Payez avec votre empreinte digitale depuis votre Mercedes

À partir de 2022, les conducteurs Mercedes pourront payer divers achats depuis leur véhicule à l’aide de leur empreinte digitale. Développée par Visa, la technologie entend surfer sur la vague annoncée du paiement embarqué. Alors, innovation ou simple gadget ?

Tesla et Hyundai : précurseurs de la reconnaissance digitale

Alors que la reconnaissance digitale est désormais une évidence dans l’univers de la téléphonie, notamment pour déverrouiller les Smartphones ou autoriser un paiement, la technologie n’en est encore qu’à ses prémices dans le monde automobile. Une fois encore, c’est Tesla qui a fait office de précurseur. En 2017, le constructeur américain a en effet mis à jour son application mobile afin de permettre son ouverture à l’aide d’une empreinte digitale. Le Smartphone, ainsi transformé en clé virtuel, permet depuis de déverrouiller et de démarrer la voiture du bout des doigts, y compris si le conducteur n’a pas la clé physique avec lui. À condition toutefois que le téléphone et la Tesla Model S ou X par exemple captent tous deux Internet.

En 2019, ce fut au tour de Hyundai Motor Group de s’emparer de la technologie. Cette année-là, le constructeur sud-coréen a en effet annoncé le lancement d’un double lecteur d’empreinte digitale sur son futur Santa Fe. Le premier, situé sur la portière, permet d’ouvrir la voiture. Le second, positionné sur le bouton de démarrage, permet de démarrer le véhicule. Grâce à cette innovation, réservée au marché chinois initialement, le Hyundai Santa Fe peut enregistrer plusieurs empreintes et, par conséquent, plusieurs conducteurs différents. L’intérêt ? Paramétrer automatiquement certains aspects du SUV en fonction de la personne qui le conduit : position du siège, ajustement des rétroviseurs, choix de la musique ou encore sélection d’un mode de conduite.

Mercedes mise sur le paiement par empreinte digitale

Depuis ces rares innovations, la technologie d’accès par identification biométrique ne s’est pas démocratisée dans nos voitures. Mercedes compte pourtant bien la relancer. Début novembre, le constructeur a annoncé que les nouvelles Classe C, Classe S et EQS disposeront du paiement par empreinte digitale à compter du printemps 2022. Pour cela, il suffira de poser son doigt sur l’écran tactile afin de valider une transaction, celui-ci étant équipé du système Cloud Token Framework développé par Visa. Cette fonctionnalité va ainsi étoffer Mercedes pay, le système permettant déjà d’acheter des produits et services directement depuis la voiture.

Réservée dans un premier temps aux clients allemands et britanniques, la technologie repose sur un capteur d’empreintes digitales. Lorsque le conducteur pose son doigt sur une zone spécifique, il peut valider ses achats réalisés via le système d’infotainment. Bien que le constructeur n’ait pas apporté de précisions sur le sujet, tout laisse à croire que cette fonctionnalité pourra – à terme – permettre le paiement de musiques, d’applications, d’options présentes au catalogue ou encore de certains achats plus pratiques lorsque l’infrastructure le permet (parking, recharge électrique, etc.). Notons cependant que, pour des raisons de sécurité évidente, la validation de l’achat nécessitera une authentification à deux facteurs. Pour cela, le conducteur pourra, par exemple, utiliser son empreinte digitale et avoir un appareil connecté sur lui (un Smartphone par exemple) ou saisir un mot de passe.

Le commerce digital embarqué comme objectif à court terme

Chez Mercedes, on est convaincu que le paiement par empreinte digitale est loin d’être un simple gadget. Les chiffres semblent d’ailleurs lui donner raison puisque, d’ici 2023, le nombre de voitures connectées devrait être supérieur à 352 millions à l’échelle de la planète (1). Selon l’entreprise américaine de télécommunication Juniper, les paiements embarqués représenteront même 86 milliards de dollars à l’horizon 2025 (2).

Si le chiffre semble disproportionné à l’heure actuelle, l’avenir pourrait effectivement être au paiement embarqué. En effet, certains services innovants sont susceptibles de favoriser le développement de nouvelles techniques de paiement. À titre d’exemple, la technologie pourrait s’avérer utile pour payer :

• la recharge de sa voiture électrique, une énergie qui deviendra incontournable à très court terme ;
• la location d’un véhicule en autopartage ;
• un stationnement connecté, sans avoir besoin de sortir de son véhicule ;
• ou encore une course en taxi autonome, bien que l’avenir de la voiture autonome soit plus incertain que jamais.

Sources :

(1) Connected véhicule trend radar 2 – Capgemini Invent – 2020

(2) In-vehicle payments : Resolving fragmentation – Juniper – 2020

CE QU’IL FAUT RETENIR

• La reconnaissance digitale était, pour l’heure, principalement utilisée pour déverrouiller et démarrer les véhicules.
• Permettant déjà l’achat de biens et de services directement depuis l’habitacle, les voitures Mercedes vont proposer un paiement par empreinte digitale en 2022.
• Le paiement embarqué devrait représenter un volume de transactions de 86 milliards de dollars d’ici 2025.

LE POINT DE VUE DE LAURIE

« À l’heure actuelle, le paiement embarqué – a fortiori par empreinte digitale – semble pour le moins accessoire. Il pourrait toutefois rapidement devenir une évidence, notamment face aux évolutions du secteur (véhicules électriques, autopartage, etc.) et aux attentes toujours plus fortes des clients « luxe ». »