Les groupes automobiles chinois menacent le marché européen : voici pourquoi
La présence massive des groupes chinois au Mondial de l’Automobile à Paris pose de nombreuses questions concernant l’avenir. Les constructeurs européens peuvent-ils faire face à cette offensive ?
À l’heure où le public découvre les nouveautés des constructeurs au Mondial de l’Automobile à Paris (du 18 au 23 octobre 2022), certaines interrogations se posent en coulisses. Les récentes annonces d’Emmanuel Macron sur l’avenir de l’électrique en France ne sont pas au goût de tout le monde. Alors que les groupes chinois investissent le Parc des expositions en grande pompe, certains patrons de l’automobile dénoncent une politique du « tout électrique ». Et si l’arrêt des moteurs thermiques en 2035 n’était pas l’aubaine espérée par la concurrence étrangère, notamment chinoise, qui a « 10 ans d’avance sur les constructeurs européens » selon Carlos Tavares, président du groupe Stellantis ?
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La Chine acteur majeur de l’électrique
Les groupes automobiles chinois l’ont compris, le marché de l’électrique, déjà bien ancré dans leurs industries locales, est en train de prendre de l’ampleur en Europe. La Chine détient déjà plus de 50 % du marché mondial des batteries de véhicules électriques. Et si on ne parle que des cellules pour les batteries, le chiffre grimpe à 70 % ! En résumé, avec pareils chiffres, les constructeurs européens sont fortement dépendants de la Chine pour produire leurs véhicules électriques… Sans parler de la main d’œuvre, moins chère en Chine qu’en Europe.
Des directeurs tirent le frein à main
Certains patrons automobiles dénoncent cette situation intenable et inacceptable pour l’Europe. Directeur Général du groupe Stellantis, Carlos Tavares a insisté sur la contrainte que représente actuellement l’électrique en Europe. En Asie, les coûts de fabrication sont faibles et les prix de véhicules électriques abordables. En laissant la porte ouverte aux constructeurs chinois qui proposent des véhicules bien moins chers, l’Europe risque donc de tuer sa propre industrie automobile. Selon Carlos Tavares, la transition énergétique en Europe est trop rapide. « La décision qui a été prise de ne vendre que des électriques en 2035 a des conséquences sociales pas gérables. Proposer des voitures à moins de 20 000 € (hors bonus) dans les trois à cinq prochaines années est improbable. Cela signifie que la classe moyenne n’a pas les finances pour acheter un véhicule électrique. On crée donc des fractures sociales importantes. » a souligné M. Tavares.
L’Europe enlève aux citoyens un accès à la mobilité
Si plusieurs marques occidentales ont refusé le rendez-vous parisien, certaines marques asiatiques en profitent pour gagner en notoriété. 19 % des voitures électriques vendues en Europe sont déjà fabriquées en Chine. C’est le cas de la Dacia Spring par exemple. L’arrivée de nouvelles marques comme BYD ou Wey, avec des modèles électrifiés peu chers à forte autonomie va peut-être faire réfléchir les futurs acheteurs.
Qu’en retenir ? Si l’Europe ne revoit pas sa politique du « tout électrique », les groupes chinois risquent d’enterrer l’industrie automobile européenne.
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