Dans l’Indre, on teste les transports en commun autonomes… à la campagne !
Dans l’Indre, plusieurs communes rurales expérimentent jusqu’à la fin de l’année un service de navettes autonomes visant à améliorer la mobilité dans les campagnes. Un vrai progrès, ou le sacrifice annoncé des chauffeurs professionnels ?
La conduite autonome, on en parle beaucoup, surtout en ce qui concerne les voitures particulières. Mais les transports en commun ne sont pas en reste. À ce propos, bonne nouvelle, c’est une start-up française, Milla, qui est à la base d’une expérimentation.
Un minibus classique, à première vue
La navette rose, bleue et verte s’apparente à un minibus classique, mais elle ne dépasse pas les 50 km/h et se passe de conducteur… ou presque. Pour des raisons de sécurité, un « opérateur » est installé derrière le volant, paré à reprendre la main dans certaines circonstances, comme dépasser un véhicule mal garé. De Mézières-en-Brenne à Martizay, en passant par Paulnay et Azay-le-Ferron, 4 arrêts sont prévus sur le trajet de 17 km parcouru en 36 minutes.
Un investissement de 800 000 € !
Gratuit pour les usagers, le service, en place jusqu’au 31 décembre, a coûté près de 800 000 € ! L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) y a contribué à moitié, dans le cadre du programme Expérimentations navettes autonomes (ENA).
« On ne cherche pas une expérimentation technique mais plutôt sociétale », explique Jean-Bernard Constant, responsable numérique à la communauté de communes Cœur de Brenne. « Il y a 150 expérimentations en France, mais très peu en zones rurales. Et autant de kilomètres sur voie ouverte, c’est une première mondiale. Cela permet aussi aussi d’étudier tous les problèmes techniques qu’on n’a pas en ville », ajoute-t-il. Par exemple, comment gérer les herbes hautes qui poussent et peuvent gêner les capteurs laser du véhicule ou comment se comporterface à un sanglier qui déciderait de traverser la route ?
De possibles économies, aussi
Le maire de Paulnay, Sébastien Lalange, par ailleurs vice-président de Cœur de Brenne, voit quant à lui cette expérimentation avec l’œil du comptable. Car si la navette autonome pourrait constituer une solution pour la mobilité en milieu rural, « On sait bien que ce qui coûte dans le transport, c’est celui qui conduit. En l’absence de conducteur, la mobilité devient possible financièrement. Ça peut être l’avenir pour des raisons très clairement financières », estime-t-il.
Et Jean-Bernard Contant d’embrayer : « L’étape suivante, c’est que l’opérateur derrière le volant soit derrière un écran et gère plusieurs navettes. Là on aura une vraie logique de développement territorial d’avenir. » Il va même plus loin : « D’ici quelques années, on pourrait imaginer une flotte de véhicules plus petits qui iront, à la demande, chercher les personnes pour les emmener à leur rendez-vous ou faire les courses. »
Bref, pour les élus locaux, si la conduite autonome se profile comme l’avenir de la mobilité, elle semble surtout constituer une excellente occasion de réduire les couts salariaux. Pas sûr que les chauffeurs d’autocars et de taxis voient la conduite automatisée du même œil.
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