en effet selon une étude IPSOS suite à un confinement une population chercherait à éviter les transports en commun et privilégierait l’utilisation de vélo, auto ou moto. De plus deuxième facteurs optimistes pour le secteur automobile français : les vacances estivales. L’ensemble de la population française, ne pouvant pas quitter le territoire cet été, réservera ses vacances en France. Avec les trains, avions qui ne seront pas opérationnels et une volonté de ne pas prendre les transports en commun les voitures seront le principal moyen de locomotion des français pour cet été.

Covid-19 : les véhicules commerciaux en très forte baisse

Après les véhicules légers, l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) vient de publier les chiffres des ventes de véhicules commerciaux en mars dernier, soit une baisse de 47,3 % au sein de l’Union européenne par rapport au même mois de l’année passée. Un recul dû en toute logique à la fermeture des concessions du fait de l’épidémie de covid-19. Et ce repli concerne tous les grands marchés du continent : Italie (- 66,1 %), Espagne (- 64,4 %) et France (- 63,1 %).

Sur le segment des VUL (moins de 3,5 t), la baisse se chiffre à – 49,8 %, soit 83 141 immatriculations en mars dernier, contre 165 455 en mars 2019. Les plus fortes baisses ont concerné l’Italie (- 71,2 %) et l’Espagne (67,2 %). Sur le premier trimestre à l’échelle européenne, le recul a atteint – 23,1%.

Du côté des VU de plus de 3,5 t, le recul s’est élevé à 35,6 % en mars, avec – 49,3 % en France, – 33,5 % en Italie, – 30,8 % en Espagne et – 27,6 % en Allemagne. Sur le premier trimestre de l’année, le repli a atteint – 24,8 %, soit 66 376 immatriculations.

Sur le segment des poids lourds (plus de 16 t), le marché s’est replié de 38,0 % en mars, soit le neuvième mois consécutif de recul. La baisse est de 50,2 % pour la France. Sur le premier trimestre, à l’échelle européenne, le recul a atteint – 26,9 %, soit 54 168 immatriculations, avec ces chiffres pour les principaux marchés : – 27,7 % pour la France et – 25,9 % pour l’Allemagne.

Enfin, pour les bus et les cars, le recul a atteint – 37,1 % en mars, à 1 905 immatriculations enregistrées. Au premier trimestre, la baisse s’est élevée à – 10,3 %, avec un total de 7 637 immatriculations.

Confinement : réclamer une baisse de l’assurance auto ou moto

Comme le précise UFC-Que Choisir, en cette période de confinement, un article du code des assurances permet de réclamer une baisse de l’assurance auto ou moto.

Dans un document publié notamment sur son site Internet, l’UFC-Que Choisir demande au Ministre de l’Economie et des Finances « d’imposer aux assureurs automobiles de rétrocéder leurs économies liées au confinement par une baisse des primes permettant de conforter le budget des ménages ».

Dans les faits, la réduction des cotisations s’élèverait à 2,2 milliards d’euros, ce qui représente, toujours selon l’UFC-Que Choisir, une baisse de 50 euros par voiture et de 29 euros par moto. Si certaines compagnies d’assurance comme la Matmut semblent avoir déjà pris les devants, pour d’autres ce n’est pas encore le cas.

Alors, si une compagnie d’assurance ne fait toujours le nécessaire dans ce sens, l’UFC-Que Choisir met à disposition une lettre type de « Demande de diminution du montant de la prime d’assurance auto en raison du confinement », un document à envoyer à l’assureur en recommandé avec accusé de réception.

CO2 : le bilan carbone d’une auto électrique VS thermique

Les véhicules électriques et les véhicules thermiques ne se distinguent pas que par leur empreinte environnementale. A segment égal, un véhicule électrique est plus coûteux qu’un véhicule thermique, mais il peut devenir avantageux grâce au bonus écologique de 6 000 €. Ce dernier va cependant être réduit en 2021, à 5 000 €. Le prix des batteries lithium-ion est amené à baisser à l’horizon 2023.

Dans l’utilisation au quotidien, la recharge d’un véhicule électrique demande un budget plus faible que les pleins à la pompe, même si certaines bornes de recharge ont augmenté leurs tarifs. Des frais peuvent aussi s’ajouter, notamment pour l’installation d’une borne de recharge à domicile, à moins qu’on ne charge sa voiture électrique sur un lampadaire parisien !

Côté entretien, le véhicule électrique est moins coûteux. Un moteur thermique demande un plus grand entretien. Le véhicule électrique préserve aussi ses freins, grâce à la récupération d’énergie.

Partager cet article