Faut-il désactiver le Start and Stop ?
Start and Stop : un système efficace ou inutile ?
Malgré les économies de carburant annoncées par les constructeurs, le système Start and Stop est parfois critiqué par les automobilistes. À tort ou à raison, nombreux sont ceux à estimer qu’il est peu agréable à utiliser et qu’il entraîne une surconsommation de carburant en raison des arrêts et redémarrages successifs. Une question se pose donc : faut-il désactiver le Start and Stop ?
Comment fonctionne le Start and Stop ?
Apparu dans les années 1990, avant de se démocratiser à partir de 2010, le système d’arrêt-démarrage automatique est un dispositif d’arrêt automatique du moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt. Aussi appelé « Start and Stop », ce système vise à réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre.
Le fonctionnement du système Start and Stop est relativement simple, bien qu’il puisse varier selon les constructeurs :
- le moteur se met au ralenti en dessous d’une certaine vitesse (6 km/h par exemple) ;
- le moteur se coupe automatiquement dès que le conducteur enfonce la pédale de frein et que le véhicule est à l’arrêt ;
- dès que le conducteur relâche la pédale de frein, le moteur redémarre automatiquement grâce à un alterno-démarreur qui permet de démarrer électriquement le moteur.
Toutefois, le système d’arrêt-démarrage automatique ne s’enclenche que si toutes les conditions sont réunies. Par exemple, il est possible que le moteur ne soit pas coupé si certaines fonctions énergivores sont activées (dégivrage, désembuage, etc.) ou si la température extérieure est trop chaude ou trop froide. De plus, le conducteur peut désactiver volontairement le dispositif s’il le souhaite sur la plupart des véhicules.
Quels sont les avantages du Start and Stop ?
Depuis l’introduction de la norme Euro 5 en 2009, la grande majorité des véhicules dotés d’une boîte de vitesse manuelle ou robotisée sont équipés du système Start and Stop, démocratisé principalement grâce aux équipementiers Valeo et Bosch.
Il faut dire que ce dispositif présente un intérêt principal pour les constructeurs et les automobilistes : limiter la consommation de carburant et les émissions de CO2. À en croire les industriels, le système d’arrêt-démarrage automatique permet – en théorie – de réduire la consommation de carburant entre 6 et 15 %, tout particulièrement en cycle urbain.
Mais le Start and Stop offre également un vrai confort d’usage aux automobilistes. En plus de couper et de redémarrer le moteur automatiquement, sans intervention du conducteur, ce dispositif permet de supprimer les nuisances sonores et les vibrations liées au moteur lorsque celui-ci est à l’arrêt. Un avantage pour les passagers du véhicule, mais aussi pour les autres usagers.
Voir aussi : Les contraintes de la nouvelle norme Euro 7
Quels sont les inconvénients du Start and Stop ?
Malgré cet avantage indéniable, le Start and Stop n’est pas exempt de tout reproche. En premier lieu, ce système n’est réellement efficace qu’en ville et dans les embouteillages. Dans d’autres situations, il ne permet pas véritablement de limiter les émissions de CO2 et la consommation de carburant car le moteur n’a pas suffisamment d’occasions d’être à l’arrêt.
Autre inconvénient, le redémarrage peut s’avérer énergivore si l’arrêt est prolongé et que la température extérieure est faible. En cas de coupure du moteur au-delà de 5 secondes, les émissions polluantes au redémarrage peuvent d’ailleurs compenser partiellement ou intégralement l’absence d’émissions lors de l’arrêt.
Lorsque le moteur est arrêté, les équipements électriques peuvent se montrer moins efficaces, tels que la climatisation et le chauffage. Ces accessoires risquent également d’impacter la capacité de la batterie, tout particulièrement si cette dernière est en mauvais état, si l’arrêt est trop long ou si la température extérieure est trop faible.
Dernier problème : le Start and Stop peut entraîner une usure prématurée des différents organes de démarrage (démarreur, alternateur, batterie, etc.). À force de couper et de redémarrer le véhicule, ces éléments peuvent en effet être sursollicités, entraînant leur dégradation.
Bilan : faut-il utiliser le Start and Stop ?
Comme nous l’avons vu, les conducteurs peuvent volontairement désactiver le système Start and Stop. Une question se pose néanmoins : faut-il le faire ? Tout dépend de la nature de vos trajets : ce dispositif n’est réellement utile que lorsque le trafic est dense et saccadé, tout particulièrement en cycle urbain et dans les bouchons. Dans les autres situations de circulation, le système d’arrêt-démarrage automatique ne présente pas de réel intérêt car il n’est pas amené à se déclencher. Il ne sert toutefois à rien de le désactiver car, justement, il n’a que peu d’occasions de se mettre en marche.
Malgré tout, ce dispositif peut se montrer peu agréable à utiliser. Sur certains modèles de véhicules, le redémarrage peut en effet être abrupt et rugueux, entraînant de secousses inutiles. De plus, il peut impacter le fonctionnement de la climatisation ou de la ventilation. Et malgré le renforcement des organes de démarrage, le Start and Stop est susceptible d’entraîner leur usure prématurée, tout particulièrement sur les véhicules les plus bas de gamme.
Notre avis : vous pouvez laisser le Start and Stop allumé dans la plupart des situations, même si les économies de carburant seront moins mirobolantes que ce qu’annoncent les constructeurs. Sa désactivation n’est pertinente que dans quelques rares cas, tout particulièrement si le système n’est pas très agréable à utiliser.