VW Taigo – Renault Arkana : les SUV coupés démocratisés

Après avoir connu un succès indéniable sur le segment B-SUV avec son petit Captur, et en attendant de voir si l’Austral fera oublier le demi-échec du Kadjar, la recette décalée de l’Arkana semble faire beaucoup d’adeptes, en se hissant dans le Top 10 français. VW a semble-t-il senti la bonne affaire, en lançant en Europe un concurrent direct, le Taigo, initialement né pour d’autres marchés, notamment en Amérique latine.

Le concept : l’habit de SUV-Coupé ne fait pas le sportif

Avec l’Arkana, Renault fait donc mouche. Un succès qui semble assez logique puisque le constructeur s’est inspiré d’une recette qui fonctionne sur le segment premium, avec plus ou moins de bonheur sur le plan stylistique en fonction des modèles. Et bien que le genre rencontre toujours beaucoup de succès, aucun constructeur généraliste n’avait encore franchi le pas, aussi ouvertement que Renault. L’Arkana a un style résolument dynamique, et il en va de même pour le VW Taigo. Mais attention, ligne dynamique ne signifie pas forcément sportivité.

Vêtement de sport Vs Sportswear

Par exemple si quelqu’un porte une veste de moto en cuir parce que c’est stylé, ça ne veut pas forcément dire qu’il ou elle est capable de maîtriser plus qu’une Vespa. De la même manière, tous ceux qui portent des baskets ne se préparent pas au marathon de Paris. D’ailleurs, la plupart des baskets qu’on achète pour le look ne sont pas conçues pour la pratique d’une activité physique. C’est la différence entre vrai vêtement de sport, et sportswear. Donc si le Renault Arkana et le VW Taigo est à classer dans une catégorie, c’est la seconde.

Le design : jolies proportions

Si les 4,56 m de long classent l’Arkana dans le haut du segment C-SUV en termes de dimensions, il ne prend pourtant pas le Kadjar pour base mais bien… le Captur, positionné pourtant à l’échelon inférieur. La partie avant est donc peu ou prou identique à celle de son petit frère, avec cette même signature à LED en forme de C, ainsi que le losange bien en évidence à la pointe du capot. Mais dès le montant de pare-brise, toute la carrosserie est propre à l’Arkana. Son atout séduction est la ligne de toit nettement profilée. Elle se termine sur un hayon arrière à la fois musclé et élégant, où les feux horizontaux sont joints par un bandeau lumineux sur toute la largeur. Et de profil, les designers ont créé des proportions naturelles et équilibrées.

La recette est identique pour le Taigo. Lui aussi est basé sur la plateforme d’un modèle inférieur, en l’occurrence la VW Polo. Puis il y a le design à proprement parler. Sans bousculer les codes assez sages du design de la marque, le Taigo a de l’allure. On aime son regard plein de confiance, encore plus s’il est enrichi de la barre lumineuse qui traverse toute la grille (sur certaines versions). On aime aussi son profil fluide, ses épaules solides et la signature lumineuse de ses blocs optiques arrière. Les proportions sont assez justes, et il faut savoir à ce sujet que le Taigo est un peu plus long et un peu plus bas que le best-seller de la marque T-Roc. Il est donc vraiment plus projeté sur la route. Juste un détail : le design du Taigo n’est vraiment mis en valeur que si on fait preuve d’un peu d’audace dans la couleur. Le rouge et l’orange lui vont bien, alors que le sempiternel gris tend à l’affadir quelque peu.

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Le design

L'Arkana a un style résolument dynamique, et il en va de même pour la VW Taiigo.

La vie à bord : changement d’ambiance

L’habitacle confirme la filiation de l’Arkana avec le Captur, puisque hormis quelques discrètes retouches, le tableau de bord est identique à celui de son petit frère. On retrouve donc cet écran central de 9,3 pouces disposé verticalement qui permet d’accéder à la navigation et à l’ensemble du système multimédia. Le conducteur a également droit à tableau de bord numérique, dont l’affichage peut être personnalisé. À l’arrière, le toit plongeant réduit l’espace disponible au niveau de la tête des passagers arrière, mais ça reste bien suffisant pour des adultes de taille moyenne. Et l’allongement de l’empattement permet de disposer de beaucoup d’espace au niveau des jambes. Côté équipement et confort, rien à redire non plus à cet Arkana. Il dispose de tout l’attirail pour plaire aux familles modernes. On dispose évidemment de la climatisation automatique et en matière de sécurité, l’Arkana peut compter (selon le niveau d’équipement) sur l’assistant de freinage d’urgence, la surveillance des angles morts ou encore les aides au stationnement avant et arrière, le maintien de voie actif permettant de disposer d’une conduite « semi-autonome », etc.

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À bord

L'Arkana dispose de tout l’attirail pour plaire aux familles modernes. À bord du Taigo, l'habitacle est sobre et fonctionnel, dans le plus pur style VW.

VW Taigo : moins cossu pour de meilleurs tarifs

Et comme c’est le cas dans le Renault Arkana, le côté sportif du look extérieur disparait aussi dès qu’on passe à bord du Taigo. L’habitacle est sobre et fonctionnel, dans le plus pur style VW. C’est là aussi qu’on voit que le constructeur a joué serré pour obtenir des tarifs assez compétitifs. En effet, alors qu’il est plus grand que le T-Roc, le Taigo est un peu moins cher sur le marché du neuf (et de l’occasion) à motorisation et équipement comparable.

VW Taigo : l’équipement

Dès la version de base, on a droit à une version simplifiée du Digital Cockpit, et à un système multimédia DAB, sans GPS mais avec fonctions connectées et petit écran 6 pouces. On a aussi une climatisation manuelle et une liste assez complète d’aides à la conduite, mais pas vraiment « la totale », vous verrez pourquoi plus loin. Bref, le Taigo est un véhicule généreux dès la version de base. En contrepartie, il faut accepter des plastiques durs pas vraiment flatteurs, sauf sur le haut de la planche de bord. Reste à dire que le Taigo offre une habitabilité plus qu’honnête, y compris à l’arrière pour des adultes. Son coffre, sans être record, suffit à une petite famille.

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L'habitabilité

L’Arkana et le Taigo le confirment, avec des coffres de volumes comparables, voire supérieurs, à ceux de leurs frères Kadjar et T-Roc.

Le gimmick : les coupés ont du coffre

Dans le monde de la voiture « normale », on sait qu’une carrosserie coupé est forcément synonyme de sens pratique sacrifié, avec des places arrière parfois symboliques et un coffre dans la moyenne si on a de la chance. Dans le monde du SUV, tout est différent. Nous l’avons en effet souvent constaté : les SUV coupés sont évidemment généreux en matière d’espace arrière, mais aussi de coffre. L’Arkana et le Taigo le confirment, avec des coffres de volumes comparables, voire supérieurs, à ceux de leurs frères Kadjar et T-Roc.

Les motorisations : garanti sans odeur de Diesel

Signe des temps, Renault a fait le choix de ne pas proposer de moteurs Diesel sur son Arkana. Seuls deux moteurs essence sont proposés : 1.3l TCE de 140 ou 160 chevaux (ch), qui sont bien sûr tous deux parfaitement polyvalents. Ils peuvent s’intégrer dans la vie de n’importe qui et seront très agréables à l’usage grâce à la boîte auto 7 rapports livrée en série. Ces moteurs sont chapeautés par une motorisation hybride E-Tech de 145 ch, associée à une boîte auto… 10 rapports (!), cela grâce à un schéma assez complexe issu de l’expérience en Formule 1. Bien évidemment, l’hybride est le fer de lance de la gamme Arkana. Non seulement elle représente un surcoût très modéré sur le marché du neuf (peut-être plus important en occasion en raison d’une plus forte demande), mais sa consommation réclame 1l/100 km de moins à l’usage : 4,7 à 4,9l/100 km (CO2 de 105 à 107 gr/km) contre 5,8 à 5,9l/100 km pour les versions à essence.

Le catalogue mécanique du Taigo est un autre indice que sa mission majeure est d’être abordable. Comme Renault, VW ne proposera que de l’essence. D’abord avec le bloc 3 cylindres turbo 1.0 litre en version 95 ch. À considérer uniquement si on recherche les taxes les plus réduites possibles et qu’on n’utilise le véhicule qu’occasionnellement. Ensuite, avec 110 ch, ce bloc est largement plus polyvalent, aussi bien adapté à la vie quotidienne qu’aux départs en vacances. Enfin, le 1.5 TSI 150 ch offre bien sûr plus de performances et d’agrément, sans aller jusqu’au sensationnel. Une palette qui va donc du basique au plutôt énergique. Et non, il n’y aura pas de Diesel, pas d’hybride, ni même de version GNC, alors que le Taigo reprend une plateforme modifiée de la Polo, qui existe en version gaz naturel.

Le comportement routier : le confort plutôt que la sportivité

Renault a beau insister sur la sportivité prétendue de son modèle dans sa communication, à l’usage, c’est surtout la douceur d’utilisation qui domine au volant de l’Arkana. Il n’empêche qu’il se montre vraiment agréable à vivre sur la route. Et c’est paradoxalement le 140 ch qui offre le meilleur compromis. Sa boîte automatique classique lui permet de tirer une meilleure réactivité du moteur, sans être franchement moins performant que le 160 ch. On apprécie par ailleurs la précision et la consistance de la direction, tout comme la possibilité de faire varier la réponse du véhicule selon plusieurs modes de conduite. Et là, on remarque encore que contrairement à ce que laisse penser son appellation, le mode Sport n’apporte pas vraiment plus de dynamisme à la conduite. Donc on se fait une raison, et on apprécie plutôt l’excellent confort des suspensions.

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Sur la route

Chez Renault, la douceur d’utilisation domine au volant de l’Arkana. Pour le Taigo, le moteur est à l’aise avec le poids très contenu du véhicule.

VW Taigo : un comportement routier moins cossu

Pour le Taigo, nous avons essayé le cœur de gamme, à savoir le 1.0 TSI 110 ch, associé à une boîte DSG 7 rapports. Contrairement à Renault, VW ne cherche pas à mettre en avant d’imaginaires prétentions dynamiques du Taigo. Même s’il faut souligner que malgré son apparente modestie, le moteur est franchement à l’aise avec le poids très contenu du véhicule : moins de 1.300 kg. Comme le Français, son atout est donc de plutôt bien soigner le confort, que ce soit avec des sièges franchement agréables, ou un amortissement très bien calibré. Nous avons juste trouvé qu’il aurait mérité une petite touche d’insonorisation en plus, et le Taigo aurait alors vraiment fait jeu égal avec l’Arkana en matière « d’ambiance cossue ». Mais le fait est que l’isolation phonique est l’un des postes auxquels on s’attaque lorsqu’on cherche à produire un véhicule aux tarifs serrés. Quant au comportement général, il est sain, sécurisant et sans prétentions. Si on ne se laisse pas illusionner par le look coupé, et qu’on n’en attend rien de plus, on ne sera pas déçu une seconde.

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