Comment bien préparer sa voiture pour le contrôle technique ?
En France, tous les véhicules de moins de 3,5 tonnes sont soumis à un contrôle technique périodique obligatoire. Cette vérification est importante et primordiale pour assurer une sécurité maximale sur nos routes. Le défaut de contrôle technique vous expose d’ailleurs à des sanctions lors d’un contrôle par les forces de l’ordre.
Obligatoire pour les véhicules légers comme pour les véhicules lourds, le contrôle technique automobile est un examen des organes essentiels du véhicule effectué sans démontage. Il permet d’identifier les défaillances susceptibles de porter atteinte à la sécurité des usagers de la route et à l’environnement. Ce contrôle est réalisé dans des centres de contrôle par des contrôleurs techniques agréés par les préfets de département. La périodicité et le contenu de ce contrôle dépendent du type de véhicule.
Rappelons qu’en mai 2018, le contrôle technique a connu quelques évolutions. Depuis lors, 610 défaillances sont désormais constatables sur 133 points de contrôle (au lieu de 459 défaillances constatables sur 123 points de contrôle auparavant), tandis que les défaillances relevées sont désormais classifiées en trois catégories au lieu de deux. Nous y reviendrons plus loin.
Notons aussi qu’en cas de contrôle par la police ou la gendarmerie, être en défaut de contrôle technique vous expose à une amende de 135 € et à l’immobilisation de votre véhicule. Une fiche de circulation provisoire est alors attribuée pour une période de 7 jours pendant laquelle vous aurez pour obligation de remettre votre véhicule aux normes.
Le contrôle technique des véhicules d’occasion
A partir de quand mon véhicule doit-il passer au contrôle technique ? Les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers doivent passer au contrôle technique au plus tard 4 ans après leur première immatriculation. Ce contrôle doit être réalisé durant la période de 6 mois précédant l’expiration du délai de 4 ans. Le contrôle technique doit ensuite être réalisé dans un centre de contrôle tous les 2 ans.
Les véhicules utilitaires légers sont également soumis à un contrôle des émissions polluantes, à réaliser entre deux contrôles techniques périodiques (au plus tard à la date anniversaire du contrôle technique périodique précédent).
Lors de la vente ou de la cession gratuite d’un véhicule d’occasion, le contrôle technique est obligatoire. Le cas échéant, la vente peut se faire même si des réparations sont nécessaires, à la condition seule que l’acheteur l’accepte. Le certificat de contrôle doit alors dater de moins de 6 mois (ou de moins de 2 mois pour une contre-visite) à la signature du contrat de vente.
En vue d’une future immatriculation par un nouveau propriétaire, un véhicule fait toujours l’objet d’une visite au contrôle technique. Seuls les véhicules neufs et récents de moins de 4 ans n’y sont pas soumis. Notons aussi que si un véhicule est vendu à un professionnel (garage ou concessionnaire automobile), le contrôle n’est pas obligatoire.
Comment se préparer au contrôle technique ?
Nombreux sont les professionnels de l’automobile à proposer un pré-contrôle technique. Il s’agit d’une prestation qui s’apparente à un contrôle technique classique mais n’a aucune valeur légale. C’est un contrôle technique automobile à blanc qui permet d’anticiper une éventuelle contre-visite. En effet, cet examen permet de déceler certains défauts qui pourraient être mentionnés lors du contrôle technique officiel.
Attention toutefois que certaines marques de voitures ont des standards de qualité supérieurs aux normes réglementaires, ce qui peut les amener à relever des « défaillances » qui n’auraient pas été mentionnées lors d’un vrai contrôle technique.
Quelques points à vérifier facilement soi-même
Si pour les opérations les plus délicates il est préférable de faire appel à un professionnel, vous pouvez cependant effectuer vous-même quelques vérifications de base avant visite.
– Vérifiez les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement. En fonction des niveaux relevés, faites l’appoint en utilisant les produits préconisés par le constructeur.
– Vérifiez la pression des pneus (la pression recommandée figure généralement sur le montant central du côté gauche, dans le carnet de bord, ou encore sur la face intérieure de la trappe à carburant) et leur usure. Pour ce faire, si vous n’avez pas de jauge de profondeur, un petit truc tout simple consiste à glisser une pièce de 50 cents dans un creux de la bande de roulement. Si la rainure du pneu arrive au minimum au niveau du 0 de l’inscription « 50 cents », c’est bon. Si ce n’est pas le cas, le pneu a atteint sa limite d’usure, pour rappel, 1,6 mm. Rappelons ici que les pneumatiques d’un même essieu doivent être de marque et de structure similaires.
– Vérifiez que les feux, les clignotants et l’éclairage de la plaque d’immatriculation fonctionnent correctement. En vous plaçant devant un mur sombre, vous pourrez aussi estimer si vos phares avant sont correctement réglés ou si l’un des deux paraît décalé et nécessite un réglage.
– En matière de visibilité, vérifiez aussi l’état de vos balais d’essuie-glace.
– Les ceintures de sécurité doivent être en bon état, attachées, et les sièges solidement fixés à leurs rails.
– Profitez-en pour mettre de l’ordre à bord de votre véhicule et bichonnez-le autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est toujours plus agréable, tant pour vous que pour le contrôleur !
Les 133 points de contrôle
Depuis mai 2018, la liste des points de contrôle est passée de 123 à 133. Nous n’allons pas tous les citer ici. Sachez cependant que ces points de contrôle concernent le système antipollution, le freinage, la direction, la visibilité, l’éclairage et la signalisation, les liaisons au sol, la carrosserie, les équipements, les organes mécaniques et le niveau sonore.
Les défaillances les plus fréquentes
Il existe trois types de défaillances. Tout d’abord les problèmes techniques mineurs. Ces dernières années, ils concernent près de 70 % des voitures présentées au contrôle. Ils ne nécessitent pas de contre-visite et concernent notamment :
– Un mauvais réglage des feux de brouillard
– Une anomalie du dispositif antipollution sans dysfonctionnement important
– Une usure anormale d’un pneumatique
– Des disques de frein légèrement usés
– Un panneau ou un élément de carrosserie endommagé
Viennent ensuite les défaillances majeures (un peu moins de 20 % des cas) qui, elles, nécessitent une contre-visite dans les deux mois. Voici le top 5 des problèmes retrouvés :
– Orientation d’un feu de croisement hors des limites
– Opacité des fumées dépassant la valeur prescrite ou mesures instables
– Pneu gravement endommagé, entaillé ou montage inadapté
– Contrôles impossibles des émissions à l’échappement
– Indicateur d’usure de pneu atteint
Les défaillances critiques, enfin, si elles représentent heureusement moins de 1 % des défaillances décelées, nécessitent cependant une immobilisation de la voiture le jour même. En clair, le véhicule est interdit à la circulation. On retiendra entre autres :
– La carcasse du pneu visible ou endommagée
– Une efficacité du frein de stationnement inférieure à 50 % de la valeur limite
– Une usure excessive des plaquettes de frein
– Le non-fonctionnement des feux de stop
– Une profondeur des sculptures des pneus non conforme
Les résultats du contrôle
Comme indiqué sur le site du Ministère de la Transition écologique, les documents remis à l’issue du contrôle technique sont :
– Le procès-verbal de contrôle, sur lequel figurent les mesures réalisées (émissions polluantes, freinage, éclairage, etc.), les défaillances constatées relevés par le contrôleur et le résultat du contrôle.
– Un timbre, collé sur le certificat d’immatriculation, indiquant notamment le résultat du contrôle (lettre A = résultat favorable, lettre S = résultat défavorable pour défaillances majeures, lettre R = résultat défavorable pour défaillances critiques) et la date de limite de validité du contrôle réalisé. Pour les véhicules concernés, le timbre indique également les informations relatives au contrôle technique complémentaires.
– Une vignette, apposée dans la partie inférieure droite du pare-brise et indiquant notamment l’immatriculation du véhicule et la date de limite de validité du contrôle réalisé.
Si aucune défaillance n’est constatée par le contrôleur, le résultat du contrôle est favorable. En revanche, si une ou plusieurs défaillances sont constatées par le contrôleur, le bilan du contrôle est :
– Favorable, s’il s’agit uniquement de défaillances mineures, n’ayant aucune incidence notable sur la sécurité du véhicule ou sur l’environnement.
– Défavorable pour défaillances majeures, susceptibles de compromettre la sécurité du véhicule, d’avoir une incidence négative sur l’environnement, ou de mettre en danger les autres usagers de la route.
– Défavorable pour défaillances critiques, constituant un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence grave sur l’environnement. Lorsque le résultat est défavorable, le véhicule est soumis à contre-visite. Celle-ci doit être réalisée dans un délai maximum de 2 mois, s’il s’agit d’une voiture particulière ou d’un véhicule utilitaire léger.
La contre-visite
La contre-visite est un deuxième contrôle technique du véhicule qui intervient lorsqu’une ou plusieurs défaillances majeures ou critiques ont été signalées durant le contrôle technique périodique. Elle permet au contrôleur de s’assurer que les réparations demandées ont bien été réalisées et que le véhicule peut continuer à rouler sans présenter de danger possible ou immédiat, pour la sécurité des usagers et pour l’environnement.
Le délai pour faire la contre-visite dans un centre de contrôle est de 2 mois moins 1 jour. Passé ce délai, votre véhicule devra repasser un autre contrôle technique périodique. Vous risquez aussi une amende de 135 € si vous continuez de circuler alors que la date limite de votre contre-visite est dépassée.
Si la contre-visite est défavorable : vous devez effectuer les réparations nécessaires auprès d’un garage et présenter de nouveau le véhicule en contre-visite. A noter qu’un délai supplémentaire de 2 mois est accordé. Précisons enfin que la contre-visite n’est soumise à aucune obligation tarifaire, son prix est librement fixé par les centres.