La fin de la voiture populaire ?
Le 31 décembre prochain, la concession Renault de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, fermera ses portes. Une fermeture qui serait passée inaperçue si Renault ne l’avait pas justifiée par « la population à faibles revenus » qui habite aux alentours de la concession, mettant en exergue une tendance qui se généralise dans l’automobile : la voiture (re)devient un objet « de riches ».
En soi, que Renault ferme sa concession est un acte banal. Beaucoup d’autres sites connaissent malheureusement le même sort chaque jour en France. Mais lors d’une présentation devant le comité social et économique de l’entreprise, la marque aurait justifié sa décision par le voisinage de l’établissement jugé « d’une population à faibles revenus par foyer, inférieurs à la moyenne nationale ». Un facteur qui n’a pas été le seul à peser dans la décision puisque le constructeur évoque également sa situation au cœur « des zones de trafic et de non-droit qui sont clairement défavorables à nos activités ». Si la communication de la marque a entretemps reconnu une formulation maladroite, le constat est là : la voiture n’est plus accessible à tous. Et ce n’est pas prêt de changer.
Adieu la voiture populaire ?
Qu’il semble loin le temps où les constructeurs se battaient pour mettre la voiture à la portée de tous. Les 4CV puis 4L chez Renault, la 2CV chez Citroën, la Panda chez Fiat ou encore la Coccinelle chez Volkswagen sont témoins de cette époque. Et aujourd’hui à l’exception de l’italienne, les autres constructeurs ont abandonné les segments des plus petites voitures (ou sont en passe de le faire), jugés pas assez rentables. Cette rentabilité que cherchent tant les constructeurs est en outre mise à mal par les investissements colossaux réclamés par la transition électrique, qui risque bien de rendre la voiture encore moins accessible demain.
Les voitures électriques sont chères
Quelques exemples valent mieux qu’un long discours. Pour rester chez Renault, une Twingo de base est disponible à partir de 15 750€, son homologue électrique démarre à 23 650€. Près de 8 000€ d’écart entre les deux, heureusement compensé en partie par la prime à l’achat d’une voiture électrique. Et pour les familles, le constat est pire encore. Une Mégane essence coûte 28 800€. La nouvelle Megane E-TECH qui « en prend la relève sans vraiment en prendre la relève » en demande 9 000 de plus (37 200€). Et les électriques ne sont pas les seules concernées. Même Dacia, qui fait figure d’exception dans le paysage auto avec ses prix cassés, n’est épargnée par une hausse des prix : la citadine électrique Spring a pris 2 300€ en un an, tandis que le tarif du tout nouveau break Jogger lancé en début d’année a déjà augmenté de 1 000€.
Et ce n’est qu’un début selon Denis Le Vot, PDG de Dacia, qui affirme que demain, la nouvelle norme environnementale Euro 7 va accentuer la hausse de prix. La voiture neuve « pas chère » semble donc bel et bien appartenir au passé.
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