Voiture électrique : quelles sont les nouvelles solutions de recharge ?
Les nouvelles solutions de recharge pour véhicule électrique
Dans le cadre du plan Fit for 55, l’Union européenne vient de prendre une décision historique : d’ici 2026, les États membres devront installer des bornes de recharge électriques au moins tous les 60 kilomètres (1). Si le défi semble de taille, il pourrait néanmoins être facilité grâce à plusieurs nouvelles solutions de recharge pour véhicules électriques. Tour d’horizon.
La recharge bidirectionnelle
Déjà proposée par certains industriels, notamment en entreprise ou à domicile, la charge bidirectionnelle repose sur un principe simple : la charge électrique peut circuler dans les deux sens. Comme avec une borne classique, cette technologie permet de recharger la voiture électrique. Mais le courant peut également aller en sens inverse : c’est alors l’énergie stockée dans la batterie du véhicule qui va alimenter le logement. L’énergie peut également être réinjectée dans le réseau. On nomme ces deux technologies V2H (vehicle-to-home) et V2G (vehicle-to-grid).
La recharge bidirectionnelle offre un avantage principal : la possibilité de revendre l’énergie. L’utilisateur peut en effet être rémunéré pour restituer de l’énergie au sein du réseau électrique. Il est d’ailleurs possible de recharger le véhicule durant les heures creuses, avant de revendre l’excédent d’électricité durant les heures pleines pour en dégager un petit pécule.
La charge par induction
Comme pour une brosse à dents électrique ou un Smartphone, la charge par induction auto permet de transférer de l’énergie sans avoir à utiliser de câble, et ce, via l’induction magnétique. Cette technologie, encore peu utilisée pour un usage particulier, peut prendre deux formes différentes.
- La charge statique : le principe consiste à positionner le véhicule au-dessus d’une plaque. Une fois que la bobine de la plaque et celle de la batterie sont alignées, la recharge peut débuter. Son fonctionnement est néanmoins perfectible car il nécessite un parfait alignement de ces deux composants.
- La charge dynamique : elle consiste à placer les émetteurs créant le champ électromagnétique directement sous la route. En théorie, cette technologie permettrait donc aux véhicules de se recharger en roulant. Le coût très élevé de création et d’entretien des infrastructures constitue néanmoins un frein important à son essor.
La recharge mobile
Bien qu’elle ne soit pas foncièrement innovante, la charge mobile peut constituer une alternative aux bornes publiques de recharge pour certains cas d’usage. Son principe est simple : installer d’immenses batteries externes au sein de camionnettes ou de camion afin de livrer l’énergie là où le client est stationné. Cette solution mobile s’adresse principalement aux professionnels ne disposant pas de dispositif de recharge sur site. Mais il peut aussi répondre à un besoin de charge en urgence, notamment si un véhicule est à plat.
Ce service est notamment proposé par l’entreprise française E-GAP. Pour en bénéficier, l’automobiliste doit commander une recharge via une application dédiée : il lui suffit d’indiquer l’emplacement du véhicule et de laisser la trappe de recharge entrouverte. Disponible actuellement à Paris, cette offre devrait bientôt arriver à Lyon et à Bordeaux.
La charge semi-mobile
Certains territoires disposent d’un accès limité aux bornes de recharge en raison d’un faible maillage du réseau. Pour y remédier, certains industriels ont imaginé des stations semi-mobiles à installer en fonction de la demande. Dotées de panneaux photovoltaïques, ces stations fonctionnent à l’énergie solaire et sont donc autosuffisantes : elles n’ont pas besoin de puiser dans le réseau.
C’est notamment l’idée de l’entreprise américaine Yotta Energy. Elle a conçu des conteneurs qu’il est possible d’acheminer par camions sur des zones en manque de solution de recharge ou subissant régulièrement des coupures de courant. Une fois installé au sol, le conteneur déploie ses panneaux photovoltaïques, tout comme le feraient les ailes d’un papillon. Les véhicules peuvent alors se brancher à l’installation pour être rechargés.
Le robot chargeur
Une autre idée commence à faire son chemin : amener la recharge au véhicule et non l’inverse. À la différence de la charge mobile, notamment proposée par E-GAP, cette solution repose sur l’utilisation d’un robot capable de recharger de façon autonome les véhicules. Ce service, qui peut paraître étrange ou gadget, s’adresse en réalité à un usage spécifique : la recharge sur les parkings (centres commerciaux, hôpitaux, gares, aéroports, etc.). Des lieux où, grâce au robot, il ne serait pas nécessaire de créer des places spécifiques dédiées à la recharge des véhicules électriques.
L’un des projets les plus avancés sur le sujet est celui mené conjointement par Mercedes-Benz et Mob-Energy. Baptisé Charles, le robot chargeur est doté de batteries de seconde vie dont la capacité n’est plus suffisante pour un usage routier. Il lui suffit d’un seul câble raccordé au réseau pour recharger une vingtaine de voitures par jour, et ce, de manière totalement autonome.
Alors que l’objectif des 100 000 bornes publiques vient d’être atteint en France, les gouvernements n’ont de cesse de consacrer des moyens à l’agrandissement du réseau actuel afin de répondre aux besoins des automobilistes convertis à l’électrique. Face aux enjeux et investissements en présence, tout laisse à croire que d’autres solutions alternatives devraient percer dans les prochaines années. Car, rappelons-le, nous n’en sommes qu’aux prémices de la voiture électrique.
(1) Source : Fit for 55: accord sur les stations de recharge et de ravitaillement en carburants alternatifs – Parlement européen – 2023