Les voitures allemandes demandent-elles moins d’entretien ?

Les voitures allemandes ont-elles besoin de moins d’entretien ?

À de rares exceptions près, les voitures allemandes sont bien souvent considérées comme plus fiables, demandant ainsi moins d’entretien. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Au-delà de la fréquence de révision et de maintenance, le budget nécessaire à l’entretien constitue une donnée importante. Pour répondre à la question, nous avons donc décidé de nous intéresser à 4 critères : la fiabilité des marques, le prix de la main-d’œuvre, le coût d’entretien global et le prix de revient kilométrique.

1. La fiabilité du constructeur et des modèles

En toute logique, le niveau de fiabilité est un bon indicateur pour évaluer le besoin d’entretien d’un véhicule. Pourtant, si l’on en croit la dernière étude J.D. Power sur le sujet, les constructeurs les plus fiables sont majoritairement asiatiques : Kia arrive en tête, tandis que Hyundai, Toyota et Lexus monopolisent le reste du classement. Au final, seul Porsche parvient à se distinguer parmi les marques allemandes avec « seulement » 162 problèmes constatés pour 100 véhicules.

Un résultat que l’étude réalisée par l’organisation espagnole OCU (Organisation of Consumers and Users) semble confirmer : les constructeurs asiatiques se classant aux 9 premières positions en termes de fiabilité. La première marque allemande la plus fiable ne se positionne qu’à la 15e position, en la présence de Volkswagen (82/100). Viennent ensuite Smart, Mercedes-Benz, BMW, Mini et, un peu plus loin, Audi.

Si l’on s’intéresse aux modèles les plus fiables, le constat est le même. Selon la dernière étude réalisée par l’association de consommateurs italienne AltroConsumo, la citadine (Hyundai i10 III), la familiale (Lexus UX) et le SUV (Lexus NX 1) les plus fiables sont une nouvelle fois asiatiques. Seul l’Audi Q2, dans la catégorie des SUV, parvient à se distinguer en matière de fiabilité. De quoi mettre à mal la réputation des allemandes.

2. Le coût horaire moyen de main-d’œuvre

Au-delà de la fiabilité, le coût est aussi une donnée essentielle pour évaluer le besoin d’entretien d’une voiture. Si l’on en croit le baromètre réalisé par L’Argus depuis 2016, Opel est le seul constructeur allemand à afficher un coût moyen de main-d’œuvre parmi les plus faibles du marché : 96 €/heure. La marque est tout de même loin du trio de tête, composé de Ssangyong (71 €/heure), de Subaru (72 €/heure) et de Dacia (79 €/heure).

À cette rare exception, les constructeurs allemands se montrent les plus gourmands en ce qui concerne le prix de la main-d’œuvre. Pour preuve, Volkswagen se classe 21e (103 €/heure), Audi est 26e (122 €/heure), Mini 28e (126 €/heure), BMW 30e (126 €/heure), Porsche 32e (128 €/heure), tandis que Smart et Mercedes arrivent en dernière position (136 €/heure).

Une raison principale semble l’expliquer : le positionnement premium des marques d’outre-Rhin. À l’exception d’Opel et de Volkswagen, les constructeurs allemands sont nombreux à appliquer des tarifs de main-d’œuvre à la hauteur de leur « image ». Si bien que Porsche, Mercedes ou encore BMW se montrent les plus dispendieux en la matière.

3. Le coût global d’entretien

Outre le tarif moyen de la main-d’œuvre, le coût d’entretien se compose de nombreux postes : la durée d’intervention, la fréquence d’entretien ou encore le prix des pièces. Cette fois, c’est un classement réalisé par Auto Plus qui nous sert de repère en la matière. Le magazine a comparé le coût d’entretien des citadines après 40 000 kilomètres réalisés en 4 ans. À ce petit jeu, la Volkswagen Polo 1.0 TSI 95 est le modèle le moins onéreux (667 € sur 4 ans). Viennent ensuite la Skoba Fabia 1.0 TSI 95 (675 €) et la Seat Ibiza 1.0 Eco TSI 95 (686 €).

Malgré un tarif de main-d’œuvre plus élevé, les allemandes semblent d’ailleurs présenter un coût d’entretien global plus faible. Outre la Polo, la Mini 5 portes One 102 (758 €) et l’Audi A1 Sportback 30 TFSI (707 €) font très bonne figure. Ce qui n’est pas le cas de certains de leurs homologues tricolores. On pense notamment à la Citroën C3 1.2 PureTech 110 (1 676 €), à la Peugeot 208 1.3 PureTech 110 (1 384 €) et à la DS 3 1.2 PureTech 110 Auto (1 276 €).

4. Le prix de revient kilométrique

Bien qu’il prenne en compte d’autres critères que l’entretien courant (achat, financement, assurance, valeur résiduelle sur 5 ans et consommation), le prix de revient kilométrique (PRK) constitue également un indicateur utile. Réalisé par L’Argus, il permet de déterminer le coût d’utilisation moyen d’un véhicule : critère essentiel au moment de choisir un modèle. En matière d’entretien, il intègre notamment la vidange avec filtres, l’entretien de la climatisation et le remplacement des pièces d’usure (échappement, distribution, plaquettes de frein, etc.).

Selon la dernière édition du baromètre, les petites allemandes affichent un PRK limité : Opel Karl 1.0 75 ch (0,43 €/km), Volkswagen up ! Take up ! (0,43 €/km) et Smart Fortwo coupé 71 ch (0,45 €/km) se distinguent. Toutefois, les modèles Dacia font beaucoup mieux avec un PRK oscillant entre 0,33 et 0,40 €/km. A contrario, les voitures allemandes les plus haut de gamme se montrent beaucoup moins économiques à l’usage. C’est tout particulièrement le cas du Porsche Macan (2,52 €/km), de la BMW X4 (2,55 €/km), de la Mercedes GLE (2,55 €/km) ou encore de la Mercedes E (2,56 €/km).

Contrairement aux idées reçues, les modèles allemands ne semblent pas être les meilleurs élèves en matière d’entretien, que ce soit en ce qui concerne la fiabilité ou le budget. Au contraire, ce sont bien les voitures asiatiques et low-cost, Dacia en tête, qui se montrent les plus économiques en la matière. De quoi relativiser l’image dont se targuent nos voisines d’outre-Rhin.

Sources :