Incivilités sur la route : un véritable sport national !
Les incivilités sur la route concernent 80 % des Français. Un chiffre très élevé, et d’après certaines réponses des sondés, la tendance ne risque malheureusement pas de s’inverser de sitôt.
Du 26 au 27 janvier 2022, OpinionWay a mené une étude en ligne auprès de 1 028 personnes de tous âges, sexes, conditions sociales et habitant de la petite commune rurale à la grande ville de plus de 100 000 habitants. D’emblée, les chiffres interpellent : 80 % des sondés avouent avoir subi des incivilités sur la route.
Les automobilistes « en tête »
Sans surprise, les plus mal lotis sont les deux roues motorisés (83 %) et les automobilistes (82 %). Cela dit, les cyclistes ne sont pas loin derrière (76 %), tandis que les piétons et utilisateurs de trottinette sont à respectivement 64 et 62 %. Dans 84 % des cas, ces incivilités sont le fait d’utilisateurs de véhicules motorisés, dont très majoritairement des automobilistes (74 %). Les motards, utilisateurs de trottinette et cyclistes ne représentent que 28 %, 25 % et 20 %. À l’image de ceux qu’on appelle communément des « rageux » sur les réseaux sociaux, cachés derrière un pseudo et leur écran, il semble donc qu’un habitacle fermé augmente très nettement la témérité de certains comparativement au fait d’être à l’air libre, même casqué.
Un comportement potentiellement dangereux
Le plus regrettable est que 45 % des incivilités sont considérées comme constituant un comportement dangereux : queue de poisson, freinage brutal, coups de volant, etc. Bref, on parle ici de comportements susceptibles de conduire à un accident, avec des dégâts matériels, voire dans le pire des cas des dommages corporels. Moins violents, mais néanmoins très peu distingués, les gestes d’impatience, coups de klaxon et autres gestes obscènes sont observés à respectivement 34 %, 30 % et 29 %.
Peu de passages à l’acte
La « bonne » nouvelle, c’est que les propos misogynes ou sexistes et les comportements agressifs ne représentent que 5 et 2 %. 36 % avouent rester calmes, et si cela les rend nerveux, 16 % préfèrent ne pas surenchérir. 3 % des sondés présentent même des excuses pour ne pas envenimer la situation.
Les raisons des incivilités
Pour 54 % des personnes interrogées, les raisons de ces incivilités sont un manque d’éducation (54 %), un empressement (42 %) et le stress (41 %), le tout entraînant de l’énervement (45 %) du stress (33 %) ou encore de la sidération (26 %). Quoi qu’il en soit, les incivilités entraînent des conséquences dans 86 % des cas.
La faute des autres !
Pour 64 % des personnes interrogées, faire preuve d’incivilité n’empêche pas d’être vigilant, et dans 46 %, la faute en incombe toujours aux autres. C’est d’autant plus dommage que dans 57 % des cas, ce type de comportement entraîne une peur des autres usagers de la route (57 %), voire de la panique (39 %). Ces chiffres témoignent malheureusement du fait que la violence sur les routes ne semble pas près de s’estomper…