Quel est le bilan du Salon de Munich 2023 ?

Le bilan du Salon automobile de Munich 2023

Pour sa seconde édition, le Salon de l’automobile de Munich – digne successeur du Salon de Francfort – a fait le choix de se réinventer en proposant un format inédit. Fréquentation, exposants et organisation : découvrez notre bilan de l’événement.

Un événement réinventé pour sa seconde édition

Depuis les années 2010, les salons automobiles européens connaissent une perte de vitesse sans précédent. Une situation que l’épidémie de Covid-19 n’a fait que renforcer. C’est dans ce contexte que l’IAA Mobility (Internationale Automobil-Ausstellung) – mieux connu sous le nom de Salon de l’automobile de Munich – a souhaité se réinventer. Pour rappel, cet événement remplace le Salon de Francfort depuis 2021 : il est organisé tous les deux ans, en alternance avec le Mondial de Paris.

Pour sa seconde édition, organisée du 5 au 10 septembre 2023, le Salon de l’automobile de Munich a fait le choix de se diviser en deux espaces. Le premier, baptisé Summit, s’adresse principalement aux professionnels : il abrite des halls, des stands d’exposition, ainsi que des lieux de conférences. Le second, intitulé Open Space, se situe dans le centre-ville de la capitale bavaroise. Gratuit, là où le tarif normal du Summit est de 220 €, cet espace permet aux visiteurs « lambdas » de découvrir la majorité des véhicules exposés, mais aussi de profiter de tout le patrimoine munichois.

Un demi-million de visiteurs

Cette nouvelle formule n’est pas exempte d’inconvénients : une bonne organisation était nécessaire si l’on souhaitait profiter des deux espaces. Malgré tout, les organisateurs du Salon de l’automobile de Munich ont confirmé le bilan positif de l’événement puisque plus de 500 000 visiteurs ont été comptabilisés durant les 6 jours. Une croissance non négligeable car, lors de sa première édition, la grande messe allemande de l’automobile n’avait attiré que 400 000 participants. Des chiffres qui étaient d’ailleurs quelque peu biaisés car l’organisation avait à la fois compté les visiteurs physiques et les internautes qui s’étaient connectés sur la plateforme de l’événement.

D’autres éléments confirment le succès de cette nouvelle configuration. Selon les organisateurs, les trois-quarts des visiteurs sont venus pour l’automobile, le reste ayant fait le déplacement pour la micromobilité et le cycle. Or, en 2021, près de la moitié des personnes étaient venus pour le vélo et les formes alternatives de mobilité. Des visiteurs qui semblent d’ailleurs largement satisfaits puisque plus de 90 % de ceux qui ont été interrogés ont jugé le salon « bon » ou « excellent ». Autant de chiffres qui attestent du regain d’intérêt dont bénéficie le Salon de Munich.

Un écho à l’international, malgré de grands absents

L’autre succès de l’événement, c’est son aura à l’international. Pour preuve, 3 700 journalistes accrédités, provenant de plus de 80 pays différents, ont réalisé le déplacement à Munich. Les organisateurs se félicitent d’ailleurs que l’exposition médiatique du salon ait augmenté d’environ 70 % par rapport à la première édition. Il faut dire aussi que la plupart des exposants étaient étrangers : 40 % des constructeurs présents venaient même de Chine. Au total, les 750 marques représentées venaient de 38 pays différents. Tout comme les visiteurs qui, pour leur part, provenaient de 109 pays.

Ce retentissement à l’international n’est toutefois pas sans cacher un élément moins positif : l’absence de très nombreux constructeurs. Si les marques chinoises et les équipementiers étaient présents en nombre, ce n’était pas le cas d’autres grands noms de l’industrie auto. À l’exception d’Opel, aucune marque de Stellantis n’a fait le déplacement. De même que Dacia, Toyota, Nissan, Hyundai ou encore Kia. De quoi relativiser le succès de cette édition. D’autant plus que, à son apogée, le Salon de Francfort accueillait pour sa part plus d’un million de visiteurs.

L’avenir des événements automobiles ?

Malgré un succès indéniable, l’édition 2023 du Salon de l’automobile de Munich laisse un petit goût d’inachevé. La raison : elle semble avoir été davantage pensée pour les professionnels que pour le grand public. Certes, il était possible de réaliser des essais et de découvrir quelques nouveautés. Mais l’ambiance générale faisait plus penser à une exhibition entre équipementiers et constructeurs, lieu propice au réseautage et aux nouveaux partenariats. La question est de savoir si ce type d’événements – entre industriels – pourrait devenir la norme dans un futur proche, notamment dans l’optique de relancer des salons à la peine depuis une dizaine d’années.

On peut également y voir une plus grande différenciation entre les événements automobiles. Si le Salon de Munich se veut la vitrine business des professionnels, d’autres lieux pourraient s’affirmer avec un positionnement différent. C’est le cas par exemple du Salon de Lyon, qui s’est tenu du 28 septembre au 2 octobre dernier, et qui pour sa part se voulait avant tout commercial. De quoi garder espoir dans l’avenir des grandes messes automobiles.

(1) Source : Salon de Munich 2023. Bilan et fréquentation d’une édition réinventée – L’Argus – 2023