Les automobilistes ont peur la nuit
Les efforts des constructeurs, et surtout de leurs équipementiers, sont énormes. Les optiques de nos voitures sont de plus en plus performants. En parallèle, le marquage des chaussés a fait des progrès. Mais rien n’y fait. Selon un sondage concocté par l’assureur Allianz, 54% des automobilistes ont peur de rouler la nuit. Un chiffre surprenant, mais sa ventilation l’est plus encore. Car on se dit que les plus craintifs sont les personnes âgées dont la vue baisse. Et si les plus de 65 ans redoutent l’exercice pour 65% d’entre eux, les jeunes ne sont pas pour autant les moins craintifs. Les 18-24 ans sont 54% à craindre l’obscurité. Un manque d’expérience pour les uns et une baisse des acuités visuels pour les autres : tout le monde broie du noir.
Toujours est-il que tout ce petit monde redoute par dessus tout la découverte inopinée d’un piéton sur le bord d’une route la nuit. Si ces derniers n’ont pas été sondés, d’autres usagers vulnérables l’ont été. Les motards comme les cyclistes avouent que, pour 40% d’entre eux, ils ont été confrontés à une situation dangereuse liée à un manque de visibilité. Au-delà de la simple crainte qu’inspire la conduite nocturne – un usage qui va s’intensifier avec le passage à l’heure d’hiver – cette enquête pose un problème de sécurité routière puisque 43% des tués sur la route le sont à la nuit tombée, alors le trafic est diurne à 90%. Quelles sont les solutions envisageables pour y remédier ? Améliorer encore les optiques des voitures et les infrastructures ? Éclairer les routes, alors que la Belgique a renoncé à illuminer ses autoroutes ? La solution vraiment efficace devra attendre quelques années. Le temps que les voitures autonomes soient totalement au point. Leurs capteurs, eux, n’auront pas peur de la nuit.