On a testé la Ford Mustang V8 2016
Nous avons eu la chance de dompter une Muscle Car enfin commercialisée en France et en Europe : la Ford Mustang Fastback V8 GT. Dans le sombre parking, on a ouvert à distance, en pressant sur la clef, la star de cinéma : automatiquement, le logo s’est mis à se refléter sur le sol, un cheval au galop étincelant projeté par les rétroviseurs apparaissait juste en dessous de la portière, comme une invitation à venir chevaucher ses 421 chevaux.
Dehors, Paris n’était qu’un cachot humide avec des barreaux de pluie qui tombait sur le long et large capot de la Mustang. Peu importe : un mode spécial de conduite neige et pluie permet de dompter la bête sauvage dans les situations les plus précaires. Nous voilà partis en direction de la Province, un son merveilleux résonnant autour de la Muscle Car. Le V8 5.0 « Coyote » (oui, c’est son petit nom !) émet le bruit caractéristique des belles Américaines qui ont bercé nos rêves d’enfant. Tous les regards se tournaient sur notre monture peinte en anthracite, tirant très légèrement sur l’olive (coloris Guard).
Le moteur affiche une fiche technique plutôt moderne : il reçoit un bloc et une culasse en aluminium, quatre arbres à cames en tête avec un calage variable côté admission, ainsi que des volets dans les tubulures d’admission afin d’augmenter les turbulences à bas régimes, gages d’un mélange air/carburant plus homogène et donc d’émissions réduites. Malgré ces efforts, la Mustang GT écope d’un super-malus de 8 000 € qui vient sérieusement saler l’addition. C’est pour cette raison que Ford propose également une version 4 cylindres 2.3 EcoBoost de 317 ch, qui se « contente » d’une pénalité de 3 000 €. Les deux moteurs sont associés au choix à des boîtes mécaniques ou automatiques (comme notre modèle d’essai) à 6 rapports. Dès les premiers kilomètres, nous avons trouvé beaucoup de plaisir à cruiser. Mais aussi à accélérer. Les suspensions sont assez fermes et il vaut mieux appuyer sur la pédale d’accélération roues droites pour ne pas partir en drift. Malgré ses 1 700 kg à vide, la Mustang Fastback a faim de vitesse. Elle fait aussi bien que la Porsche 911 Carrera en passant du 0 à 100 km/h en 4.8 secondes. Niveau freinage, pas d’inquiétude : les gros étriers jouent parfaitement leur rôle. À noter que la Mustang V8 offre un « launch control » (elle régule elle-même gaz et répartition du couple à l’arrière pour faciliter le démarrage) et même le système Line Lock, qui facilitera la réalisation du « burn » obligatoire pour échauffer les pneus arrière avant toute course de drag. L’Amérique, la vraie !
Ford Mustang 2016 : un sacré caractère !
Vous allez nous dire que, comme toutes les Américaines, la Mustang est moins douée en virage qu’en ligne droite ? Ce n’est pas le cas de cette dernière génération qui possède un joker : un essieu arrière à roues indépendantes, marquant enfin l’entrée de la « Pony Car » dans le XXIe siècle ! En effet, les versions européennes reçoivent de série le GT Performance Pack, qui regroupe des ressorts, amortisseurs et barres antiroulis spécifiques, des pneus arrière plus larges et des freins renforcés. Du coup, la Ford Mustang maîtrise efficacement son roulis et ne se désunit pas en virage.
Les passagers assis aux deux places arrière n’ont qu’à bien se tenir. De toute façon, ils sont sacrément calés dans leurs sièges profonds. La Mustang fait la joie des enfants qui ressentent automatiquement les prodigieuses accélérations dans leur dos. Partir en vacances ? Pourquoi pas : le coffre de la belle bête est plutôt spacieux.
Bilan après trois journées passées à son volant : la banane jusqu’aux oreilles. Mais aussi une consommation dépassant les 20 l de SP95. Nous avons décidé de cruiser et avons alors été sidéré par la rondeur époustouflante du moteur à bas régimes. La consommation est redescendue rapidement pour se stabiliser autour de 15 litres. Cet appétit d’essence n’a alors rien de déraisonnable.
Proposée à partir de 42 000 € (44 000 € pour la version cabriolet), cette Mustang GT n’a tout simplement aucune concurrente capable de rivaliser dans cette gamme de tarif. Pour une puissance identique il faut compter le double. Ainsi, une BMW M4 Coupé de 431 ch réclame un chèque de 85 300 € et pour repartir au volant d’une Mercedes-AMG C 63 Coupé, il faut débourser au préalable 94 100 €.
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